Hibiscus sabdariffa (Roselle, Bissap, Karkadé)

Malvacée délicieuse puissamment médicinale

Hibiscus sabdariffa (Roselle, Bissap, Karkadé)

Malvacée délicieuse puissamment médicinale
Hibiscus sabdariffa (près du lac Cyohoha au Rwanda)
Hibiscus sabdariffa près du lac Cyohoha (Rwanda)

Aujourd’hui cultivée dans la plupart des régions tropicales, Hibiscus sabdariffa est originaire de la zone d’Afrique de l’Ouest qui englobe le Sénégal, le Burkina Faso, le Togo, le Niger et le Mali et la Cote d’ivoire. Des types apparemment sauvages d’Hibiscus sabdariffa se trouvent en la savane herbeuse et savane boisée. Hibiscus sabdariffa sabdariffa est notamment cultivé autour des grandes villes du Sahel, dans les jardins ou autour des points d’eau. Il est souvent utilisé par les paysans pour délimiter les parcelles.

L’hibiscus fait partie de la famille des malvacées (voir article dédiée à cette famille et article sur les différentes variétés d’hibiscus.

Hibiscus sabdariffa est vivace ou annuel, selon les variétés et l’environnement, mais la plante est généralement cultivée et récoltée comme une plante annuelle. Elle est surtout utilisée comme plante alimentaire permettant de confectionner une boisson acidulée très prisée, mais aussi comme plante médicinale, textile, cosmétique.

Noms vernaculaires

Devenue cosmopolite du fait de ses intérêts multiples : culinaires, médicinaux, textiles... la plante possède de nombreux noms vernaculaires :

Au Rwanda et au Burundi, la plante qui a été introduite récemment est généralement appelée « ibiscus ». S’il semble qu’aucun nom spécifiquement kinyarwanda ou Kirundi n’a été popularisé une paysanne de Save (au Rwanda) m’a dit qu’elle appelait la plante d’Hibiscus présente dans sa parcelle « Buzera », nom qui ne « sonne » pas kinyarwanda.

Le nom « Roselle » est commun à l’anglais et au Français. Dans les pays francophones, on trouve également les noms « Oseille de Guinée », « Groseille pays » ou « groseille de Noël » aux Antilles française.

Le nom « Bissap » vient du wolof, langue la plus parlée du Sénégal. Celui de « Karkadé » issu de « karkandji » est employé en Égypte et au Soudan. On l’appelle « Ngai Ngai » au Congo-Brazzaville et au Congo-Kinshasa, « Foléré » au Cameroun et « Karkandji » en sango. Au Mali ont trouve le nom bambara, dableni, transformé dans l’usage local de la langue française en « dah rouge ».

Le bissap qui est communément classé dans la même espèce que l’oseille de Guinée serai en fait un hybride entre Hibiscus sabdariffa et Hibiscus asper.

Autres noms africains :

Egypte : karkadeeh

Gabon : (bo-)kolo, (langue Eviya)

Guinée : santii

Madagascar : divay, voamahomhazaha

Mali : anjukooro, anje

Ouganda : musayi (Rutooro)

République Centrafricaine : Zima (Gbaya), Zima mbele (Manja), Kokpo (Banda)

République Démocratique du Congo : ngayi ngayi (Lingala)

République populaire du Congo : bakoumou (Bambara), oseille de Guinée (Français)

Sierra Leone : sour sour (Krio) ; satoi (Mende) ; kapan thorr (Temne) ; salui

Sénégal : Bissap (Wolof) ; folere, , folérébadi (Peulh) ; Bassap (Niominka) ; Lomoda (Socé) ; Dakumu (Bambara)

Togo : anyagha (Ewé), oseille de Guinée (Français)

Guinée : da (Malinke) ;santon belli (Soussou) ; folere boleyo, folere badi (Foula du Fouta-Djalon)

Dans la zone lusophone on trouve les noms suivants : Vinagreira, Azeda de Guiné, Azedinha, Caruru azedo, Quiabeiro azedo

Dans l’espace hispanophone, les noms de la plante sont assez nombreux :
hibisco (España) ; rosella, hibiscus, rosa china (Argentina) ; Pedro II (Bolivia) ; hibisco, hibiscus, cucarda (Chile) ; resucitado, cayena, fonche, San Joaquín (Colombia ) ; amapola o clavelón (Costa Rica) ; mar Pacífico (Cuba) ; Peregrina, cucarda (Ecuador) ; clavel (El Salvador) ; rosa de Jamaica (Guatemala ) ; obelisco (México) ; flor de avispa (Nicaragua) ; papo (Panamá) ; sinesia, rosa china (Paraguay) ; cucarda, scarapela (Perú) ; pavona, la amapola ; (Puerto Rico) ; sangre de Cristo, cayena (República Dominicana) ; flor de cayena (Venezuela)

Description

Hisbiscus sabdariffa peut selon les variétés être une herbacée ligneuse plus ou moins ramifiée, ou un arbuste de deux à trois mètres de hauteur :

Hibiscus sabdariffa (nord-est du Mexique)
Variété ramifiée
Hibiscus sabdariffa arbustif à Save (Rwanda)
Variété arbustive (Save, Rwanda)

Système racinaire

La plante développe une racine pivot assez ramifiée atteignant une profondeur de 30 cm à 1 m qui lui confère une résistance aux périodes de sécheresse prolongées.

Tige

Ligneuse et robuste à la base, la tige atteint une hauteur de 0,50 à 2 m selon les variétés et les modes de culture. Sa couleur (vert, rouge clair ou vif, rouge pourpre à rouge vert), sa pilosité, le nombre de ramifications ainsi que leur disposition (port du plant), changent d’une variété à une autre.

Feuilles

Disposées de manière alterne sur la tige, les feuilles ont des formes variables selon les cultivars et sur une même plante en fonction du stade de développement. Elles sont simples ou entières, palmatilobées, palmatiséquées, etc. Leurs couleurs varient également selon les variétés : verts, rouges, rouge violet, pourpres et roses.

Fleurs

La fleur prend naissance sur les rameaux à l’aisselle des feuilles et est supportée par un court pédoncule. Elle est autogame, mais des pollinisations croisées peuvent se produire. Elle s’ouvre tard dans la matinée et se referme tôt dans l’après-midi.

Calice

Le calice est ce qui reste de la fleur lorsque les pétales sont tombés. Il est constitué de cinq sépales de couleur, de forme et taille là encore variables. On distingue deux grands types : une variété aux calices rouges et une autre aux calices blancs ou jaunes. Les calices sont garnis à la base d’une couronne de bractéoles formant un calicule pouvant comporter 9 à 11 pièces. Le calice possède la particularité de se développer et de devenir charnu à la fin de la floraison. Il renferme le fruit.

Fruit

Le fruit est une capsule pubescente s’ouvrant à maturité. La forme (sphérique ou ovoïde) et la grosseur sont des caractéristiques variétales. Il peut contenir 25 à 35 graines de taille variable selon la variété.

Graines

Les graines réniformes de couleur brun-foncé ou café sont disposées en rangées sur les deux côtés de chaque valve. Des graines à faible pourcentage d’humidité (8 %) et conservées à des températures optimales gardent longtemps leur viabilité (5 ans et demi environ).

Usages alimentaires

Calices

Les calices d’hibiscus sabdariffa, parfois appelés « fleurs d’hibiscus », sont utilisés pour faire différentes boissons.

Bissap et Karkadé

La boisson la plus simple à réaliser se prépare simplement en mettant simplement des calices dans de l’eau très chaude. Elle prend alors une couleur rouge carmin. Bue, fraîche bues froide elle est agréablement acidulée et revigorante.

Cette boisson très désaltérante est particulièrement populaire en Afrique de l’Ouest mais aussi au-delà, dans les pays de la zone sahélienne jusqu’en en Afrique du Nord-Est. Ce breuvage peut être considéré comme une boisson nationale de la Guinée, du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso et du nord du Bénin où cette plante est cultivée jusqu’aux abords du désert. Elle est appelée « bisssap » au Sénégal, et « karkadé » au Soudan et en Ethiopie.

En Egypte, la roselle « ade » se consomme froide en été et chaude en hiver.

Dans les Antilles et l’Amérique tropicale, le calice est principalement apprécié pour la boisson rafraîchissante de type limonade.

En Jamaïque, on prépare une boisson de Noël traditionnelle en plaçant les calices dans un pot en terre cuite avec un peu de gingembre râpé et de sucre à volonté, en versant de l’eau bouillante dessus et en la laissant reposer toute la nuit. Le liquide est drainé et servi avec de la glace et souvent avec une pincée de rhum.

Une boisson similaire épicée et très colorée est préparée en Afrique de l’Ouest.

Production de boisson et concentré de bissap au Sénégal

La production de Bissap est effectuée, de façon artisanale principalement par des groupes de femmes

Les transformatrices utilisent un ratio de 1 kg de calices secs pour 35 kg d’eau potable. Après macération pendant 3 h, l’extrait est filtré et sucré à une dose de 150 g de sucre·L–1 de filtrat.

D’autres ingrédients tels que de l’eau de fleurs d’oranger, des morceaux de fruits peuvent être ajoutés à la boisson. Certaines transformatrices effectuent une pasteurisation à des températures voisines de 100 °C pendant 10 min puis un conditionnement à chaud dans des bouteilles en verre.

Pour la fabrication de concentré de bissap, le ratio utilisé est de 1 kg de calices sec pour (5 à 10) kg d’eau potable. Après extraction et ajout de sucre, une évaporation par ébullition à pression atmosphérique est réalisée jusqu’à obtenir une solution plus ou moins concentrée. Faute de moyens techniques adéquats, d’un réfractomètre par exemple, les femmes utilisent leur savoir-faire et expérience pour déterminer la fin du chauffage.

Sirop d’hibiscus

On obtient une préparation qui se conserve dans le temps en préparant un sirop qui peut ensuite être utilisé pour parfumer et colorer des cocktails ou être simplement mélangé à de l’eau bien fraîche pour obtenir l’Agua de Jamaica, une boisson typique du Mexique, mais aussi de beaucoup de pays d’Afrique.

Recette de sirop

Pour un demi-litre d’eau, prendre environ 100 g de calices séchées.

Selon la saveur recherchée on peut également ajouter à l’infusion :

- un peu de feuilles de menthe fraîche,
- du gingembre,
- de la cardamome verte,
- du basilic,
- du poivre...

Faire faire infuser les calices et les autres ingrédients choisis.

- Ajouter ensuite 500 grammes de sucre

Porter à ébullition pendant un vingtaine de minutes, jusqu’à ce que le sucre se dissolve et qu’on sente l’hibiscus et autres parfums associés.

- Baisser le feu

- Filtrer le tout avec une passoire bien fine pour ne rien laisser passer dans le sirop.

Le sirop se conserve ensuite au frais pendant 2 semaines.

Autres usages culinaires

Au Sénégal, deux types d’Hibiscus sabdariffa sont utilisés : le type vert et le type rouge. Le type vert nommé « bissap vert » est principalement utilisé comme condiment dans les sauces (calices) ou comme légume-feuilles dans l’alimentation des populations.

Au Soudan, les graines d’Hibiscus sabdariffa sont utilisées comme un substitut aphrodisiaque du café.

Usage médicinal

Principaux constituants bioactifs

Le calice contient de l’acide citrique, de l’acide malique et d’autres acides qui expliquent son goût acidulé agréable et rafraîchissant.

Les pigments rouges sont de la famille des anthocyanes (anthocianoside), une famille de composés que l’on retrouve dans la myrtille, la mûre, le raisin noir. La présence de ces composés explique en partie ses propriétés médicinales notamment antioxydant.

La plante contient aussi des polysaccharides, qui lui confèrent un effet stimulant du système immunitaire, démontré par la recherche, bien que ce ne soit pas une utilisation traditionnelle de la plante.

Utilisations traditionnelles

Hibiscus sabdariffa est utilisé comme plante médicinale depuis des siècles en Afrique, en Inde, Thaïlande, Amérique Centrale

En Afrique, elle est notamment réputée pour ses vertus diurétiques et antiseptiques urinaires, dépuratives et hypotensive.

Des extraits de la plante sont aussi utilisés pour soigner les rhumes, les maux de dents, et la gueule de bois.

Au Sénégal, le jus des feuilles s’emploie pour traiter la conjonctivite ; on applique les feuilles en cataplasme pour traiter les plaies et les ulcères ; la décoction de racine peut servir de laxatif ; l’infusion de calices est employé contre la toux, le rhume, l’anémie et la rougeole. On emploie également les propriétés larvicide et vermifuges des feuilles pour combattre le larbish, en particulier.

Hibiscus sabdariffa est traditionnellement employé dans le traitement de certains troubles hépatiques et fiévreux. Il est également utilisé pour soigner les troubles rénaux, les coliques et les infections urinaires, et pour inhiber, les bacilles de E. coli, du proteus et du streptocoque. On le conseille aussi pour traiter les bronchites, les stomatites et les angines.

On utilise les propriétés antiphlogistique et anti-œdémateuses des fleurs en cataplasme pour réduire et soulager les œdèmes et l’eczéma suintants, et enrayer les furoncles et les abcès, les dermatoses prurigineuses et soulager les piqûres d’insectes. En bain de siège, l’infusion ou le macérat de calice soulage les hémorroïdes.

Relaxant des muscles utérins, spasmolytique et légèrement analgésique, hibiscus sabdariffa contribue à atténuer et remédier aux douleurs menstruelles.

Les racines, nettoyées et bouillies, ont un excellent pouvoir purgatif. Elles sont utilisée pour calmer la toux et dégager les voies respiratoires, elle apaise les inflammations des voies respiratoires.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le bissap entre dans la composition de plusieurs remèdes antibiotique, hypotenseur et protecteur cardiovasculaire.

Au Guatemala, l’infusion est réputée traiter les séquelles de l’ivresse.

En Inde, une décoction de graines est administrée pour soulager la dysurie, la strangurie et les dyspepsie légères.

Les Brésiliens attribuent des propriétés stomacales, émollientes et résolutives aux racines amères.

Recension des usages traditionnels en Afrique

Le document ci-dessous recense les usage et les préparations médicinales à base d’hibiscus sabdariffa en Afrique.

Données issues de la recherche pharmacologique

Réduction de la pression artérielle

Plusieurs études suggèrent que l’infusion de calices réduit la tension artérielle très efficacement, même chez les personnes ayant des problèmes de santé qui augmentent leur risque d’hypertension artérielle.

« H. sabdariffa est une plante riche en nombreux constituants dont l’activité sur le système cardiovasculaire est connue. Son activité antihypertensive pourrait s’expliquer par un effet diurétique par le biais d’une activité antialdostérone et par un effet vasodilatateur par le biais de l’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) par les anthocyanes. Certaines études expérimentales ont suggéré que les bénéfices observés de l’hibiscus sur la fonction endothéliale sont dus à ses effets antioxydants et anti-inflammatoires, qui seraient plus importants que la diurèse et l’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. Dans l’étude que nous avons ménée, l’effet rapide de H. sabdariffa sur la pression artérielle paraît plutôt lié à un mécanisme d’action vasoactif. Cependant, les marqueurs biologiques du système rénine-angiotensine-aldostérone n’ont pas été vérifiés chez nos patients. [...] Cette étude a démontré la propriété antihypertensive potentielle de H. sabdariffa calyces. » Extrait (traduit) de Jesus Enrique Jimenez-Ferrer et al, « Diuretic Effect of Compounds from Hibiscus sabdariffa by Modulation of the Aldosterone Activity », Planta Medica 78(18) · November 2012

Une méta-analyse menée en 2013 montre que l’infusion d’hibiscus est utilisée dans une dizaine de pays comme un traitement naturel contre l’hypertension artérielle, sans preuves d’effets secondaires nocifs – mis à part lors d’une consommation excessive.

Maria-Corina Serban et al, « Effect of sour tea (Hibiscus sabdariffa L.) on arterial hypertension : A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials » Journal of Hypertension 33(6) · April 2015

D’autres études sont arrivées à la même conclusion, et ont confirmé l’idée que l’hibiscus peut diminuer la tension artérielle de sujets à risque d’hypertension, ou avec une hypertension légère.

Une donnée importante est que ces résultats se confirment chez les personnes diabétiques. En effet, une étude a trouvé qu’au bout de seulement quatre semaines, les participants diabétiques avaient une tension artérielle moins élevée en consommant de l’infusion d’hibiscus quotidiennement. La dose journalière recommandée était de trois verres (5, 6).

Une autre étude menée en 2015 a montré que l’infusion d’hibiscus pouvait même être plus efficace que l’hydrochlorothiazide, une molécule largement utilisée contre l’hypertension artérielle, et n’avait pas le désavantage de provoquer des déséquilibres électrolytiques.

Maintien d’un bon niveau de cholestérol et de triglycérides

L’hibiscus peut aider les individus affectés par une dyslipidémie à mieux équilibrer leur niveau de cholestérol et de triglycérides. De plus, il s’agit de deux facteurs à risque du syndrome métabolique, un ensemble de symptômes qui peuvent avoir des effets particulièrement néfastes sur la santé des individus. Gurrola-Díaz CM et al ont montré en 2015. que l’extrait d’hibiscus était un excellent remède naturel pour réduire le cholestérol et les triglycérides chez les personnes souffrant de syndrome métabolique.

Source : Gurrola-Díaz CM1, García-López PM, Sánchez-Enríquez S, Troyo-Sanromán R, Andrade-González I, Gómez-Leyva JF., « Effects of Hibiscus sabdariffa extract powder and preventive treatment (diet) on the lipid profiles of patients with metabolic syndrome (MeSy). », Phytomedicine. 2010 Jun ;17(7):500-5.

Comme pour la tension artérielle, les effets de l’hibiscus sur les lipides du sang concernent également les individus diabétiques. En effet, une étude de 2009 menée par Mozaffari-Khosravi H et al a trouvé une augmentation du bon cholestérol HDL, et une diminution autant du mauvais cholestérol LDL et des triglycérides lorsque les patients souffrant de diabète buvaient de l’infusion d’hibiscus 2 fois par jour.

Mozaffari-Khosravi H1, Jalali-Khanabadi BA, Afkhami-Ardekani M, Fatehi F., « Effects of sour tea (Hibiscus sabdariffa) on lipid profile and lipoproteins in patients with type II diabetes. » J Altern Complement Med. 2009 Aug ;15(8):899-903. doi : 10.1089/acm.2008.0540.

Due to the presence of anthocyanins found in the extracts, roselle lowers bad cholesterol (LDL) levels in the blood (Hirunpanich et al. 2006 ;Kuriyan et al. 2010).

Prévention du stress oxydant

L’infusion d’hibiscus contient des composés antioxydants qui luttent contre le stress oxydant provoqué par les radicaux libres. Wang CJ et al ont montré en 2000 que cet effet est dû aux anthocyanes, pigments naturels qui se trouvent dans la plante et qui donnent à la fleur sa couleur rouge.

Wang CJ, Wang JM, Lin WL, Chu CY, Chou FP, Tseng TH., « Protective effect of Hibiscus anthocyanins against tert-butyl hydroperoxide-induced hepatic toxicity in rats. » Food Chem Toxicol. 2000 May ; 38(5) : 411-6.

[Une autre étude menée par Frank T, Netzel G et al en 2012>https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22331521] a trouvé que la consommation d’infusion d’hibiscus augmentait la charge d’antioxydants dans le sang, et réduisait la quantité de composés qui contribuaient au stress oxydant. Puisque les participants avaient des quantités élevées d’acide hippurique, les chercheurs ont conclu que les polyphénols de l’hibiscus avaient été transformés par le microbiote intestinal.

Frank T, Netzel G, Kammerer DR, Carle R, Kler A, Kriesl E, Bitsch I, Bitsch R, Netzel M., « Consumption of Hibiscus sabdariffa L. aqueous extract and its impact on systemic antioxidant potential in healthy subjects. » J Sci Food Agric. 2012 Aug 15 ;92(10):2207-18.

Prévention de certains cancers

L’hibiscus est de plus en plus étudié en relation avec ses effets sur le cancer. Une étude en laboratoire a trouvé que l’extrait d’hibiscus pouvait tuer des cellules leucémiques. Les mécanismes à l’origine de cet effet ne sont pas encore connus, mais les résultats sont prometteurs.

Des résultats similaires ont été trouvé en relation avec cancer de la prostate le cancer de l’estomac.

Réduction de l’obésité et des risques qui l’accompagnent

Les antioxydants de l’hibiscus protègent les cellules, mais d’autres composés de cette plante peuvent aussi encourager la perte de poids et minimiser les problèmes de santé liés au surpoids et à l’obésité. Cette effet est relevé par Ghislain et al. (2011).

Réduction des troubles diabétiques

Boire de l’infusion d’hibiscus au moins une fois par jour peut aider à lutter contre la résistance à l’insuline, un signe commun du pré-diabète. En effet, cette infusion peut aider à maintenir un bon taux de glycémie chez les individus diabétiques.

Plusieurs études ont trouvé un lien entre la consommation d’infusion d’hibiscus et un métabolisme plus rapide. L’extrait d’hibiscus peut même diminuer l’absorption d’amidon et de saccharose suite à un repas.

Une autre maladie liée à l’obésité est la stéatose hépatique non alcoolique, une surcharge en graisse du foie sans rapport avec la consommation d’alcool. Des études ont suggéré que l’infusion d’hibiscus est bonne pour la santé du foie en empêchant l’accumulation de graisses dans celui-ci qui peut mener à la cirrhose, le cancer du foie et l’insuffisance hépatocellulaire.

Antidépresseur naturel

Certains bio-flavonoïdes qui se trouvent dans la fleur d’hibiscus auraient une influence antidépressive. L’infusion d’hibiscus pourrait aussi jouer une rôle d’antidépresseur naturel en agissant contre certains signes de celle-ci tels que la fatigue, le tonus, le manque de motivation, etc. Cette propriété a été étudiés par Gulsheen Panesar et al (2017)

Prévention des calculs rénaux

Vitoon Prasongwatana et al. 2008 suggère que l’infusion de calices d’hibiscus sabdariffa permettrait de réduire l’apparition de composés participant à la formation de calculs rénaux. L’extrait de calices réduiraient les dépôts de cristaux d’oxalate de calcium sur les reins grâce à son effet uricosurique sans toxicité ni effets secondaires négatifs

Utilisations possibles en médecine familiale

Utilisation interne

L’hibiscus permet de préparer une boisson rafraîchissante, fortifiante, digestive, sédative et laxative. Galactogène.

Réputé très riche en vitamine C et antioxydants naturels, l’hibiscus est d’un grand soutien dans les fatigues

Hypertension

L’infusion de calices en infusion à la capacité de diminuer la pression artérielle, elles auraient les mêmes capacités que certains médicaments prescrits pour traiter la pré-hypertensions et l’hypertension légère. La consommation de cette infusion contribue à la diminution des risques de maladies cardio-vasculaires.

L’action hypotensive de l’infusion est en partie liée à ses propriétés diurétiques. Pour l’herbaliste Christophe Bernard explique : « Lorsqu’il y a hypertension, il y a trop de sang si vous voulez pour la capacité artérielle de la personne, on va donc ouvrir le petit robinet au niveau des reins et on va éliminer une partie de ces liquides ce qui va faire baisser la pression artérielle. C’est une stratégie classique et bien connue, une stratégie qui fonctionne surtout lorsque la tension de la personne est élevée et relativement stable pendant la journée, qu’elle ne fait pas de grandes variations. »

Christophe Bernard ajoute que pour faire baisser la pression artérielle « on peut et il est judicieux, de la combiner avec d’autres plantes qui régulent la tension comme la passiflore, l’aubépine ou autre, afin d’obtenir un effet optimal ».

Bien évidemment, pour tout problème d’hypertension, la première des choses à faire est de consulter votre médecin. Le traitement de l’hypertension par des plantes ne doit pas se faire sans suivi médical.

Hypercholestérolémie

Les études nous ont montré que cet hibiscus nous aide à réguler les taux de cholestérol et de triglycérides qui sont trop élevés. L’infusion de calice présente l’intérêt important de faire baisser l’accumulation de plaque artérielle. C’est donc une excellente plante pour réduire ou stabiliser l’athérosclérose. A cet effet, Christophe Bernard conseille d’associer aux calices d’hibiscus d’autres plantes qui sont elles aussi excellentes dans ce contexte, comme la feuille d’olivier ou les inflorescences de tilleul par exemple.

Infections urinaires

L’infusion de calice est non-seulement diurétique, mais elle est désinfectante pour le système urinaire. Antibactérienne, anti-inflammatoire et antalgique, la boisson est un antiseptique urinaire intéressant. Son action antiseptique est d’une grande efficacité dans les colibacilloses chroniques.

On peut utiliser l’infusion de calice pour traiter les problèmes d’infection urinaire, de cystite. Pour Christophe Bernard, « là encore il est judicieux de la combiner avec d’autres plantes comme la busserole, la bruyère, le genièvre, etc. Je trouve que c’est une excellente plante pour les infections récurrents car l’infusion est vraiment très agréable à boire et on peut donc la prendre en prévention, tous les jours, pendant les périodes à risque, les périodes de grande fatigue par exemple. »

Elle renforce également l’élimination des toxines des reins, et apaise les troubles des dysenteries.

Posologie

Pour les dosages, en fait pas besoin d’en mettre beaucoup, 10 à 12 g par litre ça suffit, donc ça vous fait environ 3 g par tasse de 250 ml, et même avec ces doses vous allez voir, c’est très goûteux, très coloré et plutôt acidulé. Et sa grande originalité, elle a bon goût, ce qui n’est pas si commun que ça dans le monde des plantes.

Précaution d’emploi

Il est recommandé de prendre conseil auprès de votre médecin avant d’utiliser cette plante pour traiter l’hypertension, puisque la puissance de ces effets pourrait entraîner l’effet inverse donc de l’hypotension (demander la posologie adaptée à votre cas), elle peut augmenter les effets si vous êtes sous traitement pour ce type de problèmes.

En cas maladies cardiaques aggravées la plante ne peut pas être utilisée sans surveillance médicale.

La consommation d’extraits aqueux d’Hibiscus sabdariffa (bissap) pendant la grossesse et l’allaitement peut accélérer la croissance postnatale de la progéniture grâce à des mécanismes pouvant influencer l’augmentation de la valeur calorique du lait maternel.

Culture d’hibiscus sabdariffa

Écologie

Pour pousser, la plante a des besoins de températures situés entre 18°C et 35°C. La croissance de la plante s’arrête à 14°C et elle meurt alors au bout de 15 jours. A 10°C, la mort survient au bout de 2–3 jours seulement. La production de fleurs et de calices diminue en dessous de 17°C. Les cotylédons ne supportent pas les températures inférieures à 10°C pendant plus de 2–3 heures.

C’est une plante photosensible qui fleurit mieux lorsque la longueur du jour est inférieure à 12 heures. Elle a besoin de 13 heures de lumière par jour pendant sa croissance végétative pour empêcher sa floraison prématurée.

Pourvue d’un système racinaire profond, elle a besoin d’une profondeur de sol appropriée ; une fois implantée, elle est relativement résistante à la sécheresse.

La culture d’hibiscus sabdariffa se pratique sur des types de sols très variés, les meilleurs étant des limons friables retenant beaucoup d’eau.

Cet hibiscus pousse bien dans les régions recevant 800–1600 mm de pluie par an et a besoin d’au moins 100–150 mm par mois pendant sa croissance végétative, ou 300–400 mm répartis sur une période de 3–4 mois.

Les périodes sèches au cours des derniers mois de croissance favorisent une bonne production de calices, tandis qu’une précipitation ou une humidité trop abondantes sont susceptibles de faire baisser la qualité des calices. Les plantes de roselle à pigmentation anthocyanique sont capables de supporter les rudes environnements sahéliens mieux que les plantes à coloration jaune-verte.

Pratiques culturales

Itinéraire de culture du Sénégal et du Burkina Faso

Hibiscus sabdariffa est cultivé sur un cycle de 120 à 165 jours. Le semis est effectué en juillet-août, au début de la saison des pluies, à raison de 4 à 5 kg de graines par ha.

Certains producteurs font des semis en pépinière ombragée, puis ils transplantent au champ les jeunes plants âgés de 4 semaines environ. Mais généralement, le semis se fait en place en poquets. De 3 à 5 graines sont déposés par trou, à une profondeur de 2 à 3 cm. Les graines étant très dures, un trempage de 48 heures, avant le semis, permet une meilleure germination.

Dans de bonnes conditions d’humidité, une bonne semence germe au bout de 48 heures. Environ 2 semaines après semis, un démariage est nécessaire et s’effectue généralement à 3 plantes/poquet, ceci pour une bonne production de calices et graines.

Le repiquage est une opération culturale complémentaire qui s’effectue dans des conditions d’humidité favorables.

Les écartements utilisés sont en moyenne de 40 à 60 cm sur la ligne et de 60 à 90 cm entre les lignes.

Les producteurs utilisent le plus souvent des déjections animales (vache, cheval, mouton) pour apporter de la matière organique.

Pendant la culture, les paysans appliquent rarement voire pas du tout des traitements phytosanitaires car c’est une plante robuste qui résiste bien aux insectes et autres parasites et que la culture d’Hibiscus sabdariffa est encore pratiquée de manière extensive avec des variétés multiples et en mélange avec d’autres cultures.

Le rendement en calice est plus réduit en association avec les céréales (mil et sorgho) qu’avec les légumineuses (arachide et niébé).

Après semis et apparition de la plante, un sarco-binage et un labourage de la terre sont effectués. En fonction de la pluviométrie, le paysan peut être amené à désherber le champ.

Les traitements à appliquer en cas d’attaque parasitaire sont mal connus.

Le bissap étant cultivé sur l’ensemble du territoire sénégalais, sa culture essentiellement cultivé sur des terrains plats sur tous les types de sols : les sols sableux profonds au nord et au centre du bassin arachidier, les sols sablo-argileux des plateaux de la basse et moyenne Casamance ou les sols gravillonnaires peu profonds de la haute Casamance et du nord-est du Sénégal oriental.

Récolte

Les calices se récoltent à la main, 2 à 3 semaines après la floraison, habituellement 4 à 6 mois après le semis, avant que le fruit ne se dessèche et ne s’ouvre.

Des cueillettes régulières prolongent la floraison.

Au stade de la récolte, les calices sont tendres et charnus. La cueillette s’effectue en prenant le calice dans une main et en l’arrachant d’un coup sec pour le détacher de la plante. Le critère de récolte le plus utilisé est la couleur rouge vif caractéristique des calices. Ceux-ci sont rassemblés dans des paniers.

La récolte a lieu de novembre à janvier et la distribution des fleurs sur les marchés se déroule de décembre à mai. Au-delà du mois de mai, les calices séchés perdent de leur couleur et donc de leur valeur marchande.

Les rendements de culture, en fonction des variétés, varient entre 250 à 1000 kg de calices séchés par hectare et autant de graines. Ce rendement est 6 fois plus faible qu’en Asie où les rendements sont en moyenne de 1500 kg de calices sec par hectare de la généralisation de l’utilisation d’engrais en Asie.

Traitements post récoltes

Après la récolte, interviennent les étapes de décorticage, séchage, conditionnement et stockage des calices secs.

Le décorticage

Le décorticage est une opération manuelle, délicate et nécessitant une main-d’œuvre importante. Il consiste à prendre le fruit entre les deux mains puis à faire une incision verticale avec les deux pouces pour séparer la capsule et le calice. Il est souvent pénible et douloureux à cause de la pression à exercer sur les calices et la capsule et, pour certaines variétés, la présence de poils urticants gênants.

Certaines opératrices coupent la base pédonculaire de la fleur à l’aide d’un couteau pour libérer la capsule et obtenir un calice circulaire fermé. Cette méthode peut endommager la capsule qui s’ouvre partiellement et libère les graines. Des pertes par brisure des sépales supérieurs sont fréquentes avec le couteau. Pour réduire ces pertes, certaines paysannes ne décortiquent les fleurs que 24 h après la récolte.

Le séchage

Le séchage est effectué après le décorticage. Il permet de réduire l’humidité des calices de 86 % à 16 %, voire à 14 % pour une bonne conservation. Actuellement le séchage des calices en milieu rural se fait par exposition directe au soleil sur des nattes, des tôles ou des toiles en plastique étalées directement sur le sol. Cette méthode présente des inconvénients majeurs : risque important de contamination microbienne, présence de sable et de débris divers, dégradation des anthocyanes. La durée du séchage est de 6 à 8 jours. Un système de séchage sur claies fabriquées à partir de sacs tissés en propylène permet de limiter ces inconvénients.

Le conditionnement

Les calices séchés sont ramassés et vendus en vrac ou en sachets individuels dans toute l’Afrique de l’Ouest. Pour l’exportation, les calices séchés sont mis en ballots de 50 kg dans des sacs en propylène tissé. L’emballage des calices séchés dans des sacs en propylène est le mode le plus employé à cause de la bonne aération que permet ce genre d’emballage et de son faible coût. Ce conditionnement est utilisé aussi bien par les producteurs que par les collecteurs.

Mis en ligne par La vie re-belle
 21/06/2020
 https://lavierebelle.org/hibiscus-sabdariffa-roselle-bissap

 Documents

 usages_medicinaux_d_hibiscus_sabdariffa_en_afrique.pdf
PDF 

Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

Les articles 83

IMG: Zehneria scabra ou Melothria minutiflora - Umushishiro Nom botanique officiel : Zehneria scabra (L.f.) Sond.Synonyme : Melothria minutiflora Melothria scabra, Melothria punctata, Pilogyne minutiflora, (...)
IMG: Aspilia africana - Plante des hémorragies et des blessures Aspilia africana - Plante des hémorragies et des blessuresNoms botanique : Aspilia africana (Pers.) C.D.AdamsSynonyme : Aspilia latifolia Oliv. & (...)
IMG: Morus sp. - Iborore, Mûrier, Mulberry Le genre Morus comprend un grand nombre d’espèces et de variétés d’arbres. Le mûrier noir (Morus nigra L.) est une espèce d’arbres fruitiers originaire d’Asie (...)
IMG: Asparagus africanus Noms vernaculaires : Kinyarwanda : Umushabishabi Kirundi : Umusabe, Umunsabe (« qui se répand ») ; Imburabano Langues du Kivu : Kashasha, Hinyamigenge (...)
IMG: Aframomum angustifolium - Igitunguru Aframomum angustifoliumNom botanique : Aframomum angustifolium (Sonn.) K.Schum.Synonymes : Aframomum baumannii K. Schum. ; Aframomum hanburyi K. (...)
IMG: Achyranthes aspera - Umuhurura - Umuhurura ou Nyiragahurura : « celle qui vient au secours » Achyranthes aspera - UmuhururaSynonymes : Achyranthes annua Dinter, Achyranthes aspera L. var. sicula, Achyranthes indica (L.) Mill., Achyranthes (...)
 La Vie Re-Belle | 2018 · 2024