Physalis peruviana

Physalis peruviana (Solanaceae)

Photographies : Claude Boucher Chisale au Malawi & Robert v. Blittersdorff en Tanzanie

Nom vernaculaires

- Kinyarwanda : Umuhuhu, Agaperi ou Kaperi

- Kirundi : Intumbaswa

- Français : Coqueret du Pérou, Cerise de terre (Québec) - Groseilles du Cap

- En. Aztec Berry, Barbados Gooseberry, bladderberry, Cape Gooseberry, Cherry Tomato Goldenberry, Gooseberry-Tomato, goldenberry, Husk Cherry, Inca Berry, obra cabbage, Peruvian Cherry, Golden berry, Pichuberry, Physalis

Description

Physalis peruviana est une plante herbacée adventice ou cultivée pour ses fruits formant des buissons, vivace ou annuelle selon les climats qui peut atteindre un mètre vingt de haut voir deux mètres si elle est étayée par une treille.

La plante est dotée d’une racine fibreuse qui plonge à plus de 60 cm de profondeur dans le sol. Ses tiges épaisses sont fragile et cassantes

Les feuilles pubescentes, alternes ont une forme de cœur.

Les fleurs hermaphrodites ont cinq sépales avec un corolle jaune.

Photographie S. Danny

Le fruit est une baie charnue de 1,25 à 2,5 cm de diamètre. Il est recouvert d’un calices de cinq sépales qui le protège contre les insectes, les oiseaux, les agents pathogènes et les conditions météorologiques extrêmes. Sa chair a la saveur acidulée douce contient 100 à 300 petites graines lenticulaires.

La plante se multiplie facilement par graines et se ressème spontanément. La plante se développe bien dans tout sol bien drainé, en plein soleil ou à l’ombre.

Elle préfère un sol limoneux riche en humus mais tolère les sols pauvres. Si le sol est trop riche, il favorise la production de feuilles au détriment de la fructification. Les plantes tolèrent un pH compris entre 4,5 et 8,2.

Une première récolte de fruits peut être obtenue environ 3 mois après l’ensemencement, la récolte peut se poursuivre pendant au moins 3 ans. La plante peut fleurir et fructifier toute l’année lorsqu’elle pousse dans des zones sans gel. S’il est cueilli avec soin et avec son calice intact, le fruit peut être conservé pendant trois mois ou plus.

Répartition

La groseille du Cap est naturellement présente sur les hauts plateaux péruviens et chiliens. Au cours des deux derniers siècles la plante s’est largement diffusée et naturalisée dans les zones tropicales et subtropicales du monde tropicaux ; elle est également cultivée dans les zones subtropicales et dans les zones à climat tempéré doux. La Colombie en est le premier producteur de baies de Physalis peruviana , suivie par l’Afrique du Sud. Cette solanacée est également cultivée au Rwanda, au Zimbabwe, au Kenya, en Équateur, au Pérou, en Bolivie et au Mexique. La plante est commune en Asie du Sud-Est, mais peu cultivée.

Usages

Nutrition :

Le fruit se consomme frais, nature, cuit en tarte, gâteaux, puddings, chutneys et glaces. Les fruits cuits à l’étouffée peuvent également être mis en conserve ou transformés en gelées, compotes, gelées et confitures mais dans ce dernier cas, il faut ajouter de la pectine car le physalis n’en contient pas). Il est aussi possible de conserver les fruits secs. On dit que le fruit séché peut servir de substitut de levure.

Confiture et fruits séchés

Utilisations médicinales :

De nombreuses propriétés sont attribuées à la plante : antispasmodique, diurétique, antiseptique, sédatif, analgésique, fortifiante du nerf optique, antiparasitaire intestinal et anti-amibes. Selon les références écrites de la médecine iranienne classique, différentes formes de préparations Physalis sont efficaces dans le traitement de plusieurs troubles tels que la jaunisse, l’asthme et l’essoufflement, la nécrose des tissus, les dysfonctionnements du foie, des reins et de la vessie, les blessures, les hémorroïdes et les maladies des helminthes.

Physalis peruviana est largement utilisée dans de nombreuses pharmacopées.

On lui attribue des propriétés

- anticancéreuse
- antimycobactérienne
- antipyrétique
- immunomodulatrice
- diurétique
- anti-inflammatoire
- antipaludiques
- antiasthmatique
- hépatoprotectrices

Photographie : Ina Dinter en Namibie

Indications et préparations traditionnelles

Affections cutanées

Inflammation cutanée : feuilles chauffées sont appliquées en cataplasme, jus du fruit en application locale (Afrique du Sud)

Infection fongique : jus de feuilles en application locale deux fois par jour

Infections et nécroses des plaies : Graines macérées dans l’eau (Iran)

Inflammations cutanées : feuilles utilisées comme cataplasmes (Afrique du Sud)

Eruptions cutanées : jus de plante mélangé avec une égale partie d’eau (Ouganda)

Herpès : jus de plante mélangé avec une égale partie d’eau (Ouganda)

Dermatite : (Pérou)

Troubles de la circulation sanguine

Affections intestinales

Douleurs abdominales mineures sans diarrhée : Décoction de feuilles préalablement pilées pilées pour que le jus se mélange avec l’eau plus rapidement ; 5 feuilles donnent une dose. Les feuilles fraîches peuvent aussi être mâchées, dans ce cas, 3 feuilles de la taille d’environ 7 x 7 cm sont suffisantes. (Tanzanie)

Maux de ventre infantiles  : infusion de feuilles sous forme de lavement (Afrique du Sud)

Diurétique  : décoction de feuilles (Colombie, Pérou)

Affections respiratoires

Asthme : décoction de feuilles (Colombie)

Asthme et essoufflement : Préparation non indiquée (Iran)

Pneumonie : extrait aqueux tiède de feuilles pilées de Physalis peruviana, Lantana trifolia, Ajuga alba (une cuillère à soupe) en voie orale. (Rwanda)

Toux : extrait aqueux tiède de feuilles Physalis peruviana, Lantana trifolia, (1 cuillère à café) en voie orale. (Rwanda) ; décoction de feuilles (Burundi)

Angine : gargarisme de jus de feuilles pilées de Physalis peruviana et Spilanthes mauritiana. (Rwanda)

Fièvre : décoction de feuilles et racines de Physalis peruviana et de feuilles d’Eucalyptus (Burundi)

Santé féminine

Règles douloureuses : décoction ou infusion de feuilles en voie orale (Burundi)

Ocytocique : feuilles de Physalis peruviana, écrasées dans les mains en voie orale (Ouganda)

Contraceptif oral : Sept graines prises chaque après-midi pendant sept jours
Sédatif : 4,46 g de poudre de graines en voie orale (Iran)

Troubles métaboliques

Diabète : Décoction de calices, consommation du fruit (Amérique Centrale)
Des études ont confirmé la recommandation populaire de consommer cinq fruits de Physalis peruviana par jour pour réguler le diabète. La consommation du fruit réduit effectivement la glycémie postprandiales après 90 minutes chez les jeunes adultes.
Règles douloureuses, dysménorrhée : décoction infusion de feuilles (Burundi)

Diminution de l’albumine : (Colombie)

Troubles de la circulation sanguine

Hémorroïdes : Extrait de graines dilué dans de l’eau (Iran)

Soutien de la calcification : (Colombie)

Infections parasitaires

Amibiase : (Colombie)

Anthelminthique : Usage oral de 4,8 g de Physalis et Artemisia (Iran) ; jus de feuilles (Amérique centrale

Malaria : (Pérou)

Affections rénales et urinaires

Dysfonctionnements des reins et de la vessie, de la dysurie : Préparation non indiquée (Iran)

Purification du sang des reins : (Colombie)

Affections hépatiques

Dysfonctionnement du foie, jaunisse, augmentation de la sécrétion d’acide biliaire : 4,46 g de poudre de graines en voie orale (Iran)

Hépatite : (Pérou)

Cancer : (Pérou)

Propriété immunomodulatrices anti-inflammatoires : (Amérique centrale et du sud)

Photographie : M. Fagg

Etudes pharmacologiques

Propriétés hépatotoxiques

L’effet curatif de la graine ou de son extrait aqueux sur les dysfonctionnements hépatiques et la jaunisse a été mentionné par Aghili Khorasani (1987) et Tonekaboni SM. (2008). DeLeve & Kaplowitz, (1995) ont montré l’activité anti-hépatotoxique des extraits de aqueux, éthanoliques et à l’hexane de feuille (500 mg/kg de poids corporel). Arun & Asha, (2007) ont également montré que les changements histopathologiques induits par l’hépatotoxique induite expérimentalement étaient considérablement réduits par de tels l’extrait. Les propriétés antioxydantes des feuilles seraient l’un des mécanismes de l’impact hépatoprotecteur (Bhatt & Bhatt, 1996).

Activité antioxydante

Les extraits de Physalis peruviana possèdent une forte activité antioxydante (Wu et al. 2005). Physalis peruviana contient des withanolides ayant des activités cytotoxiques. Lan et al. ( 2009). Certains composés ont montré une cytotoxicité contre les lignées de cellules cancéreuses du cancer du poumon, du cancer du sein et du cancer du foie.
Des études ont démontré que l’extrait d’éthanol de P. peruviana possédait une puissante activité anti-hépatome (tumeur primitive du foie qui peut être bénigne ou maligne) et n’ont montré aucun effet cytotoxique sur les cellules hépatiques normales de souris.
Les phytostérols présents en grande quantité, les taux élevés de polyphénols et de vitamines A et C sont des indicateur d’une activité antioxydante importante.

La présence de withanolides spécifiques de la famille des Solanacées donnerait au fruit de P. peruviana des propriétés anti-inflammatoires, antimicrobiennes et anticancéreuses.

Réduction de l’hyper cholestérolémie :

L’efficacité de la plante pour réduire le taux de cholestérol est étayée par au moins deux études (Arun & Asha, 2007 ; Mayorga et al., 2001).

Activité anti-inflammatoire

L’extrait de Physalis peruviana a montré des activités anti-inflammatoires (Wu et al. 2006 ). L’activité anti-inflammatoire de Physalis peruviana observée dans un modèle de phagocytose in vitro (infection de macrophages murins par Leishmania panamensis) serait liée à un effet immunomodulateur exercé sur les macrophages infectés, qui "bloquait" directement ou indirectement leur capacité à sécréter des médiateurs pro-inflammatoires solubles (Martínez et al. 2010 ).

Photographie : Robert v. Blittersdorff Tanzanie

Sources :

Informations générales :

Plant Resources of South-East Asia

Gerhard Fischer et al, Importancia y cultivo de la uchuva (Physalis peruviana L, Revista Brasileira de Fruticultura, vol.36 no.1, Jan./Mar. 2014

Etudes pharmacologiques

Propriétés générales :

Luis A. Puente et al, Physalis peruviana Linnaeus, the multiple properties of a highly functional fruit : A review, Food Research International, 44 (2011) 1733-1740.

Hockings, E.T. (Editor), 1961. The Queensland Agricultural and Pastoral Handbook. 2nd ed. Vol. 2. Government Printer, Brisbane. pp. 347-350.

Legge, A.P., 1974. Notes on the history, cultivation and uses of Physalis peruviana L. Journal of the Royal Horticultural Society (UK) 99(7) : 310-314.

Janaína Muniz, General aspects of physalis cultivation, Aspectos gerais da cultura da physalis, Ciência Rural, Santa Maria, v.44, n.6, p.964-970, jun, 2014

Diabète :

Sathyadevi M, Suchithra E, Subramanian S. Physalis peruviana Linn. fruit extract improves insulin sensitivity and ameliorates hyperglycemia in high-fat diet low dose STZ-induced type 2 diabetic rats. J Pharm Res. 2014 ; 8(4) : 25-32.
Rodríguez Ulloa SL, Rodríguez Ulloa EM. Efecto de la ingesta de Physalis peruviana (aguaymanto) sobre la glicemia postprandial en adultos jóvenes. Rev Med Vallejiana. 2007 ; 4(1) : 43-53.

Troubles hépatiques :

Arun, M., & Asha, V. V. (2007). Preliminary studies on antihepatotoxic effect of Physalis peruviana Linn. (Solanaceae) against carbon tetrachloride induced acute liver injury in rats. Journal of Ethnopharmacology, 111, 110−114.
Mayorga, H., Duque, C., Knapp, H., & Winterhalter, P. (2002). Hydroxyester disaccharides from fruits of cape gooseberry (Physalis peruviana). Phytochemistry, 59, 439−445.
Mayorga, H., Knapp, H., Winterhalter, P., & Duque, C. (2001). Glycosidically bound flavor compounds of cape gooseberry (Physalis peruviana L.). Journal of Agricultural and Food Chemistry, 49, 1904−1908.
Activité anti-inflammatoire :
FRANCO, Luis A et al. Actividad antinflamatoria de extractos y fracciones obtenidas de cálices de Physalis peruviana L.. Biomédica [online]. 2007, vol.27, n.1, pp.110-115

Mis en ligne par La vie re-belle
 18/01/2021
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Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

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