Moringa oleifera - Techniques de culture

Moringa oleifera - Techniques de culture

Nous avons fait divers essais de culture de Moringa oleifera, à Nyamata au Rwanda. Notre désir de cultiver cet arbre à plus grande échelle et de comprendre certains de nos échecs et certaines de nos réussites nous a poussé à passer en revue les études sur les techniques de cultures présentées comme les meilleures.

Ce texte à ainsi été réalisé à la fois à partir de notre expérience personnelles et d’une série de documents notamment :

« Comment produire des feuilles de Moringa efficacement ? » Newton Amaglo, in Moringa et autres végétaux à fort potentiel nutritionnel : Stratégies, normes et marchés pour un meilleur impact sur la nutrition en Afrique. Accra, Ghana, 16-18 novembre 2006

« Techniques de production de feuilles de Moringa en exploitation agricole familiale » Armelle de Saint Sauveur, Centre Technique de Coopération Agricole et rurale (CTA)

« Produire et transformer les feuilles de moringa », Moringanews / Moringa Association of Ghana

Introduction :

Originaire d’Inde et courant en Afrique Moringa oleifera est un arbre de zone tropicale.

- sa température optimale de développement va de 25 à 35°C, mais ce petit arbre supporte jusqu’à 48°C. La température minimale absolue est de (-1 ° C) ; température annuelle moyenne (25-27 ° C) avec un température maximale moyenne du mois le plus chaud (32-40 ° C) et une température minimale moyenne du mois le plus froid (4-10 ° C) ;

- La pluviométrie optimale varie de 800 à 1500 mm, mais il tolère des pluviométries de 250 mm ou 2000 mm

- son altitude optimale serait inférieure à 600m, mais il peut pousser jusqu’à 1600 (Moringa est relativement fréquent au Rwanda à cette altitude)

Différentes études conseillent de cultiver Moringa sur des sols bien drainées, sableux ou limoneux et d’éviter les sols argileux. Toutefois nous avons pu constater la présence de Moringa oleifera sur de tels sols.

Le meilleur pH se situerait entre 5 et 9, toutefois il pousse dans des sols qui peuvent être acides, alcalins ou neutres.

Choix des espèces et variétés

Parmi le genre Moringa, les espèces Moringa oleifera et Moringa stenopetala sont les plus souvent cultivés, avec une forte prédominance de Moringa oleifera.

Moringa stenopetala

Le genre Moringa comprend 13 espèces d’arbres. Il est recommandé d’utiliser les espèces et variétés adaptées à sa région. Les caractéristiques d’une bonne variété sont des feuilles grandes et sombres, des fruits longs et tendres, un port buissonnant et une régénération rapide après la taille. Une variété améliorée indienne, le Moringa oleifera PKM1, possède plusieurs de ces caractéristiques.

Moringa oleifera PKM1

Choix du site

Le meilleur site est celui dont le sol est bien drainé afin de permettre l’élimination les excès d’eau et les échanges gazeux entre l’atmosphère et les particules du sol. La plupart des études conseillent d’éviter les sols argileux qui deviennent collants lorsqu’ils sont humides ou très durs lorsqu’ils sont secs et d’éviter si possible les sols infestés de termites. Le site doit être dégagé afin de recevoir un ensoleillement maximal. Il doit être protégé des divagations des animaux avec des clôtures naturelles ou artificielles.

Préparation du sol et méthodes de plantation

La facilité d’enracinement est une condition nécessaire à la croissance et au développement de la plante. Le moringa aura une croissante optimale dans un sol bien drainé, limoneux ou sableux.

L’emplacement choisi doit être défriché et débarrassé de tous les matériaux végétaux indésirables mais il ne doit être labouré et hersé à une profondeur maximale de 30 cm que si on souhaite entreprendre une culture intensive sur une grande surface car le labour peut être risqué dans certains environnements tropicaux, en cas de fortes pluies, de forte pente ou de vent

Si la densité de plantation est faible à partir d’un mètre sur un mètre, il vaut mieux creuser des trous et les remplir à nouveau avec la terre, pour assurer une bonne pénétration du système racinaire sans causer trop d’érosion. Dans ce cas, les trous sont creusés sur 30 à 50 cm de profondeur et 20 à 40 cm de largeur. Au moment de reboucher le trou, mélanger la terre avec du fumier

Semis

Lors de notre premier essai de culture de Moringa nous avons procédé à un semis en pépinière ombragée suivi d’une transplantation en pleine terre. Les semis se sont bien développé avec un taux de réussite de presque cent pour cent. Mais nous avons constaté que les plants étaient sensibles au choc de la transplantation, qui a ralenti et parfois compromis la croissance ultérieure.

Ce constat rejoint celui d’autres études qui relèvent de la fragilité de la racine des jeunes plants et soulignent que le semi direct en plein champ, est préférable au repiquage des plants.

Ces mêmes études conseillent de semer deux graines par poquet, à deux cm maximum de profondeur.

Les graines épluchées ou trempées une nuit dans l’eau germent en 7 à 10 jours ; sans ce traitement préalable elle germent environ quatre jours plus tard. Le taux de germination est similaire dans les deux cas, de 80 à 90%

Si les deux graines germent, lorsque les plants atteignent une hauteur d’environ 30 cm, on arrache le plant le plus grêle pour ne garder que le plus vigoureux. Cette opération doit être faite avec délicatesse après avoir ameubli la terre avec un arrosage pour abîmer le moins possible le système racinaire du plant qui reste en place.

Lorsque pour des raisons diverses, pour pratique par exemple des cultures associées, la transplantation est préférée, cetter opération intervient environ un mois après le semis. Le stress de la transplantation pourra être réduit en plantant le plant avec son sac (coupé dans le fond et sur les côtés) ou avec sa motte si c’est possible. Le plan devra être convenablement arrosé si le repiquage est effectué en période sèche pour favoriser un développement racinaire précoce. Dans les climats secs et arides, un apport d’eau régulier sera nécessaire les deux premiers mois suivant la transplantation.

Pépinière de Moringa

Moringa Association of Ghana (MAG) donne les conseils suivant pour réussir une pépinière de moringa :

Remplir les sachets d’un mélange humide de terre limoneuse ou de terreau. Sinon, utiliser 3 parts de terre pour 1 part de sable. Semer 2 ou 3 graines par pot ou sac. La profondeur de semis ne doit pas dépasser 2 cm.

Placer les sachets dans un lieu légèrement ombragé et protégé des fortes pluies. Si ce n’est pas possible, pratiquer deux ou trois petites incisions dans le sachet pour faciliter le drainage. Arroser tous les deux ou trois jours selon l’humidité du sol, environ 10 à 20 ml par sachet. L’arrosage doit être délicat pour ne pas faire plier les jeunes pousses. Celles qui sont endommagées doivent être soutenues par un tuteur.

A ce stade, le jeune plant doit être bien protégé des sauterelles, criquets, termites et ruminants.

Les graines doivent germer de 5 à 12 jours après le semis. Après une semaine, ne garder que le plant le plus fort.

La transplantation en pleine terre peut avoir lieu après quatre à six semaines au champ quand les plants atteignent une une trentaine de centimètres.

Utilisation de boutures

Les boutures peuvent aussi être utilisées, par exemple pour faire des haies autour des champs. Mais ce mode de multiplication génère des arbres plus fragiles. Avec le semi direct la plante génère une racine pivot tubéreuse, qui lui sert de réserve d’eau. En revanche, si les arbres issus de boutures poussent plus vite, ils développent un système racinaire latéral plus superficiel qui les rend plus sensibles au stress hydrique et au vent.

Si on choisit de procéder par bouturage malgré ces inconvénients :

- les boutures doivent être prélevées sur un arbre d’au moins un an ;

- le bois doit être dur, sans tissus verts et tendres ;

- la longueur doit être de 45 à 150 cm et le diamètre de 4 à 16 cm.

- les boutures doivent être laissées à l’ombre pour sécher pendant au moins trois jours avant d’être mises en terre.

- Elles sont ensuite prêtes à être plantées en pleine terre dans un sol ameubli en insérant le tiers inférieur de la bouture dans la terre.

- On veillera à bien arrosé la bouture un fois plantée et les premiers mois suivants.

Besoin en eau

Le Moringa peut germer et se développer sans irrigation s’il est semé à la saison des pluies. Sa racine tubéreuse se forme vingt jours après le semis et permet aux jeunes plants de supporter la sécheresse.

Cependant, comme dit précédemment pour une croissance optimale, il est conseillé d’arroser les semis puis les pieds des plants en saison sèche pendant les premiers mois suivant le semis.

Une fois bien enraciné, l’arbre tolérera la sécheresse et ne nécessitera de l’irrigation que si un dépérissement persistant devient évident.

La culture intensive ou visant à produire et récolter des feuilles de manière continue demandera toutefois une irrigation plus régulière mais en prenant soin de laisser sécher le sol entre deux irrigations, et de ne jamais gorger le sol d’eau. L’application d’un paillis aux pieds des arbres réduira l’évaporation et conservera plus longtemps l’humidité du sol.

Application de compost & Mulching végétal

Si une telle irrigation n’est pas possible, la production de feuilles sera seulement saisonnière. Les arbres perdront leurs feuilles mais ne mourront pas. Au retour des pluies, tailler fortement les arbres et ajouter de l’engrais organique (fumier, compost) assurera une bonne reprise de la pousse des branches et des feuilles.

Besoins en eau selon les zones climatiques :

– En zone soudanienne, la production de feuilles est possible toute l’année sans irrigation (avec une baisse de production en période sèche).

– En zone de savane, les plantations peuvent être conduites sans irrigation mais les récoltes de feuilles seront interrompues en saison sèche.

– En zone sahélienne, les plantations doivent être irriguées toute l’année (tous les jours en saison sèche, deux ou trois fois par semaine en saison humide). Il est cependant possible d’irriguer que lorsque l’on dispose d’eau, et de laisser les arbres au repos en saison sèche. Ils perdront leurs feuilles mais ne mourront pas.

Fertilisation

L’analyse de la composition des feuilles à révélé la disparité de la teneur en protéines, acides aminés, minéraux selon les régions et la nature des sols de plantation de Moringa. Pour produire de grandes quantités de feuilles, d’une part et pour produire des feuilles à haute teneur en composés nutritionnels et phytothérapeutiques d’autre part le Moringa a besoin de trouver dans le sol de l’azote des minéraux et oligo-éléments. Des apports organiques suffisants : compost et fumier peuvent apporter les nutriments nécessaires tout en améliorant le sol.
Le mélange de déchets à décomposition rapide (crottes, végétaux verts et tendre) et a décomposition lente (paille, végétaux secs et fins branchages) assurera la meilleure fertilisation.

La fertilisation se fait d’abord au moment du labour, avant les semis.

Ensuite, il sera important d’apporter du fumier ou/et du compost au moins une fois par an, par exemple en début de saison des pluies, lorsque les arbres reprennent leur développement. Dans les régions à deux saisons des pluies, deux apports sont conseillés.

Sarclage

Les sarclages doivent être fréquents à la mise en place de la plantation, lorsque les plants sont de faible hauteur et permettent à la lumière d’atteindre le sol. Le développement d’un végétation adventice au début de la croissance des plants peut entrer en compétition avec les moringa, notamment pour l’azote. On constate alors que la production de feuilles diminue et que les feuilles de la base des plants se mettent à jaunir.

On recommande au moins quatre sarclages par an pour une plantation adulte, avec des opérations plus rapprochées en saison des pluies.

Une bonne option est de laisser sur place les adventices arrachées pour couvrir le sol comme mulch, réduire l’évaporation et enrichir le sol. Il n’est pas nécessaire de les enfouir car la capacité de rétention en minéraux des sols tropicaux est très faible. Il est préférable de laisser ces résidus se décomposer au fur et à mesure, au contact de la surface du sol, pour une meilleure répartition dans le temps des apports de minéraux pour les plants. Il est spécialement déconseillé d’enfouir les résidus si le sol de la parcelle est en pente, même légère, pour limiter la perte de fertilité par érosion.

Taille

La taille est la pratique culturale la plus importante dans la production de feuilles de Moringa bio. En effet, le Moringa bio a tendance à pousser en hauteur et à produire des feuilles a l’extrémité de ses branches. Si on ne le taille pas, on aura donc des longues branches verticales portant quelques bouquets de feuilles inaccessibles à leur sommet.

La taille a pour but de favoriser la ramification latérales par formation de branches secondaires et de donner regret l’arbre une forme de buisson touffu.

Lorsque le plant en plein champ atteint environ 60 cm (au bout de trois mois en général), il faut pincer le bourgeon terminal de la tige centrale. Ceci provoque la croissance de branches latérales qui seront également pincées. Ainsi, d’autres ramifications seront créées, ce qui augmentera les rendements et réduira la hauteur de l’arbre. De plus, le pinçage réduit les dégâts dus aux vents violents et rend la récolte beaucoup plus facile.

Le pinçage peut se faire avec les ongles tant que les pousses sont tendres. Si les arbres sont plus vieux, le bourgeon terminal peut être coupé avec un outil bien aiguisé, juste au dessus d’un nœud.

Une taille sur l’entre-nœud provoquera la pourriture de la branche jusqu’au nœud du dessous, ce qui favorisera l’entrée de maladies et parasites.

Une semaine plus tard, on voit apparaître des branches secondaires.Lorsque celles-ci atteignent à leur tour une longueur de 20 cm, on les coupe à 10 cm de leur extrémité.

Des branches tertiaires vont apparaître, et l’arbre se développera en forme de buisson, avec les feuilles facilement accessibles pour la récolte.

Ensuite, c’est au moment des récoltes que les arbres seront raccourcis.

Si les arbres perdent leur forme buissonnante, par exemple en saison sèche lorsqu’ils ne sont pas récoltés, il est possible de les tailler a nouveau avant la saison des pluies, et même de les couper au raz du sol si nécessaire (c’est ce qui est pratiqué une ou deux fois par an au Niger). Le Moringa bio aime la taille, il ne faut pas hésiter à le raccourcir souvent.

Espacement

Culture à haute densité pour la récolte de feuilles

Ce système demande beaucoup de graines mais peu de main d’oeuvre pour l’installation (semi direct).

Semi direct à 2 cm de profondeur

Densité de semis : 10x10 cm, 10x15 cm, 10x 20 cm ou 20x20cm.

Calcul du nombre de graines à l’hectare : diviser 10 000 par l’écartement utilisé en mètres. Par exemple un écartement de 10 cm x 10cm donne un nombre de graines de 10,000/ 0.1m x 0.1m.= 1 million par hectare.

La monoculture du Moringa à haute densité donne les plus forts rendements en feuilles par unité de surface.

Les nouveaux plants doivent avoir le temps de développer des racines avant le choc de la première coupe. Ceci demande un minimum de 60 jours. Les récoltes suivantes peuvent être faites à des intervalles de 35-40 jours.

Production de gousses et de graines

Il est préférable d’être autonome dans l’approvisionnement en graines pour renouveler ou étendre les plantations. Les arbres exploités pour la feuille ne peuvent pas produire des graines car ils sont taillés avant de former leurs fruits. Il est donc conseillé d’avoir quelques plants semenciers ou plus si on veut produire de l’huile.

L’espacement doit être beaucoup plus large pour la production de gousses et de graines. Pour une bonne production de graines, les arbres doivent être espacés de arbres doivent être espacés au minimum de 2,5 m. Pour optimiser la densité, on peut piqueter le terrain en utilisant un gabarit triangulaire de 3 m x 3 m.

Les arbres doivent recevoir une taille de formation, et être taillées une fois par an pour garder un port buissonnant. Les feuilles ne doivent pas être récoltées. Les graines sont prêtes à être récoltées lorsque les fruits sont bruns et secs.

Cultures associées

Pour une production agroforestière en association avec d’autres cultures, les arbres sont placés en ligne, espacés d’un mètre, et les lignes de Moringa bio sont espacées de trois ou quatre mètres, pour que les cultures intercalaires se développent bien.

Association avec des laitues et des choux

En agroforesterie on évitera d’associer au moringa :

• Des cultures intercalaires très demandeuses d’azote, telles que le maïs et le manioc ;

• Des cultures susceptibles de nécessiter des traitements chimiques ;

• Des cultures qui montent trop en hauteur et concurrenceraient les plants de moringa pour la lumière, comme le mil ou le sorgho.

On préfèrera associer des plantes basses et dont les résidus de culture peuvent enrichir le sol en minéraux (spécialement en azote) : des légumineuses comme l’arachide, le soja ou le niébé.

Le Moringa ne doit pas être associé à des cultures qui lui feraient de l’ombre, ce qui réduit sa croissance. Choisir des plantes adaptées à la culture en allées, comme des légumes verts tolérant l’ombre, des légumineuses ou des herbes aromatiques.

De bons exemples sont Moringa- niébé, Moringa-chou, Moringa-soja.

Une étude a confirmé la possibilité d’augmenter la productivité des haies de moringa avec des légumineuses tropicales intercalées. Cela a été démontré par la découverte que, même avec le ralentissement de la plupart des cultures de moringa en surface chaque hiver, les rendements de première et de pleine récolte de poudre de moringa n’étaient pas affectés par les légumineuses à forte production de biomasse (Pois sabre (Canavalia ensiformis, ou Canavalia gladiata) et lablab (Lablab purpureus ) au cours de la première campagne suivant la récolte. des arbres de moringa ont été établis. Le niébé, le haricot jack et le lablab se sont mieux comportés que le gombo et le chou frisé et ont fourni d’importantes quantités de biomasse végétale et de céréales destinées à la consommation animale ou humaine.

Maladies et ravageurs

Le Moringa résiste à la plupart des ravageurs et des maladies, mais en conditions de monoculture intensive des problèmes peuvent apparaître.

En saison sèche et fraîche, des acariens peuvent faire jaunir les feuilles., mais à la saison chaude cela disparaît généralement.

Les ravageurs les plus courants sont les sauterelles, criquets et chenilles.

Ces insectes mordent et mangent des parties de la plante, entraînant la destruction de feuilles, bourgeons, fleurs, pousses, fruits ou graines ainsi que l’interruption du flux de sève.

Ces attaques sont fréquentes dans les zones sèches où les feuilles de moringa attirent fortement les insectes. Il semblerait que les attaques se produisent surtout en début de saison sèche quand les insectes trouvent plus difficilement des organes verts et tendres.

La meilleure solution dans ce cas est de couper les arbres pour ne laisser aucune partie verte. La repousse est très vigoureuse ensuite si les conditions de croissance (disponibilité en eau) le permettent.

Concernant les chenilles de Lépidoptères, il convient d’observer le tout début des attaques dans le cœur des pousses pour intervenir avant qu’il n’y ait trop de dégâts. Les pulvérisations doivent viser le centre et l’extrémité des pousses pour atteindre les jeunes chenilles.

La vaporisation de spray foliaire à base de graines de Neem ou de préparations contenant de l’Azadirachtine contrôle facilement ce problème. Après application de pesticide, la récolte de feuilles suivante doit être reportée pour éviter les résidus de pesticides dans les feuilles récoltées.

Termites

Les racines de Moringa sont adaptées au stockage d’eau et les termites aiment les attaquer pour cette raison. Dans les sols très infestés de termites, leur contrôle risque d’être difficile.

En présence de tels indésirables, il faut traiter le trou de plantation avec une solution de feuilles de neem. Le neem (Azadirachta indica, Meliaceae) est une plante insecticide qui agit comme anti-apétant, inhibiteur de croissance, nématicide et répulsif. Les substances actives présentes dans toutes les parties de la plante sont toutefois principalement concentrées dans la graine.

Préparation :

- 250-500g de graines séchées sont dénoyautées et finement broyées. Un sac en tissu, ou un chiffon repli de poudre est accroché et laissé à macérer pendant la nuit dans un récipient de 10 litres.

Les préparations de neem peuvent être utilisées contre une grande diversité d’insectes, d’acariens et de nématodes. Les données disponibles montrent des effets négatifs mineurs sur les abeilles et la famille des hyménoptères, dont les membres sont des pollinisateurs utiles.. L’application est recommandée en soirée.

Si les plants sont trop endommagé par les termites huile de graines de neem additionnée d’eau savonneuse et ressemer

Bétail herbivore

Les bovins, ovins, caprins, porcs, antilopes et rats mangent les jeunes plants de Moringa, les fruits et les feuilles. Il convient de protéger les plantations par des barrières ou des haies d’épineux.

Maladies fongiques

Ces maladies sont de loin les plus sérieuses dans la culture du moringa. Des tâches sombres peuvent apparaître sur les feuilles et finir par les couvrir entièrement, ce qui cause le jaunissement de la feuille et sa mort. Ceci est provoqué par les champignons Cercospora spp et Septoria lycopersici.

L’alternariose est également courante : elle se présente sous forme de tâches angulaires brun noir avec des cercles concentriques. Il y a aussi des lésions noires ou brunes sur les branches. L’agent pathogène est Alternaria solani. Les attaques sont souvent difficilement détectables pour ces deux maladies. Lorsqu’on les voit il est souvent trop tard et la défoliation est la plupart du temps inexorable. Il faut donc mémoriser les périodes où les dégâts apparaissent pour essayer d’intervenir plus tôt la saison suivante. Les produits efficaces et peu chers dans les deux cas sont à base de mancozèbe ou de manèbe.

En culture biologique, il faut maintenir un bon niveau de propreté autour des arbres en éliminant les mauvaises herbes qui servent souvent d’hôtes pour les pathogènes.

Les feuilles et les pousses des jeunes plants doivent être régulièrement inspectées pour détecter les attaques fongiques. Une détection précoce peut sauver beaucoup de jeunes plants de la destruction. Les extraits de feuilles ou de graines de neem peuvent être pulvérisés pour contrôler les attaques fongiques en appliquant l’extrait le plus tôt possible et à plusieurs reprises. Ce produit peut être fabriqué localement et n’est pas toxique pour l’homme. L’extrait de feuilles n’est pas aussi efficace que l’extrait de graines, mais il peut être utilisé aussi.

Pour en savoir plus, lire : « Diseases and pests of moringa : a mini review », M.A.U. Mridha,a and F.N. Barakah

Document pdf ci-dessous

Récolte

Les feuilles produites dans des parcelles à haute densité peuvent être récoltées lorsque les plants atteignent 1,5 m à 2 m de haut, ce qui prend environ 60 à 90 jours dans les sols fertiles et bien drainés avec une bonne conduite de la culture. après le semis.

On récole en coupant les branches feuillées manuellement avec un couteau aiguisé (ou mieux, un sécateur), à une hauteur de 20 à 45 cm au dessus du sol.

Ce mode de récolte favorise le développement de nouvelles pousses.

Une étude affirme que les récoltes suivantes peuvent être faites tous les 35-40 jours.
Selon Reyes, 2006, les pousses de Moringa destinées à l’alimentation du bétail peuvent être récoltées tous les 75 jours.

Dans les plantations en culture associée, la récolte peut commencer après deux à quatre mois de croissante initiale.

La première coupe peut être faite en coupant à la main à une hauteur comprise entre 20 et 150 cm du sol. Les coupes doivent être suffisamment hautes pour que la culture associée de fasse pas d’ombre aux plants de Moringa.

On doit éviter autant que possible d’entasser les feuilles fraîchement coupées, car elles se détériorent vite dans ces conditions. Les feuilles de Moringa perdent rapidement leur humidité après récolte, c’est pourquoi il convient de récolter tôt le matin et de vendre le jour même si possible.

Récoltes successives (Photo Foidl)

Si l’on souhaite produire des feuilles avec une teneur maximale en protéines et le moins possible de lignine (parties dures), les récoltes doivent se faire tous les 30 à 40 jours.

Cependant, en l’absence d’irrigation, les feuilles peuvent prendre davantage de temps à repousser (une récolte tous les deux mois en saison sèche par exemple). Des récoltes plus rapprochées sont aussi possibles (tous les quinze jours au Niger).

Deux méthodes de récolte sont possibles :

I. Coupe de toutes les branches feuillées à 50 cm du sol. Les feuilles sont ensuite arrachées des branches à l’extérieur du champ . Les branches vertes restantes peuvent être données aux animaux comme fourrage. Cette méthode est la meilleure pour deux raisons :

• Les arbres sont taillés à chaque récolte et gardent un port buissonnant

• Les repousses de feuilles sont très vigoureuses et nombreuses

1. On coupe toutes les branches

2. On arrache les feuilles des branches à la même hauteur

3. Les feuilles prêtes à être séchées, vendues, ou effeuillées pour être cuisinées

Récolte manuelle à la machette

II. L’autre méthode est l’arrachage direct des feuilles dans le champ, au niveau de leur insertion sur les branches. La récolte est plus rapide, mais la repousse est moins abondante et l’arbre ne fait pas de ramifications. Cette méthode doit impérativement être couplée à une taille deux fois par an pour que les arbres restent buissonnants. Cette taille s’effectue au niveau du tronc, A vingt centimètres du sol.

Analyse des rendements :

La productivité du Moringa en plantations industrielles peut être très élevée mais des recherches sont nécessaires pour savoir si à long terme, cette productivité est vraiment durable et quel est son coût (Foidl et. Al., 2001). De grandes quantités de compost, de fumier bien décomposé ou de fertilisants minéraux sont nécessaires chaque année pour maintenir la productivité à de telles densités de plantation.

Au Nicaragua, des essais avec 1 million plant/ha et 9 coupes/an pendant 4 ans ont donné une production moyenne de matière fraîche de 580 tonnes/ha/an. Les feuilles constituent environ 30% de cette matière fraîche le reste étant constitué de tiges et de pétioles. Le rendement en feuilles serait donc d’environ 174 tonnes/ha/an. Au Sénégal, dans des conditions beaucoup plus arides et un système d’irrigation hydroponique, six récoltes par an étaient réalisées, avec un rendement en matière fraîche de 115 tonnes/ha/an. Le rendement correspondant en feuilles était de 34,5 tonnes/ha/an. La ferme produisait en moyenne 100 kg de poudre de feuilles fraîche par semaine, soit 5 tonnes de poudre par an. 8 kg de feuilles fraîches sans pétioles produisaient 1 kg de poudre de feuilles déshydratées. Le kilo de poudre avait un coût de production d’environ 4 €, sans compter l’amortissement des investissements (atelier de transformation, moulin, pompe et équipement hydroponique).

Il faut noter que ces rendements ne sont possibles à atteindre qu’avec des apports importants d’engrais (organiques ou minéraux) et d’eau.

Mis en ligne par La vie re-belle
 19/08/2019
 http://lavierebelle.org/meilleures-techniques-de-culture-des-moringa

 Documents

 diseases_and_pests_of_moringa_mini_review.pdf
PDF 

Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

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