Asparagus racemosus - Isagara

Plante aux cent racines comestibles et médicinales

Asparagus racemosus

Synonymes : Asparagus dubius Decaisne, Asparagopsis javanica Kunth, A. schoberioides Kunth

Noms vernaculaires :

- Kinyarwanda : Isagara, Gitinywa
- Kivu : Hinyamigenge (Mashi)
- Ouganda : Mukila gwango (pays Bulamogi) ; Esikarakiru (Ngakarimojong)
- Tanzanie : Isyonsi (Mbeya district)
- Kenya : Kapchaut (Sabaot), ; Karura (Embu)
- Ethiopie : Sariti
- Français : Asperge à grappes, Asperge liane (Maurice),
- Anglais : Butttermilk root, Climbing asparagus, Wild asparagus
- Hindi : Shatavari « Femmes au cent maris »
- Javanais : Sangga langit)
- Timor : Niesie saub
- Cambodgien : më:m sa:m sö’b
- Thaï : Chuangkhrua Samsip (centre et Nord), Phaknam (Est).

Description

Asparagus racemosus appartient à la famille des Asparagaceae comme l’asperge commune cultivée (Asparagus officinalis).

Cette variété qui peut être adventice ou cultivée est une herbacée grimpante ou buissonnante aux branches souples. Ses petites branches photosynthétiques (phylloclades) d’un vert uniforme et brillant ressemblent à des aiguilles de pin.

La plante produit de minuscules fleurs blanches regroupées en grappes simples au bout des tiges courtes et pointues, et des baies globulaires de couleur noirâtre-violet.

La plante possède un système racinaire adventice avec des racines tubéreuses qui mesurent environ un mètre de long, et s’effilent aux deux extrémités, avec une centaine de racines par plante.

Diffusion

La plante qui serait originaire d’Inde est présente en Asie, au Moyen Orient et en Afrique

En Afrique, on la trouve en Angola, Burkina Faso, Guinée équatoriale, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Kenya, Liberia, Madagascar, Mali, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Togo, Zimbabwe

Au Moyen Orient on la rencontre au Yémen et à Oman

En Asie, elle est plus ou moins commune au Bangladesh, Cambodge, Inde, Himalaya, Indonésie, Java, Malaisie Myanmar, Népal, Pakistan, Sri Lanka, Thaïlande, Tibet, Vietnam

On la rencontre également en Australie, aux Maldives et sur différentes île du Pacifique

Usages

Nutrition : Les jeunes pousses tendres sont cuites comme un légume. En Inde on prépare une confiture à partir des pousses blanchies. En Indonésie, les tubercules sont confits avec du sucre. Cette friandise est appelée « manisan bek bun ».

En Afrique du Sud, les racines cuites avec du lait sont utilisés comme aliments pour les nouveau-nés.

Utilisations domestiques : La racine pressée est utilisée pour le lavage du linge.
Ornement : La plante est parfois cultivée comme plante ornementale.

Phytothérapie :

La plante appartient à la pharmacopée ayurvédique. Shatavari également appelé Satavar, est l’une des plus puissantes herbes adaptogènes de la médecine ayurvédique. Son action est tonique, fortifiante renforcerait le système immunitaire.

C’est la plante une des plante les plus importantes de la médecine ayurvédique pour traiter les problèmes liés à la fertilité des femmes. Le rhizome est un tonique apaisant qui agit principalement sur les organes circulatoires, digestifs, respiratoires et reproducteurs féminins. Le nom « Shatavari » signifie « La femme aux cent maris ». « Shatavari ». La plante qui est aussi surnommée « L’amie des femmes ». Elle est réputée avoir des propriétés galactagogues, et augmenter la sécrétion de lait chez les femmes allaitantes. Elle est indiquée pour traiter et prévenir le syndrome prémenstruel, les problèmes de règles douloureuses et abondantes. Elle est réputée traiter les symptômes de la ménopause et améliorer la libido féminine en stimulant l’ensemble du désir sexuel.

La racine est réputée altérante, antispasmodique, aphrodisiaque, émolliente, diurétique, galactagogue et réfrigérante. Elle est prise en interne pour traiter la stérilité, la perte de libido, la menace de fausse couche, des problèmes de ménopause, l’hyperacidité, les ulcères d’estomac et les infections bronchiques.

En usage externe, elle est utilisée pour traiter la raideur des articulations.
La racine est utilisée fraîche dans le traitement de la dysenterie. En Inde, la plante est récoltée à l’automne et séchée pour être utilisée pour traiter d’autres affections.

La plante entière est utilisée dans le traitement de la diarrhée, des rhumatismes, du diabète et des affections cérébrales.

Aide à traiter les symptômes de la ménopause.
Améliore la libido et l’ensemble du désir sexuel.
Aide dans le traitement de l’ulcère duodénal.
Traite les troubles digestifs et les maux d’estomac.
Aide à prévenir l’ostéoporose et la déshydratation des muqueuses.

Malgré sa longue histoire d’utilisation dans l’Ayurveda, peu d’études existent pour soutenir les effets du shatavari sur la santé[3]. Les études sur ses effets sur l’allaitement ont donné des résultats mitigés[6]. Son innocuité n’a pas été bien étudiée, mais de petits essais n’ont trouvé aucun effet indésirable chez les mères ou leurs bébés[6]. Les principaux constituants pharmacologiques du shatavari sont les saponines stéroïdiennes, le mucilage et les alcaloïdes.

Propagation : Les graines et les rhizomes de la couronne peuvent être utilisés pour la propagation. Toutefois, les graines sont préférables en raison de la production élevée qui compense le faible pourcentage de germination en culture. Les graines peuvent être récoltées, lorsque leur couleur passe du rouge au noir.

La graine - mieux vaut la semer dès qu’elle est mûre. Les semences trempées avant d’être semées dans des conteneurs légèrement ombragés. Elle germe généralement en 3 à 6 semaines à 25°c. Les jeunes plants sont repiqués dans des pots individuels lorsqu’ils sont assez grands pour être manipulés en situation ensoleillée jusqu’à ce qu’ils soient prêts à être plantés.

Asparagus racemosus est une plante médicinale importante en médecine traditionnelle ayurvédique. Les extraits de racines séchées sont utilisés pour divers problèmes reproductifs et hormonaux chez les femmes[3][4]. Il est également utilisé dans les cas d’ulcères gastriques et d’indigestion.

Préparation médicinales africaines :

Blessure, fracture : jus de Asparagus racemosus en décoction et sur un bandage (Kenya - Province de l’est, tribus Embu et Mbeere)
Impétigo : feuilles Asparagus racemosus, Vernonia auriculifera, Rhoicissus tridentata, pillées, séchées, poudre + beurre, usage externe (Rwanda - (préfecture de Gisenyi) [5]
Brûlure : cendres de feuilles séchées de Asparagus racemosus, application de la poudre (Ouganda, ) [1]
Verrues : tiges, feuilles, cendres + beurre, pommade (Ethiopie : Sariti) [7]
Morsure de serpent : macération de racines de Asparagus racemosus, VO. ou poudre de toute la plante sur la morsure (RDC) [2]
Antidote (empoisonnement : feuilles Asparagus racemosus , Ajuga alba (gitinywa), macération H2O, filtrer, VO., 1 tasse (Rwanda - (préfecture de Gisenyi) [5]
Accouchement : décoction de racines ou racines rôties de Asparagus racemosus, RNS. (Probablement VO.) (Kenya région de la montagne Elgon) [12]
Inflammation des seins : feuilles, piler, poudre, usage externe (Rwanda - (préfecture de Gisenyi) [5]
Analgésique : racines, Thunbergia lancifolia , Asparagus racemosus, Pseudolachnostylis magnifolia, Ozoroa reticulata, écrasées au mortier + matière visqueuse produite par les termites (Mozambique) [3]
Migraine : poudre de feuilles de Asparagus racemosus dans des incisions faites avec des graines de Solanum incanum (Ouganda, ) [1]
Douleurs aux reins : décoction de racines ou racines rôties de Asparagus racemosus, RNS. (Probablement VO.) (Kenya région de la montagne Elgon) [12] - Décoction de racines ou racines rôties de Asparagus racemosus, RNS. (Probablement VO.) (Kenya région de la montagne Elgon) [12]
Point de côté : feuilles ou tubercule, décoction (H2O) , VO. (Gabon) [8]
Amibiase, racine de Asparagus racemosus en poudre mélangée avec du miel et du beurre et consommée pendant trois jours consécutifs avant le petit déjeuner (Éthiopie) [17]
Bilharziose : racines Asparagus racemosus, décoction (H2O) , VO. ou lavement (Côte d’Ivoire) [9]
Kwashiorkor, feuilles de Asparagus racemosus de Solanum indicum (Ouganda, ) [1]
Gonorrhée : racines, décoction (H2O) , VO. (Afrique de l’est) [4] Préparation à base de feuilles (Kenya) [9]
Douleurs abdominales : feuilles de Asparagus racemosus, carboniser, VO. (Kenya – Marakwet) [6] - racine de Asparagus racemosus, décoction (H2O) , VO. (Kenya – Marakwet) [6] - racines fraîches lavées, macération dans du vin de palme, VO. (République populaire du Congo) [10]
Troubles de la digestion : racines, décoction (H2O) , VO. (Afrique de l’est) [4]
Maladie du foie : racines fraîches écrasées de Asparagus recemosus homogénéisées dans H2O, VO. Le jour suivant feuilles fraîches écrasées homogénéisées dans H2O, VO. (Ethiopie -basses terres du Konta) [14]
Aphrodisiaque : impuissance : Préparation non documentée (Maurice) [15, [11]
Hydrocèle : enfantine (accumulation de liquide dans une "poche" entourant le testicule) : décoction de tubercules en voie orale (Ouganda, ) [1]

Références :
1. Tabuti, J.R.S., K.A. Lye, S.S. Dhillion, « Traditional herbal drugs of Bulamogi, Uganda : plants, use and administration ». Journal of Ethnopharmacology, Volume 88, pp. 19-44 (2003) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378874103001612 Document référent :Voir l’article (format pdf)
2. Chifundera K. « Titre :Antivenomous plants used in the Zairean pharmacopoeia ». African Study Monographs, 7 : 21 -35, March 1987 Document référent :Voir l’article (format pdf)
3. Verzar, R. & G. Petrii, « Medicinal plants in Mozambique and their popular use ». Journal of Ethnopharmacology, Volume 19, pp. 67 - 80, (1987)
4. Kokwaro, J.O. Medicinal plants of East Africa. East african literature bureau, Kampala, Nairobi, Dar Es Salaam, 368 p., (1976)
5. Kayonga, A. & F. X. Habiyaremye, Médecine traditionnelle et plantes médicinales rwandaises. Contribution aux études ethnobotaniques de la flore rwandaise. Préfecture de Gisenyi. Univ. Nat. Rwanda. Centre universitaire de recherche sur la pharmacopée et la médecine traditionnelle, CURPHAMETRA, inédit, 121p., (1987) [5]
6. Lindsay, R.S. & F.N. Hepper, Medicinal plants of Marakwet, Kenya.Kew, Royal Botanic Gardens, United Kingdom, 49 p., (1978) Document référent :Voir l’article (format pdf)
7. Lemordant, D. « Contribution à l’ethnobotanique éthiopienne ». Journal d’Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée, (J.A.T.B.A.), 18, 1 - 35, 142 - 179, (1971)
8. Akendengue B. & A.M. Louis, « Medicinal plants used by the Masango people in Gabon ». Journal of Ethnopharmacology, Volume 41, pp. 193- 200, (1994) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0378874194900329 Document référent :Voir l’article (format pdf)
9. Bouquet, A. & M. Debray, Plantes médicinales de la Côte d’Ivoire. Travaux et Documents de l’ O.R.S.T.O.M., Paris, n° 32, 232 p., (1974)
10. Gachathi, F.N. Kikuyu botanical dictionary of plant names and uses. Publication supported by GTZ , (1989) The print shop, P.O. Box 24576, Nairobi.
11. Terrac, M.-L. Contribution à l’étude des plantes médicinales de Madagascar, de la Réunion et de l’île Maurice. Thèse pour l’obtention du diplôme de Docteur de l’Université de Paris (Pharmacie), Novembre 1947. Imprimerie Vuibert, 6 rue Martel, Paris, 246 p., (1947)
12. Okello, S.V., Nyunja R.O., Netondo G.W. & Onyango J.C. « Ethnobotanical study of medicinal plants used by Sabaot of Mt. Elgon Kenya » African Journal of Traditional, Complementary and Alternative Medicines Volume 7, No. 1, pp 1-10 (2010) Document référent :Voir l’article (format pdf)
13. Kareru, P. G., G. M. Kenji, A. N. Gachanja, J. M. Keriko, G. Mungai « Traditional medicine among the Embu and Mbeere peoples of Kenya ». African Journal of Traditional, Complementary and Alternative Medicines, Volume 4 (1) : 75 - 86 (2007) http://journals.sfu.ca/africanem/index.php/ajtcam/article/view/160/172 Document référent :Voir l’article (format pdf)
14. Bekalo, T. H., S. D. Woodmatas, Z. A. Woldemariam, « An ethnobotanical study of medicinal plants used by local people in the lowlands of Konta Special Woreda, southern nations, nationalities and peoples regional state, Ethiopia ». Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine 5 : 26 (2009) doi : 10.1186/1746-4269-5-26 Document référent :Voir l’article (format pdf)
15. Plantes Médicinales de l’Ile Maurice et des Pays Intertropicaux (p. 215) General Steam Printing Company, 6, rue du Gouvernement - Maurice (1886) https://archive.org/details/b24400270
16. Mongalo, N. I. and T. J. Makhafola, « Ethnobotanical knowledge of the lay people of Blouberg area (Pedi tribe), Limpopo Province, South Africa » Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, 14:46 (2018) https://doi.org/10.1186/s13002-018-0245-4 Document référent :Voir l’article (format pdf)
17. Kefalew, A., Z. Asfaw & E. Kelbessa, « Ethnobotany of medicinal plants in Ada’a District, East Shewa Zone of Oromia Regional State, Ethiopia » Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine 11:25 , (2015) Document référent :Voir l’article (format pdf)
18. Adjanohoun, E., M.R.A. Ahyi, L. Ake Assi, J. Baniakina, P. Chibon, G. Cusset, V. Doulou, A. Enzanza, J. Eymé, E. Goudoté, A. Keita, C. Mbemba, J. Mollet, J.- M. Moutsamboté, J. Mpati, P. Sita, Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques en République populaire du Congo.
Agence de coopération culturelle et technique, (A.C.C.T.), Paris, 605 p., (1988)
A partir de la banque de données PHARMEL 2 (réf. HP 10)

Mis en ligne par La vie re-belle
 28/02/2021
 http://lavierebelle.org/asparagus-racemosus-isagara

Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

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