Tephrosia vogelii - Umuruku

Arbuste fertilisant

Tephrosia vogelii Hook.f. (Fabaceae)

Tephrosia vogelii en Centre RDC

Synonymes  :

Noms vernaculaires

- Kinyarwanda : Umuruku, Umurukukuru, Umururu
- Kirundi : Umubagabaga, Ntiruhunwa, Umuhunahuna, Umutaruhunwa
- Langues du Kivu : Umurukuruku, Mulukuluku (Mashi), Kabaka (Lega), Maseghese (Kinande), Kanabwasi (Fuliro), Umuraku (kinyarwanda), Bappi, ruru (Mbuti)
- Swahili : Muluku, Utupa
- Langues d’Ouganda : Omukurukuru (Rukiga) ; Muluku (pays Bulamogi), Fishbin (Ngakarimojong)
- Langue du Kenya : Musoko (Kikuyu)
- Langues de Tanzanie : Muluku, Kitupa (Swahili / Sukuma), kiduha (Kimbunga), liduha (Kipogoro)
- Français : Plante à poissons, Téphrosie
- Anglais : Fish bean, Fish-poison-bean, Vogel tephrosia, Vogel’s tephrosia- Portugais :Tefrósia
- Espagnol : Barbasco guineano

Répartition

Originaire d’Afrique tropicale Tephrosia pousse naturellement dans des habitats très variés, notamment dans la savane, les prairies, les lisières de forêts, les terrains vagues et les champs en friche. On peut trouver cet arbuste à des altitudes allant jusqu’à 2100m ; dans des zones où la température annuelle moyenne est de 12 - 27°C ; dans les zones où la pluviométrie annuelle moyenne est de 850-2650 mm. Il tolère les sols pauvres et acides à faible pH., mais se plaît plus particulièrement sur les andosols non inondables et sur les loams bien drainés dont le pH est de 5-6,5.

Tephrosia vogelii et endémique et naturalisée dans les pays suivants :

Angola, Bénin, Burundi, Cameroun, provinces du Cap, République centrafricaine, Guinée équatoriale, Éthiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Golfe de Guinée, Côte d’Ivoire, Kenya-Libéria, Malawi, Mali, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie, Zaïre, Zimbabwe

La plante a été introduite dans les pays suivants :

Bolivie, Brésil sud-est, Chine sud-est, Hainan, Inde, Jamaïque, Jawa, Petite Sonde, Madagascar, Malaisie, Nouvelle-Guinée, Pérou, Philippines, Queensland, Sri Lanka, Célèbes, Sumatra, Taiwan

Type : Arbuste légumineux tropical autofertile à croissance rapide mais à vie courte pouvant atteindre 4 mètres. de haut

Habitat : Tephrosia vogelii peut pousser dans des conditions très variées. On trouve cet arbuste jusqu’à 3000 m d’altitude dans les savanes, les prairies, les lisières de forêts et les forêts claires, les terres incultes et les champs en jachère.

Principaux usages

- Agroforesterie :

En raison de sa croissance rapide et de la possibilité d’être planté dense, Tephrosia vogelii convient comme plante de haie vive, comme brise-vent, et comme source d’ombrage temporaire.

Arbuste fixateur d’azote, Tephrosia vogelii peut être associé à d’autres plantes et être utilisé comme source d’engrais vert pour améliorer la fertilité du sol. La plante pousse assez rapidement, produit un bon volume de matière organique. La présence de Tephrosia vogelii augmente le carbone organique et l’azote minéral dans le sol.

Dans les sols acides, Tephrosia vogelii pousse beaucoup mieux que Leucaena leucocephala, formant des nodules racinaires et fixant l’azote atmosphérique là où ce dernier ne le fait pas.

Un système de culture intercalaire incluant Tephrosia vogelii peut augmenter la production agricole notamment dans les terres arides. Des études ont montré une augmentation de 30% des éléments nutritifs du sol et, par conséquent, une augmentation de 23 à 26% du rendement des cultures.

Les usages agroforestiers de Tephrosia vogelii sont communs en Afrique, en Asie, notamment en Indonésie. Tephrosia vogelii est souvent cultivée comme engrais vert, brise-vent et culture d’ombre temporaire dans les plantations de cacao, de café, de thé, de caoutchouc, de noix de coco et de quinquina.

Une expérimentation a montré, que des traitements au Tephrosia pouvait augmenter le carbone organique et l’azote minéral dans le sol [1]. L’expérience qui a permis de découvrir cela a utilisé des pots avec différentes concentrations de Tephrosia vogelii à cultiver avec du maïs. Les pots contenant du Tephrosia ont montré une forte augmentation de l’azote et du carbone. Par conséquent, un système de culture intercalaire bien conçu pourrait augmenter considérablement la production agricole dans les terres arides.

Souvent si différentes cultures sont cultivées ensemble, le rendement est moindre que si elles étaient cultivées seules, mais lorsqu’elles sont cultivées ensemble avec le Tephrosia, le rendement des cultures augmente. Cela montre que Tephrosia vogelii a un effet synergique avec plusieurs cultures, dont le café et le maïs. L’augmentation des nutriments est une autre façon pour Tephrosia vogelii d’améliorer le rendement d’autres cultures.

Le Tephrosia peut ne pas bien pousser seul, mais s’il est cultivé avec une autre culture, il peut pousser jusqu’à 6 fois plus qu’il ne le ferait seul [2]. Sa faible croissance est souvent due à la forte acidité du sol, ainsi qu’à un faible taux de calcium, de sodium et de potassium.

Une étude de deux ans sur huit petites exploitations de café a testé l’effet de la culture intercalaire de Tephrosia vogelii et de café. L’étude s’est déroulée à Maraba, dans le sud-ouest du Rwanda, où la productivité du café est limitée par la mauvaise fertilité du sol et le manque de paillis organique. Le paillis produit à partir de Tephrosia vogelii a également été utilisé sur les parcelles de café. La première année, la culture intercalaire de Tephrosia vogelii et de café a produit 1,4-1,9 tonnes de biomasse par hectare et a ajouté 42-57 kg d’azote par hectare. Ce traitement a permis d’augmenter le rendement du café de 400 à 500 kg par hectare, par rapport aux méthodes de gestion traditionnelles. La deuxième année, Tephrosia vogelii a produit entre 2,5 et 3,8 tonnes de biomasse par hectare et a ajouté 103 à 150 kg d’azote par hectare. Cela a permis d’augmenter les rendements de café de 400 kg par hectare.

Au cours des deux années de l’étude, les rendements du café ont augmenté de 23% à 36%. Le paillis de téphrosie était 87% aussi efficace que l’engrais inorganique utilisé dans des conditions similaires, et représentait une économie de 30 jours d’heures de travail par hectare par rapport à la gestion actuelle des agriculteurs grâce à la réduction de la main-d’œuvre nécessaire au désherbage. Ensemble, les économies de main-d’œuvre et l’amélioration des rendements se sont traduites par une production de 5 kg de café par jour ouvrable, contre 3,4 kg par jour ouvrable dans le cadre de la gestion traditionnelle.

Source

Apiculture :

Les fleurs de Tephrosia vogelii butinées par les abeilles sont mellifères. L’arbuste peut fleurir toute l’année.

Utilisation biocide

Comme de nombreuses plantes classées comme Faboideae (une des principales sous-familles de la famille des Fabaceae), Tephrosia vogelii contient des roténoïdes extrêmement toxiques pour de nombreux insectes ou pour les poissons. Cette propriété vaut aux extraits de Tephrosia vogelii d’être utilisés

- comme insecticide
- comme protection des légumes secs stockés contre les insectes parasites
- comme poison de pêche (cette dernière utilisation est interdite dans de nombreux pays).

Les roténoïdes sont classés parmi les substances modérément toxiques pour les humains et les autres mammifères par l’Organisation mondiale de la santé

Cette toxicité plus élevée chez les poissons et les insectes est due au fait que les roténoïdes qui sont lipophiles sont facilement absorbés par les branchies ou la trachée. Le principe toxique peut être, mais dans bien moindre mesure est absorbés par la peau ou le tractus gastro-intestinal. La dose létale la plus faible pour un enfant est de 143 mg/kg, mais les décès humains dus à un empoisonnement à la roténone sont rares, car son action irritante provoque des vomissements. L’ingestion délibérée de roténone peut cependant être fatale.

Les extraits de Tephrosia vogelii peuvent être utilisées pour contrôler le stade larvaire des moustiques.

Feuilles séchées ont le potentiel de protéger les semences de légumineuses stockées contre les dégâts causés par les bruches, mais sont moins efficaces les charançons et les insectes foreur de céréales.

Conservation du sorgho aves Tephrosia vogelii

Pour cette utilisation on mélange 100-250 g de feuilles sèches en poudre à 100 kg de haricots ou du niébé. Les cultures sur lesquelles cet extrait a été appliqué montrent une diminution significative de l’activité des insectes et autres ravageurs. Des études ont montré une diminution de 50% des dommages aux grains. Cette diminution correspond à ce que l’on pourrait attendre de la plupart des pesticides chimiques. Avant de manger les légumes ou céréales ainsi traitées, il faut se laver soigneusement.

Tephrosia vogelii était largement utilisé dans la lutte contre les parasites avant l’invention et la diffusion du DDT. L’extrait de feuilles peut être utilisé pour la lutte contre les parasites dans les champs. L’avantage de l’extrait de Tephrosia vogelii est que, contrairement à la plupart des pesticides synthétiques, il ne laisse aucun résidu sur les cultures, car la roténone qu’il contient se décompose en 3 à 5 jours après son application.

Recette insecticide

Pour fabriquer un insecticide à base de Tephrosia vogelii mélanger 10% feuilles sèches en poudre dans de l’eau contenant 1 % de savon liquide pendant 24 heures. Diluer 5 à 10 fois pour donner une concentration de 1 à 2 % et pulvériser en début de soirée pour réduire l’exposition au soleil et diminuer les effets contre les insectes bénéfiques diurnes.

Les extraits de la plante Tephrosia vogelii étaient autrefois utilisés comme poison de pêche mais aujourd’hui, de nombreux pays qualifient cette pratique d’illégale.

Des extraits de feuilles fraîches d’Umuruku Tephrosia vogelii, d’Umubirizi (Vernonia amygdalina), de Cyimbazi (Tithonia diversifolia) et Amavia kuku (Lantana camara) ont été évalués pour leur efficacité contre les insectes ravageurs des champs (puceron noir de la fève (Aphis fabae), la chrysomélide du haricot (Ootheca bennigseni), le coléoptère des fleurs (Mylabris sp), Chenilles (Anticarsia gemmatalis) suceurs de gousses) et insectes utiles [araignées (Araneae), coccinelles (Coccinella septempunctata), chrysopes (Chrysopidae) et aleurodes (Asilidae)] dans les haricots communs (Phaseolus vulgaris L) et le niébé entreposé (Vigna unguiculata) par la bruche du niébé (Callosobruchus maculatus). Des extraits de plantes pesticides ont été préparés à des concentrations de (0,1 %, 1 % et 10 % p/v). La pulvérisation hebdomadaire des extraits a été précédée d’une évaluation des insectes un jour avant chaque pulvérisation. Le rendement des haricots communs et la persistance des composés des solutions végétales a également été évaluée. Des poudres de plantes pesticides ont été testées sur du niébé stocké contre la bruche de cette céréale. Les extraits de plantes pesticides ont significativement réduit les insectes nuisibles et favorisé la présence de prédateurs et d’ennemis naturels sur le terrain. Les extraits foliaires de Tephrosia vogelii qui se sont avérés les plus actifs contre les insectes nuisibles des champs et des denrées stockées ont également contribué à la croissance et au rendement des haricots communs. L’efficacité de Tephrosia vogelii était la plus élevée contre la bruche du niébé (moins d’infestation par les insectes adultes, moins de ponte et peu de dégâts). Cette étude, a permis d’observer l’effet actif bénéfique des extraits de plantes pesticides contre les insectes nuisibles communs par rapport à l’absence de traitement. Leurs effets contre les insectes bénéfiques et les prédateurs sont apparus plus faibles que ceux des traitements par pesticides synthétiques .
Source  : Angela Gerald Mkindi The use of pesticidal plants as environmental friendly Practice for field and storage pests’ management in Common beans and cowpeas

Témoignage posté par Claire Nasike (3 Mars 2018)

J’ai récemment pulvérisé mes légumes avec un mélange de Tephrosia et d’ail sur les niébé après avoir remarqué une infestation de parasites sur leurs feuilles et je n’ai pu m’empêcher de m’émerveiller du changement survenu dans mes légumes après une semaine.

Préparations :

Deux méthodes différentes sont possibles pour extraire les principes actifs :

- Piler des feuilles fraîches Le pilage des feuilles n’a pas besoin d’être parfait.
- Diluer les feuilles pilées dans cinq fois leur volume d’eau.
- Laisser le mélange tremper toute la nuit ou le faire bouillir pendant 30 minutes.
- Ajouter une cuillère à café (5 ml) de savon à chaque litre d’eau pour aider le spray à adhérer aux feuilles.

On a constaté que la concentration efficace pour tuer les insectes était de 20 grammes de feuilles fraîches pour 100 ml d’eau. Quand on ne dispose pas d’une balance, on peut prendre une quantité de feuilles égale au poids d’une bouteille de coca en verre vide de 300 ml.

Variante :

- Faire tremper les 5 kilogrammes de feuilles dans 5 litres d’eau pendant deux heures ou les faire bouillir pendant 30 minutes
- Filtrer le jus à travers un tissu et de l’utiliser directement dans un pulvérisateur.
- Pour rendre l’extrait de Tephrosia plus efficace, on peut ajouter un bouquet d’ail moulu pour 500 g de feuilles de Tephrosia.
- Ajouter un demi-litre d’eau savonneuse pour aider le spray à adhérer à la plante. (le savon en barre est préférable, il ne doit pas avoir d’odeur)

Un mélange d’extrait de Tephrosia et de savon dans l’eau était beaucoup plus efficace contre les pucerons que le mélange de savon seul. L’extrait seul (sans savon) s’est avéré aussi efficace que le Malathion, un poison mortel.

Les feuilles utilisées peuvent être réutilisées pour un deuxième extrait. Les tests n’ont pas déterminé les niveaux de concentration mais ont montré qu’il reste des composés chimiques actifs efficaces.

Si tout le spray n’est pas utilisé immédiatement, il sera encore efficace à environ 70 % 24 heures plus tard s’il est conservé à l’abri de la lumière directe du soleil. Après cela, il perd rapidement de sa force. Il est important que le spray soit en contact avec le parasite.

Il est important que le mélange soit en contact direct avec les insectes nuisibles. Si les ravageurs se trouvent sous les feuilles, veillez à bien pulvériser sous la feuille et veiller à ce qu’ils soient réellement touchés.

Ce traitement est efficace jusqu’à sept jours. Après cette période, le processus doit être répété.

Cet insecticide peut être utilisé sur les légumes du jardin, les fruits et les cultures de plein champ pour lutter contre les termites, les fourmis, les coléoptères, les pucerons, les vers gris, diverses punaises et charançons, les foreurs de tiges, les mouches, etc.

Il tue toutes les chenilles en une nuit ; la plupart des insecticides naturels n’agissent pas aussi rapidement.

Tephrosia peut également être utilisé pour lutter contre les taupes dans une ferme. Pour éloigner les taupes de la ferme, mettez un bouquet de feuilles fraîches à l’entrée des trous faits par les taupes.

Dans les zones de forte infestation de termites, le paillis de feuilles de Tephrosia est utile.

Médecine vétérinaire

L’extrait brut de feuilles de Tephrosia vogelii peut être utilisé pour lutter contre les tiques et comme vermifuge.

Pour cet usage acaricide et pesticide biologique des puces et tiques sur les animaux, les feuilles de Tephrosia vogelii sont pilées ; le jus obtenu est dilué dans cinq fois son volume d’eau et est ensuite appliqué sur la peau de l’animal avec un morceau de tissu ou une éponge.

Un peu de savon peut être ajouté au liquide pour le faire adhérer à la peau. Habituellement, il est laissé sur l’animal pendant une semaine, après quoi les résultats apparaissent.

Cet extrait n’est efficace que contre les tiques à peau douce et immatures. Il s’agit d’une excellente pratique pour les éleveurs qui n’ont pas accès aux traitements vétérinaires conventionnels. L’extrait de feuilles de Tephrosia vogelii est utilisé avec de bons résultats par les pasteurs Samburu et Massaï du Kenya, et les pasteurs du Zimbabwe.

Pour plus d’information sur les usages vétérinaires de Tephrosia vogelii on peut consulter la base de données Prélude .

Médecine humaine

Tephrosia vogelii est utilisée à des fins médicinales variées mais sa toxicité même faible conduit à déconseiller son usage en automédication.

Ses usages médicinaux traditionnels ont fait l’objets de plus de quatre vingt dix publications.

La plante est utilisée comme abortif, émétique, bactéricide, purgatif et remède pour les maladies de la peau, la schistosomiase, la teigne et les infections parasitaires.

Les décoctions de feuilles sont utilisées dans le traitement de la gale ; une infusion de feuilles faiblement dosée est prise comme anthelminthique.

Les décoctions de racines sont utilisées pour traiter la constipation.

Culture de Tephrosia vogelli

Tephrosia vogelii pousse bien entre 20 et 28°c, mais peut tolérer 10 à 32°c. La plante peut survivre à des températures allant jusqu’à environ -1°c. L’arbuste préfère une pluviométrie annuelle moyenne comprise entre 1 300 et 1 500 mm, mais tolère 870 à 2 700 mm.

Sa croissance est favorisée par une position ensoleillée, mais l’arbuste tolère une ombre légère. Elle pousse bien sur les andosols qui ne sont pas sujets aux inondations et sur les loams bien drainés. l’arbuste tolère les sols pauvres, bien qu’il pousse plus lentement et soit plus sujet aux maladies. Préfère un pH compris entre 5 et 6,5, tolérant 4,5 à 7. Les plantes établies sont tolérantes à la sécheresse et aux vents forts.

Dans des conditions favorables, la plante pousse rapidement et tolère des tailles répétées. Elle peut atteindre une hauteur de 2 à 3 mètres en seulement 7 mois. Lorsque les arbustes sont faiblement ramifiées, leur taille favorisent la ramification.

Tephrosia vogelii peut fleurir et produire des graines toute l’année.

Assez tolérantes au feu, l’arbuste repoussent généralement facilement grâce à son système racinaire profond.

Comme les autres Fabaceae, Tephrosia vogelii entretient une relation symbiotique avec certaines bactéries du sol, formant des nodules sur les racines et fixant l’azote atmosphérique. Une partie de cet azote est utilisée par la plante en croissance, une partie marginale peut également être utilisée par d’autres plantes poussant à proximité.

Tephrosia vogelii peut ne pas bien pousser seul, mais cultivée avec d’autres plantes elle peut pousser jusqu’à 6 fois plus. Sa croissance médiocre est souvent due à la forte acidité du sol, ainsi qu’à une faible teneur en calcium, en sodium et en potassium.

Bien que l’augmentation du carbone organique soit importante, la principale fonction de Tephrosia vogelii est d’augmenter la teneur en azote du sol. Cette augmentation peut être mesurée en utilisant des organismes qui se nourrissent de l’azote. Cependant, comme il ne s’agit pas d’une mesure directe, le rendement des cultures peut être surestimé ou sous-estimé.

Tephrosia vogelii peut être utilisé dans n’importe quel environnement, mais il est mieux utilisé dans un environnement aride comme le sud et l’est de l’Afrique où il est extrêmement difficile de cultiver seul. En l’utilisant, les agriculteurs peuvent maximiser le rendement des cultures en augmentant la fertilité du sol et en éliminant les insectes et autres nuisibles. Si cette espèce était développée davantage, elle pourrait être en mesure de fournir un effet synergique et un rendement des cultures encore plus importants dans ces environnements arides.

Propagation

Tephrosia se propage par graines. Il est conseillé de récolter les graines sur autant d’arbres que possible pour disposer, conserver et propager une grande diversité génétique. Cela permet d’assurer la bonne performance des arbres et de se prémunir contre les parasites et les maladies.

Collecte des graines

Cueillez les gousses brunes avec les graines mûres directement sur l’arbuste. Après avoir récolté les gousses, faites-les sécher au soleil pendant 2 à 3 jours jusqu’à ce qu’elles soient toutes ouvertes. Ensuite, battez légèrement les gousses pour libérer les graines et séparez les graines des fragments de gousses en les tamisant et en les vannant.

Stockage des graines

Si vous souhaitez conserver les graines, il est préférable de les faire sécher pendant au moins 3 à 4 jours à l’ombre. Il n’est pas nécessaire de les faire sécher si vous souhaitez les semer dans les deux mois suivant la récolte. Vous pouvez conserver les graines séchées pendant plus d’un an, si elles sont conservées dans des récipients hermétiques dans un endroit frais et sec. Les semences se conservent bien sans perte de viabilité. Selon certaines sources, les graines doivent être stockées pendant 2 mois avant d’être semées.

Semis

Le pré-trempage de la graine pendant 12 à 24 heures dans de l’eau chaude (45°c) améliore la germination. Sans traitement, le pourcentage de germination est de 65%, et le taux de survie des semis d’environ 60%.

Plantation

Tephrosia peut être planté en rangées ou en peuplements.

Pour une culture d’engrais vert, l’espacement recommandé est de 40 cm x 40 cm, avec 2 à 3 graines par trou ; pour les haies, l’espacement doit être de 1,5 m entre les rangées.

Pour les grandes plantations, il faut disposer d’un nombre suffisant de semis pour les replanter en cas de faible taux de survie. Lorsqu’il est semé en lignes, le taux de semis recommandé est de 5 kg/ha et lorsqu’il est semé à la volée, de 8 à 13 kg/ha.

Une façon facile de planter le Tephrosia pour l’amélioration du sol est de le semer directement dans le champ entre les cultures de maïs. Les graines doivent être plantées à un espacement de 90 cm (3 pieds), avec 2 à 3 graines à chaque emplacement entre deux rangées de maïs. Les graines peuvent être plantées sur la crête entre les maïs, dans le sillon. Il est important que le site ne soit pas gorgé d’eau, car le Tephrosia ne se développe pas bien sur de tels sites.

Tephrosia doit être semé au début ou au milieu de la saison des pluies. Si vous plantez du maïs, le Tephrosia peut être semé en même temps ou à n’importe quel moment après la plantation du maïs, jusqu’au milieu de la saison des pluies, pour être sûr qu’il reçoive suffisamment de pluie pour s’établir.

Informations complémentaires

Principales bases de données

-  Pharmacopées africaines

-  Plant of the World Online

-  Useful Tropical Plants

Photographies

-  African Plants

-  Tropical Plants

Bibliographie

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Mis en ligne par La vie re-belle
 7/10/2020
 https://lavierebelle.org/tephrosia-vogelii-umuruku

Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

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