Pavonia urens Cav.
Synonymes : Pavonia bojeri Baker, Pavonia ruwenzoriensis De Wild.
Kinyarwanda : Icyiyuyu, Umututu, Urututu, Ikinyagamfizi, Umuzigamfizi
Kirundi : Umwuyuyu
Langues du Kivu : Cishulashula (Mashi) ; Cyuyuyu (Kifulero)
Français : Ortie brûlante, Pavonie brûlante (Île de la Réunion)
Anglais : Stinging pavonia
Les divers noms français, anglais et le nom botanique de cette espèce font allusion à l’irritation provoquée par les poils piquants de ses tiges et feuilles. Le qualificatif « urens » vient du latin « urera » qui signifie brûler.
Herbacée ligneuse arbustive ou un arbrisseau atteignant 3 à 4,5 m de haut, Pavonia urens pousse à des altitudes de 600 - 2.000 mètres, parfois jusqu’à 3.000 mètres en lisière des forêts, sur les bords de chemins, des rives des lacs, dans les forêts riveraines, les forêts de montagne, les forêts secondaires et aussi comme adventices des friches agricoles.
Description
Les tiges cylindriques, tomenteuses sont dressées, recouvertes de poils nombreux et piquants.
La plante étale de grandes feuilles polymorphes, alternes portées par des pétioles très longs de 10 à 20 cm couvert d’un duvet de poils fins.
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Les fleurs ont leur calice extérieur composé de sept à neuf folioles lancéolées et ciliées, calice à 5 lobes. La corolle campanulée varie du rose au rouge foncé au centre, composée de 5 pétales oblongs, obtus, échancrés à leur sommet. Elle renferme des étamines placées à l’extrémité du tube, dont les filaments de couleur de chair, les anthères sont écarlates et réniformes. L’ovaire très velu, globuleux, est surmonté d’un style simple, qui se divise en filaments épais, velus de couleur pourpre et globuleux à leur extrémité.
Le fruit est une capsule à 5 méricarpes, demeurant incluse dans le calice persistant. Chacun des méricarpes, couvert de courtes écailles, se révèle triaristé à son sommet.
Elles renferment des semences solitaires, graines 4 × 2 mm, réniformes, légèrement striées longitudinalement.
Usages
Nutrition
Les fleurs sont comestibles ; elles peuvent être cuites comme légumes.
La racine mucilagineuse est ajoutée au lait pour accélérer la production de beurre pendant le barattage.
Fourrage
Les feuilles sont broutées par les moutons et les chèvres, et on les donne en nourriture aux veaux.
Usage sanitaire quotidien
Les feuilles sont utilisées pour le nettoyage des mains et des outils, et elles servent de papier toilette pour les nourrissons au Kenya.
En Éthiopie les feuilles sont brûlées pour générer de la fumée répulsive pour les moustiques et les mouches.
Au Cameroun, le mucilage des racines est mélangé à de la boue et utilisé pour enduire les parois des huttes.
Tannerie
En Namibie, la racine est utilisée pour le tannage des cuirs pour les jupes.
Ornement
La plante a une valeur ornementale.
Corderie
La fibre d’écorce est utilisée pour faire de la ficelle et des cordages. Au Kenya, la fibre d’écorce est utilisée pour faire des paniers. En Afrique de l’Ouest, elle est filée en matériel de pêche.
Phytothérapie
En R.D.C., la racine raclée et ramollie s’applique sur les blessures ; les feuilles cuites à l’eau sont appliquées chaudes sur les yeux en cas de faiblesse visuelle.
Au Burundi, on applique les racines et feuilles écrasées comme emplâtre sur les fractures et les luxations ; la décoction de racine et de feuilles est donnée pour traiter la diarrhée des bébés, la décoction de feuilles est prise contre la toux et les bouffées délirantes, l’infusion de feuilles est absorbée comme boisson contre les nausées et les douleurs abdominales pendant la gestation, et la poudre de feuilles se prend comme ocytocique. En cas de stérilité, on utilise du jus de rameaux feuillés en lotion et on ingère des feuilles réduites en poudre. Le suc de feuilles entre dans la composition d’une préparation prise en voie orale pour assurer la bonne insertion du fœtus.
En Ethiopie, les racines sont mâchées avec du sel et avalées pour traiter les diarrhées. La décoction de racines de Pavonia urens et la préparation froide en gargarisme, jusqu’à guérison des maux de dents. La poudre de racine en mélange avec celle de Asparagus africanus, Clerodendrum myricoides, Ferrula communis de Pavonia urens sont prises avec une boisson locale en voie orale contre l’impuissance. Des préparations à base de feuilles sont appliquées sur les ulcères et les blessures.
En Tanzanie, la décoction de racines se prend pour traiter les troubles d’estomac et la pneumonie ; la feuille broyée est également prise contre les problèmes d’estomac. Cataplasme à base de racine et de miel est utilisé en cas de pneumonie. Les racines sont trempées dans l’eau pour produire une substance visqueuse qui est ensuite absorbée pour traiter les maux d’estomac.
A Madagascar, la racine est utilisée contre les maux d’estomac, la poudre de parties aériennes est appliquée en cataplasme pour traiter les abcès et furoncles ; la décoction de parties aériennes est inhalée en cas de fièvre.
Des études pharmacologiques ont montré que la plante a des propriétés antifongiques
Multiplication de la plante :
Pavonia urens se multiplie par ses graines.
19/01/2021
https://lavierebelle.org/pavonia-urens