Eleusine coracana (Uburo, l’Éleusine, Finger millet)

Plante aux mille grains et aux innombrables vertus

Après avoir été cultivée au Rwanda pendant plusieurs millénaires, « uburo », l’éleusine, tend à disparaître des paysages rwandais. Or, cette céréale est une ressource précieuse, tant du point de vue nutritionnel que du point de vue agricole et écologique.

Eleusine coracana

Plante aux mille grains et aux innombrables vertus

Pieds et épis en formation dans notre champ de Kanazi près de Nyamata

L’éleusine est l’une des plantes les plus anciennement cultivées au Rwanda. Les historiens considèrent que cette céréale a été domestiquée dans les hautes terres d’Éthiopie et d’Ouganda il y a au moins 5000 ans. À partir de ces deux foyers, la céréale a été disséminé dans les savanes de l’Est et du Sud du Continent africain, puis l’éleusine a été colporté, il y a deux ou trois millénaires, jusque dans le sous-continent indien. L’Inde est devenu un second foyer de diversification de l’éleusine et de là la graminée s’est répandue en Asie du Sud-Est jusqu’en Chine et au Japon.

Un récit populaire indien montre, la réputation de vigueur que l’éleusine a acquis après sa diffusion en Inde :

« Un beau jour, alors qu’il traversait des champs verdoyants, le seigneur Indra vit tout à coup ses deux âmes chéries, Akki et Ragi, (Blé et Éleusine) se disputer. Le dieu de la pluie se rendit vite compte que la suprématie de l’une ou l’autre était l’enjeu de leur différend. Cette question lui semblait sans importance et il ordonna : « Allez travailler jusqu’à ce que je vous dise d’arrêter ». Lorsque le seigneur les convoqua enfin, il fut saisi par ce qu’il vit : Ragi avait l’air frais et lumineux, alors que Akki avait une mine gravement flétrie. »

Aujourd’hui, en Inde comme en Afrique, l’éleusine a perdu sa réputation de céréale primordiale, les grains et les farines de blé et de riz ont pris le pas sur l’éleusine et plus généralement sur les millets et les mils qui sont associées à la ruralité et à la pauvreté dans l’imaginaire des consommateurs contemporains. Cette situation est regrettable. Car les millets sont bien moins exigeant en eau et en intrants extérieurs que les blés et les riz, et ont généralement une valeur nutritionnelle bien supérieure.
Les qualités de l’éleusine et celles des autres millets vont, sans nul doute, s’avérer indispensables dans un contexte de chaos climatique, de pénurie d’eau et d’insécurité alimentaire. Il est grand temps de redécouvrir les innombrables vertus de la « plante aux mille grains ».

Zone de culture d’Eleusine coracana.
Source : https://www.discoverlife.org/mp/20m?kind=Eleusine+coracana

Eleusine coracana est une graminée annuelle dont le cycle de croissance oscille entre 90 et 110 jours. À maturité, la plante atteint 1,5 à 1,70 m de haut. Elle fait partie de la famille des millets et des mils. Ces herbacées vivrières produisent de très petites graines très nutritives. Elles ont comme trait commun leur vigueur et leur capacité une fois établie à pouvoir continuer leur croissance dans des conditions d’aridité plus ou moins importantes selon les espèces.

L’éleusine talle abondamment, c’est-à-dire qu’elle émet plusieurs tiges à sa base et pousse en touffes. Le sommet de chaque tige produit plusieurs épis. Les panicules de son inflorescence fait penser à une main. Cette particularité est à l’origine de son nom en anglais : « Finger millet ».

Symbolique et usages rituels

L’éleusine est avec le sorgho « Amasaka », la courge « inzuzi z’imyungu », et notamment la courge douce « ururwane » (Lagenaria siceraria) et la brède « isogi » (gynadropsis gynandra), l’une des quatre « Imbuto nkuru » autrement dit des semences rwandaises primordiales. Avant que la colonisation et l’évangélisation n’éradiquent les traditions dynastiques et populaires, ces semences avaient une valeur symbolique particulière. Dans le culte des ancêtres, les graines d’éleusine, par exemple, étaient jetées dans le feu pour faire sourire les Bazimu, les esprits des ancêtres, lorsqu’elles éclataient.

Les semences essentielles intervenaient dans les rites de succession. Les traditions de diverses royautés de l’espace rwandais et burundais énoncent « Umwami akavukana imbuto » : « Le mwami naît avec les semences dans la main ». À contrario, d’un souverain illégitime ou intronisé de manière irrégulière on disait « Ntibavukanye imbuto » : « il est né sans tenir de semence ».

L’éleusine et le sorgho étaient célébrées dans les cérémonies annuelles des prémices. La pâte du sorgho était utilisée dans la fête d’Umuganura ; celle à base d’éleusine était nécessaire au rite de manducation lors de la petite fête des prémices nommée Umurorano d’origine encore plus ancienne. Cette pâte était consommée avec le haricot sénonais au mois lunaire de Werurwe qui correspond dans les cultures occidentale au cycle du Poisson à cheval sur les actuels mois de février et mars.

Intérêts agronomiques de l’éleusine

- L’éleusine développe un réseau racinaire dense et puissant et profond.
Ce système racinaire à la faculté de décompacter les sols. Il favorise l’absorption de l’eau et de l’air par la terre. Il permet de stocker et d’injecter rapidement un volume important de carbone dans le sol, et de recycler la potasse, le calcium, le magnésium et le fer qu’il contient. Cette faculté de recyclage contribue à assainir les sols et à restaurer leur qualité.

- Grâce à la faculté de ses racines à s’associer avec des bactéries libres du sol – rhizobium, Acetobacter diazotrophicus, Azospirillum brasiliense, Bejerinckia sp…, l’éleusine peut également fixer une importante quantité d’azote dans le sol. Cette capacité importante à fixer de l’azote, est exceptionnelle pour une graminée

Ces propriétés permettent de cultiver l’éleusine avec peu ou sans apport d’intrants extérieur. Si les sols limoneux bien drainés avec un pH de 4,5 à 8,0 sont les plus propices à sa culture, l’éleusine peut s’adapter à une large gamme de sols. Seuls les sols argileux lourds avec un mauvais drainage de l’eau ne conviennent pas car l’éleusine ne tolèrent pas l’asphyxie de son réseau racinaire.

Réseau racinaire de l’éleusine

- L’éleusine à besoin d’humidité au début de sa croissance, une fois établie elle s’avère résistante aux variations climatiques, s’adaptant aussi bien des période très sèches que très humides, dès lors que l’eau ne stagne pas à ses pieds.

- Une fois installée, la production de biomasse par l’éleusine permet de créer une couverture végétale qui contrôle bien les adventices


Éleusine avant la formation des épis

- L’éleusine a un cycle de croissance court ou moyen, selon les variétés (2,5 à 6 mois), au développement très rapide pour les variétés à cycle court.

- Elle peut être utilisée dans des systèmes de cultures intercalaires (avec le maïs, le sorgho et/ou des légumineuses)

- Une fois récoltés les épis ou les grains peuvent être entreposées jusqu’à deux ans sans ajout de pesticides nocifs. Avec l’éleusine les familles paysannes peuvent disposer d’une réserve alimentaire jusqu’à la récolte suivant sans perte de grains attaqués par les prédateurs habituels des céréales stockées.

Séchage de notre récolte du jour

Intérêt nutritionnel de l’éleusine

Les graines d’éleusine ont une valeur nutritionnelle exceptionnelle :

- Elles sont très riches en vitamines A, B et E, en calcium, en fer, en fibres, en phosphore et en acides aminés. Dépourvue de gluten, elles ont une bonne teneur en protéine (7 à 14%)

- La principale fraction protéique, l’éleusinine, a une valeur biologique élevée, avec de bonnes quantités de tryptophane, de cystine, de méthionine et d’acides aminés aromatiques totaux.

- L’éleusine est aussi une riche source de minéraux. Certains échantillons contiennent 0,33% de calcium, soit 5 à 30 fois plus que dans la plupart des céréales. La teneur en phosphore et en fer peut également être élevée.

- Cette composition est particulièrement bénéfique pour les populations qui dépendent des végétaux pour leurs apport en protéines et en minéraux (de 5 à 30 fois plus de calcium que la plupart des céréales). Tous ces éléments déficients dans la plupart des autres céréales sont essentiels à la santé et à la croissance humaines.

- Pour ces raisons, l’éleusine est l’une des grandes céréales les plus nutritives, et un agent de prévention majeur des carences alimentaires. Ses qualités nutritionnelles expliqueraient par exemple que les hommes et femmes de pays où il arrive qu’on ne mange qu’un seul repas à base de pâte d’éleusine par jour gardent un physique sain et équilibré malgré le manque de diversité et la faible quantité périodique de nourriture accessible.

- Les grains d’éleusine ont une excellente aptitude au maltage ; ils génèrent une activité enzymatique plus importante que celle de n’importe quelle autre céréale, à l’exception de l’orge, ce qui la rend très indiquée pour brasser et réaliser des boissons fermentées.

Comparaison des valeurs nutritionnelles du riz (blanc et complet) et de l’éleusine

Source : Table de composition des aliments, CIQUAL & FAO

Utilisations culinaires traditionnelles

En Afrique

- Au Rwanda, Uburo est traditionnellement consommée sous forme de bouillie appelée « igikoma », de pâte « umutsima », ou de boisson alcoolisées « inzoga y’uburo, ikigayi ». Ces usages se retrouvent ailleurs en Afrique.

- La fabrication de malt est sans doute, l’usage principal de l’éleusine en Afrique. Le malt est destiné à la production de boissons locale, plus ou moins fermentées et alcoolisée. En Éthiopie, les alcools distillés, à base de malt d’éleusine sont connus sous les noms de Terra-areki et Dagim-areki.

- La bouillie ou la boule de pâte confectionnée avec la pâte d’éleusine accompagne un plat principal composée de légumes, de viande ou de poisson.

- La farine fraîchement moulue et légèrement humide permet de confectionner des galettes qui sont grillées enveloppées dans des bractées de maïs ou des feuilles de bananier. Crues, ces “galettes” se conservent plusieurs jours ; lorsqu’on le souhaite, on ajoute de l’eau pour former une bouillie claire rafraîchissante.

- La farine mélangée avec des bananes écrasées permet de confectionner des galettes que l’on frit ou que l’on fait cuire sans matière grasse.

Livret de recettes africaines à base d’éleusine

En Inde

L’Inde est est non seulement un foyer de diversification des variétés d’éleusine mais aussi un foyer d’inventivité en matière d’accommodation de la vénérable céréale en plats sucrés salés, bouillies, polenta, cakes, crêpes, beignets, porridge, puddings, pâtes…

L’art indien d’accommoder l’éleusine, pourrait inspirer de nouvelles façons de consommer cette céréale et la revaloriser aux yeux des personnes qui la considèrent comme un aliment désuet, réservés aux anciens ou aux pauvres.

Crêpes, galettes, « chapatis » et « dosas »

Les recettes de crêpes et autres galettes se déclinent à l’infini dans la cuisine indienne. Certaines recettes utilisent la farine d’éleusine. Comme les autres farines sans gluten, la farine d’éleusine se travaille un peu différemment de la farine de blé. Plus sèche, plus cassante et présentant une légère amertume, elle n’est pas aussi malléable que la farine de riz ou de blé. Mieux vaut l’introduire progressivement, à raison de 20-30% avec d’autres farines (blé, riz, maïs…. pour se familiariser avec elle.

Beignets de légumes « pakoras »

Des beignets de légumes, appelés Pakoras au Sud de l’Inde ou bien Bhadia au Nord, sont réalisés le plus souvent à farine de pois chiche, riche. L’ajout de farine d’éleusine augmente la teneur en protéine, minéraux et fibres de ces petits beignets d’aubergines, courgettes…

Pain-galette « rotti »

Des pains-galettes d’éleusine appelés « ragi rotti », se déclinent en version salées ou sucrées

Pâtes, vermicelles, ravioles

Le mélange de farine de riz et d’éleusine permet de réaliser une pâte à partir de laquelle on peut confectionner spaghettis, ravioles, vermicelles.

Beignets épicés d’éleusine « Ragi Murukku »

Le mélange de farine d’éleusine de riz permet de réaliser des encas très appréciés en Inde.

Préparations culinaires indiennes à base d’éleusine

Livret de recettes indiennes à base d’éleusine

Vertus médicinales l’éleusine

La revue des recherches sur la composition et les propriétés de l’éleusine confirme que cette céréale peut être considérée comme un « alicament » bénéfique pour la santé humaine.

- Elle favorise la croissance et la résistance osseuse

La forte proportion de calcium et vitamine D, font de l’éleusine un aliment essentiel pour augmenter la solidité des os, favoriser la croissance et prévenir l’érosion osseuse chez les adultes et l’ostéoporose.

- Elle réduit les carences et traite l’anémie

La consommation d’éleusine germée et de farine maltée de cette céréale contribue à la formation du sang chez les personnes qui souffrent d’anémie ou de faibles niveaux d’hémoglobine. L’éleusine a une bonne teneur en fer , et la vitamine C présente dans ses graines germée facilite l’assimilation du fer par l’organisme.

- Elle contribue au contrôle du diabète

La consommation régulière de cette céréale contribue notamment à prévenir et à gérer le diabète de type 2 et ses complications en régulant l’homéostasie du glucose et en prévenant la dyslipidémie. Elle réduit le risque de diabète en raison de sa teneur élevée en fibres alimentaires et en polyphénols supérieure à celle du riz, du blé et d’autres céréales majeures. Ce niveau élevé de fibres ralentissant la vitesse de digestion contribue ainsi à réduire les pics de glycémie dans le sang. L’éleusine disposant également d’un faible indice glycémique qui elle est une nourriture idéale pour éviter les fringales et aider à maintenir la glycémie dans des limites raisonnables.

- Elle contribue à la réduction du taux de cholestérol

L’éleusine réduit le niveau de cholestérol dans le sang et est l’un des meilleurs remèdes maison pour la santé cardiaque. En régulant le niveau de cholestérol, elle réduit le risque d’obstruction des vaisseaux sanguins et donc le risque d’accident vasculaire cérébral et d’autres maladies cardiaques.

Les acides aminés essentiels : méthionine et de la lécithine présente dans le maïs contribue à réduire le taux de cholestérol par l’extraction et éviter l’excès de graisse dans le foie, la thréonine empêche la formation de graisse dans le foie. Ragi aide à contrôler l’hypertension artérielle et l’hypertension.

- Elle limite le stress oxydatif

Le tégument des grains d’éleusine ont une teneur en polyphénols supérieure à de nombreuses autres céréales telles que l’orge, le riz, le maïs et le blé. Si ces composés ne jouent aucun rôle direct connu dans la nutrition, beaucoup d’entre eux ont des propriétés, anti-oxydantes, anti-mutagènes, anti-œstrogéniques, anti-cancérigènes, anti-inflammatoires, antiviraux et des effets inhibiteurs de l’agrégation plaquettaire.

La teneur des grains en polyphénols, tanins, et acides aminés comme la tryptophane contribue à l’activité antioxydante des aliments à base d’éleusine et à la lutte contre les radicaux et sont bénéfiques pour la prévention ou la réduction de l’incidence de maladies liées aux stress oxydatif

- Elle a des propriétés relaxantes

L’éleusine fonctionnerait comme un relaxant naturel et aiderait à soulager des troubles liés au stress tels que l’anxiété, l’hypertension, la dépression et les maux de tête. Elle aiderait également à soulager les troubles du sommeil et le céphalées.

- Elle est une source importante de protéines et acides aminés

L’éleusine est l’une des meilleures sources de protéines naturelles, d’acides aminés et de minéraux comme le calcium, le fer, de niacine, de thiamine et de riboflavine. Les principaux acides aminés présents sont la valine, la thréonine, l’isoleucine, la méthionine et le tryptophane qui aident au fonctionnement des muscles et renforce la vitalité du métabolisme.

- Elle facilite la digestion

- Le niveau élevé de fibres alimentaires dans ces céréales aide à une bonne facilite la digestion et prévient la constipation. Les fibres insolubles présents dans l’éleusine contribuent au transit des aliments dans l’intestin.

- Elle augmente la lactation maternelle

Bonne source nutritionnelle, améliorant le taux d’hémoglobine, la présence d’éleusine dans l’alimentation maternelle quotidienne favorise la lactation et enrichit également le lait maternel avec des minéraux et des acides aminés essentiels extrêmement importants pour l’enfant comme pour la mère.

- Elle contribue à la vitalité de la peau

Les acides aminés essentiels comme la méthionine et la lysine présents dans l’éleusine aide à la création et à l’entretien du collagène, substance qui contribue à la souplesse et la vitalité des tissus cutanés et freine le vieillissement prématuré de la peau.

- Elle contribue à la régulation du poids

La tryptophane, acide aminé essentiel précurseur de la sérotonine à l’action calmante présente dans l’éleusine aide à réduire l’appétit. L’éleusine a un taux plus élevé de fibres que toute autre céréale. La quantité élevée de fibres alimentaires combiné ralentit la vitesse de digestion et maintient une sensation de satiété avec beaucoup moins de calories et très peu de graisses insaturées.

Notre éleusine est bientôt mûre pour la récolte (Kanazi près de Nyamata)

Usages médicinaux traditionnels

- Au Rwanda, la farine d’éleusine est mélangée à diverses plante pilées et un peu d’eau pour confectionner des cataplasmes :
- Feuilles de Lagenaria abyssinica (Umutanga) sur les plaies provoqués par l’ulcère phagédénique (igishega)
- Plante entière Sonchus oleraceus appliquée localement pour traiter la sciatique
- Feuilles de Polyscias fulva pilées en emplâtre pour soulager l’arthralgie du genou, (timbya)(Rwanda préfecture de Gisenyi)
L’extrait de feuilles de Rhoicissus tridentata mélangée à de la farine d’Eleusine coracana et de l’eau est bue pour soulager la sciatique [1]

- Au Burundi, le broyat de feuilles d’Eleusine coracana est appliquée en cataplasme pour traiter l’inflammation des mamelles de vaches [2]

- Dans l’Est de la RDC, la farine d’éleusine est appliquée sur les blessures, coupures, plaies. [3]

- Au Kenya, la farine d’éleusine est utilisée comme antifongique en médecine vétérinaire des bovin [4]

- Au Zimbabwe, l’infusion de tige et rameau, d’Eleusine coracana est bue comme antiparasite pour traiter les ascaris. [5]

- En Éthiopie, les graines d’Eleusine coracana sont indiquées en voie orale pour le traitement des diarrhées. [6]

- En Ouganda, le porridge d’éleusine est ingéré pour soulager les hémorroïdes. [7]

- En Angola, une tasse d’infusion de racines d’Eleusine est bue pour traiter les diarrhées. Une tasse d’infusion de racines d’Eleusine et de maïs 3 fois par jour est bue pour traiter les vertiges. L’infusion de graines d’éleusine germées pilées et de poudre de Pterocarpus angolensi est bue pour traiter l’asthme. [8]

- En Afrique australe, le jus obtenu à partir d’un mélange de feuilles d’éleusine et de feuilles de Plumbago zeylanica se prend en interne comme remède contre la lèpre.

- Le grain d’éleusine sert de prophylaxie à la dysenterie dans plusieurs pays africains

- En Inde la consommation d’éleusine est réputée maintenir une température du corps optimale pendant la saison fraîche des pluies. [9] L’éleusine est utilisée pour traiter les ascaris, la lèpre et les troubles hépatiques. [10] L’éleusine est également consommée pour gérer le Diabètes mellitus, soigner les troubles du transit intestinal. [11] Elle est enfin indiquée en cas de cancer. [12]

Autres utilisations

Utilisation fourragère

- La paille d’éleusine peut s’employer comme fourrage pour les bovins, les ovins et les chèvres. Comme elle produit un excellent foin, on la cultive parfois comme plante fourragère.

- En Ouganda, les sous-produits de la production de bière d’éleusine sont donnés en nourriture aux poulets, aux cochons et à d’autres animaux.

Usages domestiques et artisanaux

- La paille d’éleusine s’emploie comme chaume pour les toitures et pour faire des nattes.

- En Chine elle sert à la fabrication de papier.

- Au Soudan, on fabrique des cordes avec les feuilles.

Technique de culture de l’éleusine

Sources :

[1] Kayonga, A. & F. X. Habiyaremye, Médecine traditionnelle et plantes médicinales rwandaises. Contribution aux études ethnobotaniques de la flore rwandaise. Préfecture de Gisenyi. Univ. Nat. Rwanda Centre universitaire de recherche sur la pharmacopée et la médecine traditionnelle, CURPHAMETRA, inédit, 121p., (1987)
[2] Baerts, M. & J. Lehmann, Plantes médicinales vétérinaires de la région des crêtes Zaïre-Nil au Burundi. Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren. Ann. Sc. Eco., Vol. 21, 133 p., (1991)
[3] Byavu, N., C. Henrard, M. Dubois & F. Malaisse, Phytothérapie traditionnelle des bovins dans les élevages de la plaine de la Rusizi Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 4 (3), 135 - 156, (2000)
[4] Kokwaro, J.O., Medicinal plants of East Africa. East african literature bureau, Kampala, Nairobi, Dar Es Salaam, 368 p., (1976)
[5] Gelfand, M., S. Mavi, R.B. Drummond & B. Ndemera, The traditional medicinal practitioner in Zimbabwe. Mambo Press, Gweru (Zimbabwe), 411 p., (1985)
[6] Giday, M, An ethnobotanical study of medicinal plants used by the Zay people in Ethiopia. 
CBM:s Skriftserie 3, pp. 81 - 99, Uppsala 2001. Voir l’article (format pdf)
[7] Tabuti, J.R.S., K.A. Lye, S.S. Dhillion, Traditional herbal drugs of Bulamogi, Uganda : plants, use and administration. Journal of Ethnopharmacology, Volume 88, pp. 19-44 (2003)
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378874103001612 Voir l’article (format pdf)
[8] Bossard, E., La médecine traditionnelle au centre et à l’ouest de l’Angola. Ministério da ciênciae da tecnologia. Instituto de investigaçâo cientifica tropical. Lisboa - p. 531 (1996) (ISBN : 972-672-858-4) Voir l’article (format pdf) []
[9] Pragya Singh and Rita Singh Raghuvanshi (2012) Finger millet for food and nutritional security. African journal of Food Science, 6(4).:77-84.
[10] Ben khaled, Mabrouka Abid, Mansour Haddad, Leila Ben Yahya, Nacer El Jarray and Ali Ferchichi. (2013), Journal of Agricultural Science. 5(2)
[11] Amir Gull,Romee Jan, Gulzar Ahmad Nayik, Kamlesh Prasad and Pradyuman Kumar (2014), Significance of finger millet in nutrition, health and value added products. Journal of Environmental Science, Computer Science and Engineering and Technology., 2014,3.
[12] Abdullahi Abubakar, Suleiman Bala, Ephraim A.Audu, Sslisu Mohammad, Muhammad GeroLami lande. (2015).Characterization and the Anti –nutritional composition of un processed Finger Millet. International Journal of Food Nutrition and Safety. 6(3), 117 ;124.)

Bibiographie du site Pl@ntuses :

Anand Kumar, K. & Renard, C., 2001. Finger millet. In : Raemaekers, R.H. (Editor). Crop production in tropical Africa. DGIC (Directorate General for International Co-operation), Ministry of Foreign Affairs, External Trade and International Co-operation, Brussels, Belgium. pp. 9–16.
Bisht, M.S. & Mukai, Y., 2002. Genome organization and polyploid evolution in the genus Eleusine (Poaceae). Plant Systematics and Evolution 233(3–4) : 243–258.
Burkill, H.M., 1994. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 2, Families E–I. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 636 pp.
de Wet, J.M.J., 1995. Finger millet. In : Smartt, J. & Simmonds, N.W. (Editors). Evolution of crop plants. 2nd Edition. Longman Scientific & Technical, Harlow, United Kingdom. pp. 137–140.
de Wet, J.M.J., 2000. Millets. In : Kiple, K.F. & Ornelas, K.C. (Editors). The Cambridge world history of food. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom. pp. 113–121.
de Wet, J.M.J., Prasada Rao, K.E., Brink, D.E. & Mengesha, M.H., 1984. Systematics and evolution of Eleusine coracana (Gramineae). American Journal of Botany 71(4) : 550–557.
Hilu, K.W. & Johnson, J.L., 1997. Systematics of Eleusine Gaertn. (Poaceae : Chloridoideae) : chloroplast DNA and total evidence. Annals of the Missouri Botanical Garden 84 : 841–847.
Hilu, K.W., de Wet, J.M.J. & Harlan, J.R., 1979. Archaeobotanical studies of Eleusine coracana ssp. coracana (finger millet). American Journal of Botany 66(3) : 330–333.
Jansen, P.C.M. & Ong, H.C., 1996. Eleusine coracana (L.) Gaertner cv. group Finger Millet. In : Grubben, G.J.H. & Partohardjono, S. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 10. Cereals. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 90–95.
Prasada Rao, K.E. & de Wet, J.M.J., 1997. Small millets. In : Fuccillo, D., Sears, L. & Stapleton, P. (Editors). Biodiversity in trust : conservation and use of plant genetic resources in CGIAR Centres. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom. pp. 259–272.

Mis en ligne par La vie re-belle
 12/12/2018
 http://lavierebelle.org/eleusine-coracana-uburo-l-eleusine

 Documents

 eleusine_recettes_africaines.pdf
PDF 
 eleusine_recettes_indiennes.pdf
PDF 
 fiche_de_culture_eleusine_coracana.pdf
PDF 

Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

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