Avertissements et recommandations

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Les informations présentées sur ce site s’adressent au grand public, à titre documentaire. Elles ne prétendent aucunement faire autorité. Elles ne sont qu’un état provisoires de nos connaissances et de notre compréhension de phénomènes complexes. Si elles mentionnent et décrivent des pratiques médicinales populaires et traditionnelles, ces informations ne sauraient en en aucun cas remplacer l’avis d’un professionnel de la santé, médecin formé de manière académique ou tradipraticien reconnu. Elles ne sauraient également se substituer à quelque règle ou disposition légale que ce soit.

Les informations mises à disposition du lecteur internaute visent à :

- rendre accessible les travaux de recherches sur les usages culinaires, artisanaux, médicinaux… traditionnels et contemporains des plantes.

- faire connaître les résultats d’études scientifiques, cliniques, techniques sur les propriétés, les applications potentielles des plantes dans différents domaines.

- Contribuer à ce que le lecteur dispose d’informations lui permettant de forger son propre jugement (et à en reconnaître les limites).

Les résultats des études phytochimiques et pharmacologiques, motivées par les intérêts propres de l’industrie pharmaceutiques, ne valident ou infirment généralement que de manière indirecte les usages traditionnels des plantes.

En effet, les protocoles de recherche et les études cliniques ne portent que très rarement sur les modes préparatoires traditionnels des plantes médicinales afin de déterminer les effets que les tradipraticiens et les patients lui prêtent.

Bien qu’un tel programme de recherche serait d’intérêt public, il est rarement mis en œuvre car s’il améliorerait de manière évidente la capacité des communautés à prendre en charge la santé de leurs membres, il priverait l’industrie pharmaceutique du monopole rémunérateur auquel elle prétend sur la distribution et la vente de médicaments.

La recherche pharmacologique cherche à avant tout à identifier les molécules responsables de principes actifs des plantes afin de pouvoir les isoler et les utiliser pour fabriquer de nouveaux médicaments commercialisables.

Cette orientation de la recherche est réductrice car la constitution des plantes est toujours complexe et que leur potentiel thérapeutique ne se réduit à l’action d’une molécule particulière mais à la synergie de l’ensemble des composés qui la constitue.

Même si ce n’est généralement pas leur objectif, les résultats des recherches scientifiques permettent toutefois d’étayer ou non les pratiques médicinales populaires.

Certains usages médicinaux des plantes sont fondés sur une solide tradition transmises oralement ou via des traités écrits comme c’est notamment le cas en Inde ou en Chine où les premiers traités de médecine remontent avant l’ère chrétienne.

L’essor d’une médecine intégrative permettant le recours simultané à la médecine dite "conventionnelle" et aux médecines dites alternatives est née des suites du "programme 523" mis en oeuvre à la fin des années 1960 en Chine et plus récemment de la naissance en Inde d’un courant de recherche appelée "pharmacologie inverse" (reverse pharmacology en anglais). Cette médecine intégrative est prometteuse mais en est qu’à ses balbutiements.

Hôpital d’une commune rurale chinoise où les soins médicaux font largement appel aux remèdes végétaux (Photographie reprise de la revue Unasylva n° 140 )

Concernant les phytothérapies, il ne faut pas oublier que si les plantes présentent généralement moins d’effets secondaires néfastes que les médicaments de synthèse, elles ne peuvent pour autant s’utiliser sans précaution. Certaines parties de plantes peuvent présenter une toxicité, ou avoir des effets nocifs, ou encore provoquer une interaction avec des médicaments.

En dehors de maux courants, bien identifiés et bénins, toute personne désireuse de recourir à la phytothérapie ou à des traitements thérapeutiques à base de produits thérapeutique dérivés de plante doit consulter un professionnel de santé qualifié.

Après prise de remède à base de plantes, si les symptômes perdurent ou si des effets indésirables apparaissent, il faut toujours consulter un professionnel de santé.

Pour qu’une préparation thérapeutique végétale, ait les effets désirés, il faut que le diagnostic du problème de santé ait été correctement établi ; que les plantes pour le traiter aient été choisies judicieusement ; que le dosage de la préparation, la fréquence et la durée du traitement soit adapté.

Comme l’ont bien compris les médecines traditionnelles indiennes, ces choix ne dépendent pas seulement de la pathologie à traiter mais aussi de chaque personne malade. La physiologie de la plante comme celle de l’être humain sont complexes. L’interaction des composés actifs d’une plante peuvent avoir un impact variable selon les personnes. Le dosage juste est donc à trouver à chaque fois à partir des usages établis, mais en commençant par de faibles doses qui seront progressivement augmentées jusqu’à trouver la solution adaptée.

En application externe, on veillera ainsi à appliquer une substance végétale sur une petite partie de la peau, afin de vérifier qu’elle n’induit aucune réaction allergique. Après ce test l’onguent pourra alors être appliqué plus largement sur la zone à traiter.

L’état de maladie met toute personne en situation de fragilité qui peut être exploité à des fins mercantile. Il faut rappeler ici que, si de nombreuses plantes ont des propriétés médicinales notables, contrairement à ce que de nombreux sites l’affirment, il n’y a pas de plante miracle… pas plus que de médicament miracle. Tout site qui vente trop ardemment les vertus extraordinaires de telle ou telle plante peut être soupçonné de manque de discernement ou d’intention mercantiles malhonnêtes.

Plantes médicinales vendues sur un marché malgache

Les professionnels de la santé compétents répètent que :

- toute utilisation de plante doit se conformer à des strictes mesures d’hygiène pour empêcher la contamination ou une infection supplémentaire.

- les préparations médicinales aqueuses à base de plantes doivent être conservées au froid et utilisées dans les 24 heures.

Cette dernière consigne est particulièrement importante avec les préparations aqueuses (à base d’eau) – infusion et décoction – car le mélange eau + matière végétales favorise le développement des bactéries.

Pour cette raison l’achat sur les marchés de bouteilles de préparations médicinales mélangeant eau et plantes médicinales exposées au soleil, et dont on ne connaît la date de préparation est tout à fait déconseillée.

Les préparations à base de miel, d’alcool (alcoolature), d’huile, de glycérine (macérat glycériné) ont des durées d’utilisation plus longue, si des précautions sont prises pour leur stockage : en récipient hermétiques, en milieu aéré et à l’abri de la lumière.

Chaque agent solvant - eau, miel, alcool, glycérine – solubilise et extrait certains composés et d’autres non.

Préparations à base de miel

Le miel est l’un des aliments les plus sains et les plus complexes, avec une grande valeur nutritionnelle et thérapeutique. Les substances qu’il contient sont extrêmement faciles à assimiler. Il contient des vitamines, des acides aminés, des acides organiques, des minéraux, des enzymes, des antioxydants qui lui donnent une très grande valeur thérapeutique.

Dans certaines pharmacopées comme celles du Bénin, du Cameroun, ou du Burkina Faso, « l’api-phytothérapie », autrement dit l’art de soigner avec des préparations mêlant miel et plantes est une pratique ancestrale

L’association miel-plante vise une meilleure efficacité du produit final via la synergie entre les différentes composantes du mélange. Le miel agit également comme extracteur et dispersant de certaines substances actives. Ajouté à des infusions ou des décoctions le miel permet l’extraction de substances que l’eau seule n’extrairait pas.

Préparations à base de sucre (sirop)

Le sirop fut longtemps une forme d’administration appréciée pour les plantes médicinales car le sucre est un conservateur qui stabilise une préparation en absences de possibilité de réfrigération. De plus un liquide sucré permet l’administration de substances amères ou “fortes” aux enfants, aux personnes qui ne supportent pas ses saveurs et qui auraient un réflexe nauséeux. Enfin, les sirops adoucissent la gorge ce qui est utile en cas de rhume et grippe.

Pour fabriquer un sirop, il est essentiel d’utiliser la bonne concentration de sucre. En effet, le sucre nourrissant les micro-organismes, il favorisera la dégradation plutôt que la conservation du sirops et le développement de ces micro-organismes si sa proportion est insuffisante. En revanche, il entraînera la précipitation de la solution s’il est surdosé.

Pour stabiliser la solution, il faut l’amener jusqu’à son point de saturation en sucre mais ne pas le dépasser. Pour augmenter la stabilité et la longévité du sirop, on peut y ajouter un peu d’alcool.

Préparations à base d’alcool (alcoolature, teinture-mère)

L’alcool pure à 96°, ou éthanol est un des meilleurs conservateur naturels connu, car il élimine toute activité microbienne. Ce solvant est capable de préserver les propriétés des composants qu’il extrait pendant plusieurs années. C’est un excellent extracteur des résines, huiles essentielles, alcaloïdes, glycosides, acides organiques, chlorophylle, composés amers et âcres. Mais il ne peut extraire certains composés hydrosolubles.

Pour pouvoir préserver les propriété des plantes contenu dans la préparation finale, celle-ci dot contenir au minimum 20 % d’alcool.

Comme le note l’herbaliste français Christophe Bernard, « Le pouvoir d’extraction de l’alcool est complémentaire de celui de l’eau. Si l’eau n’arrive pas à extraire un composant, en général, l’alcool peut le faire et vice-versa. Il est donc logique de combiner les deux pour obtenir le solvant idéal, avec en plus le pouvoir de conservation de l’alcool, qui sera certes dilué mais toujours efficace pour préserver la préparation. »

Préparations à base de vinaigre

L’acide ascétique contenu dans le vinaigre est à la fois un solvant et un conservateur car les bactéries ne se développent pas ou très difficilement en milieu acide. Il est toutefois un conservateur moins efficace que l’alcool. La qualité particulière du vinaigre réside dans sa capacité particulière à extraire alcalines comme les alcaloïdes qu’il transforme en sel solubles et donc disponibles dans le vinaigre .

Préparations à base d’huile

L’huile est une base intéressante en application externe protectrices ou réparatrices qui délivre les principes actifs de plantes dans la durée

- Les huiles mono-insaturées : en particulier l’huile d’olive sont stables à température ambiante et s’oxydent très peu. L’huile d’olive peut rester stable pendant deux ans voir plus, si on prends soin de stocker les huiles médicinales dans un endroit qui reste frais et à l’abri de la lumière sinon elles courent le risque de s’oxyder.

- Les huiles saturées : huile de noix de coco, beurre clarifié, saindoux, beurre de cacao, etc. ont une stabilité totale mais peuvent s’avérer difficile à travailler car elles sont souvent figées à température ambiante. Par contre, elles.

- Les huiles poly-insaturées : huile de colza, de germes de blé, de maïs, de tournesol, de soja, de noix, “isio 4” et autres mélanges, etc. sont à éviter car elle rancissent relativement vite.

Préparations à base de glycérine végétale (macérat glycériné)

Le glycérol ou glycérine fabriquée par transestérification de sources végétales comme l’huile de noix de coco ou de palmiste est une substance épaisse et visqueuse. Cette substance qui a une saveur très sucrée mais n’est pas un sucre mais un alcool ne provoque pas d’augmentation de la glycémie. Moins efficace que l’eau comme solvant, et moins bon conservateur que l’alcool, la glycérine reste un produit intéressant pour réaliser des préparations médicinales pour les enfants et les personnes intolérante aux solutions à base d’alcool classique. La glycérine présente l’avantage de s’associer au tanins et d’empêcher les acides tanniques de se précipiter dans les teintures mères (ce qui peut être important lors de la préparation de teinture mères de plante contenant des tanins et des alcaloïdes.

Préparation à base d’eau

L’infusion ou la décoction de parties de plantes médicinales (racines, feuilles, fleurs, fruits…) est une pratique courante. L’eau présente l’avantage de dissoudre de nombreux composés des plantes : sucres simples et complexes, protéines, substances albumineuses, mucilages, pectines, tannins, la plupart des glycosides, certains alcaloïdes et quelques huiles essentielles. Moins une eau contient de minéraux, plus son pouvant dissolvant est élevé. L’eau distillée est donc le liquide au potentiel extracteur le plus élevé. Bouillante l’eau libère plus de composés car elle désintègre les tissus de la plante dans lesquels elle s’immisce. Selon la texture de la partie végétale utilisée, une infusion qui procure un contact avec l’eau bouillante pendant un infime instant avant que la température de l’eau ne redescende sera suffisante, ou il faudra au contraire procéder à une décoction au cours de laquelle la plante est maintenue plus longuement en contact avec une eau bouillante. Une infusion est généralement suffisante pour les feuilles et les fleurs l’infusion de plante aromatique doit même être de courte durée ; en revanche, la décoction est nécessaire pour les racines et d’autres parties charnues des plantes et pour certaine feuilles dure comme celles d’umunofiriya le bibacier (Eriobotrya japonica).
Si l’infusion et la décoction sont de bons modes d’extraction de nombreux composés actifs des plantes, comme il a été dit plus haut, les préparations médicinales aqueuses obtenues par ces procédés ne se conservent pas et doivent être consommées dans la journée.

Plantes fraîches ou sèches

Certaines plantes perdent une partie de leur propriétés médicinales au séchage (c’est le cas notamment de la plupart des plantes aromatiques à l’exception du romarin et quelques autres plantes) d’autres voit leur propriétés augmentées par la déshydratation. Le choix d’utiliser une plante sèche ou fraîche doit donc se faire en connaissance des propriétés des plantes utilisées.

Mis en ligne par La vie re-belle
 31/03/2019
 http://lavierebelle.org/avertissements-et-recommandations

Soigner avec les plantes

Pratique de médecine populaire, fondée sur l’utilisation des ressources naturelles du milieu, et complémentaire de la médecine académique

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