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Triumfetta cordifolia

Triumfetta cordifolia Guill., Perr. & A. Rich (Tiliaceae, Malvacea)

Synonyme Triumfetta cordifolia Sessé & Moc.

Noms vernaculaires

Les langues Kinyarwanda et Kirundi partagent le nom « Umusarenda » qui signifie littéralement « celle qui ressemble à quelque chose de visqueux » pour désigner Triumfetta cordifolia. Au Rwanda on trouve aussi les noms « Umushyigura » « celle qui déplace les pierres du foyer » et « Umunaba ». En Kiswahili, la plante est « Mchochokoe ». En Anglais on nomme Triumfetta cordifolia « Burweed » (Herbe à bardane) ou « Cordleaf burbark » (Bardane à feuilles fibreuses)

Description rapide

Arbuste ou sous-arbrisseau, érigé et légèrement ramifiée à feuilles odorantes atteignant de 2,5 à 5 m de haut.

Répartition

Régions humides d’Afrique tropicale.

Répartition en Afrique

Biotope

L’arbuste se rencontre du niveau de la mer jusqu’à 2650 m d’altitude. Il est localement commun en savane arborée, en forêt secondaire, en lisière et dans les clairières de forêts humides, en ripisylve, dans les endroits marécageux, les jachères, au bord des routes et dans les terrains perturbés. C’est une adventice commune dans les cultures, difficile à éradiquer.

Aspects remarquables

Triumfetta cordifolia est une source de fibres robustes, de feuilles comestibles, de mucilage et de remèdes traditionnels dans son aire naturelle de répartition. 

Usages

- Vivrier

L’écorce des pousses vertes est une source de mucilage, dont on fait des soupes et des sauces de consistance gluante. Ce mucilage est souvent utilisé dans l’alimentation infantile et celle des jeunes enfants encore incapables d’absorber des féculents grossiers. En raison de sa valeur énergétique élevée, la soupe est souvent le premier mets que l’on donne aux femmes qui viennent d’accoucher. Elle sert aussi à ouvrir l’appétit.

La feuille se consomme couramment comme légume cuit.

En Tanzanie, la feuille tendre émincée se cuit seule ou en mélange avec d’autres légumes, puis on ajoute du lait de coco ou des arachides pilées et on sert ce plat avec de l’ “ugali”, du riz, des pommes de terres ou des bananes.

La feuille est parfumée lorsqu’on la broie. La composition nutritionnelle des feuilles de Triumfetta sp., par 100 g de partie comestible est : eau 78,4 g, énergie 285 kJ (68 kcal), protéines 4,2 g, lipides 0,4 g, glucides 15,2 g, fibres 3,4 g, Ca 392 mg, P 76 mg, Fe 29,2 mg (Leung, W.-T.W., Busson, F. & Jardin, C., 1968).

- Fourrager

L’arbuste est brouté par le bétail

- Mellifère

L’arbuste est une bonne source de nectar et de pollen pour les abeilles.

- Saponifère

On signale la présence de saponines dans toute la plante. Les cendres de feuilles brûlées étaient autrefois employées dans la production de savon

- Tinctorial

Les cendres de feuilles brûlées servent d’indigo en Guinée.

La plante est paraît-il résistante au feu et apte à être utilisée dans les pare-feu.

- Médicinal

Triumfetta cordifolia est couramment utilisé en médecine traditionnelle africaine.
Des préparations à base de fleurs, feuilles, écorce, racines, brindilles, tiges sont utilisées pour traiter brûlures, diarrhées, douleurs musculaires, problèmes pulmonaires, dysenterie, foie maladies, laxatif. asthénie pour faciliter l’accouchement, lutter contre la stérilité chez les femmes.

- Fibres

L’écorce de la tige et des rameaux produisent une fibre durable et hydrofuge.
Prélevée sous forme de rubans d’écorce ou après rouissage, la fibre s’emploie localement pour fabriquer des ficelles et cordages résistants, des cordes d’arc et des lignes de pêche.

L’équilibre entre rigidité et élasticité des fibres de tiges permet de composer des bottes destinées à faire des balais. La fibre tirée des rameaux est moins flexible et plus fragile

La fibre est parfois utilisée pour confectionner des ceintures qui servent à grimper aux arbres et aux palmiers. Elle est également utilisée pour confectionner des sacs, des paniers, des nattes, des hamacs et des costumes de danse traditionnels.

Elle fut utilisée pour faire de la toile de jute, des sacs et du matériau d’emballage.

Séparation des fibres libériennes de l’écorce et fibres après trois semaines de rouissage

- Autres usages domestiques

Des parties de la plante servent localement de brosse à dent.

Les feuilles tendres ont jadis fait office de papier toilette.

- Construction

En R.D. du Congo, le bois est utilisé dans la construction des maisons

- Combustibles

Les tiges sont utilisées comme bois de feu et petit bois.

Indications traditionnelles selon la base de données Prota

Des préparations de racine sont appliquées sur les brûlures et la racine en poudre est mélangée aux aliments pour le traitement de la diarrhée.

Le jus de la racine ou de la feuille, dilué avec de l’eau, se prend pour faciliter l’accouchement, expulser le placenta et dans le traitement de la stérilité féminine.

La macération d’écorce se prend contre les lumbagos et les douleurs musculaires.
Les feuilles attendries se frictionnent également contre les lumbago

Le vin de palme dans lequel l’écorce pilée a été mise à macérer se boit en traitement des problèmes pulmonaires.

La décoction de rameaux avec du sucre se prend en traitement de la dyspnée et des névralgies intercostales.

Dans les cas de bouffées délirantes ou de possession, le jus de rameaux feuillés se boit et s’asperge sur le corps.

Les jeunes pousses servent à confectionner des emplâtres sur les plaies pour éloigner les insectes.

La feuille est employée dans des préparations servant à traiter la diarrhée et la dysenterie.

Les feuilles chauffées se frictionnent sur les gencives contre les caries.

La décoction de feuilles se prend contre la rhinite, ainsi que comme galactagogue et pour déclencher l’accouchement et, en lotion, on l’utilise contre le prolapsus vaginal.

La décoction de feuille ou le jus de feuilles se boit pour soigner les maladies du foie, le lumbago et les douleurs musculaires, ou comme laxatif.

Le jus de feuilles, l’infusion ou la macération se boit pour expulser le placenta. L’extrait de feuille se prend en traitement de l’asthénie, du marasme, de l’hépatite et de la dysenterie.

L’infusion de fleurs s’emploie en lavements comme purgatif et les fleurs broyées sont mises à macérer dans l’eau, et ce breuvage se prend contre les nausées. En médecine vétérinaire, le jus de feuilles se donne en traitement de la diarrhée.

Culture

Triumfetta cordifolia peut se multiplier par graines. Un taux de germination de 80–90% est la norme. Des boutures de tiges feuillées peuvent aussi servir à la multiplication. Lorsque les espèces de Triumfetta sont cultivées pour le mucilage, on prélève des boutures de 15–20 cm de long à l’extrémité des tiges récoltées. Comme l’ensoleillement direct ne convient pas bien à cette culture, les boutures s’installent généralement à l’ombre d’un arbre. On les plante en cercle, espacées de 10–15 cm. Si la bouture n’est pas plantée bien droite, des racines adventives peuvent se développer et réduire la capacité de la plante à produire du mucilage. Pour cette raison, certains agriculteurs attachent les boutures à une plante plus haute comme par ex. le bananier plantain, pour s’assurer une croissance rectiligne.

Le buttage, le paillage et l’ombrage ont des effets bénéfiques sur la croissance de Triumfetta cordifolia. La gestion des plantes de Triumfetta cultivées pour le mucilage se limite au désherbage, au tuteurage et à de l’arrosage en période de sécheresse.

A la récolte, on coupe les tiges en laissant 1–2 bourgeons à la base. On peut récolter des tiges sur la même plante pendant de nombreuses années. Les tiges récoltées pour le mucilage sont sectionnées juste au-dessus du niveau du sol, lorsqu’elles font 75–100 cm de long. La préparation consiste à ôter toutes les feuilles ainsi que le tronçon terminal où la tige a un diamètre inférieur à 1 cm. Les baguettes ainsi obtenues sont soit emportées à l’exploitation soit liées en bottes et portées au marché. Les feuilles destinées à la consommation comme légume sont récoltées pendant la saison des pluies.

Le mucilage est extrait en faisant ramollir l’écorce dans l’eau chaude, puis en la malaxant dans une petite quantité d’eau propre. Pendant le malaxage, le mucilage se libère dans l’eau et c’est ce produit qui s’ajoute aux ragoûts pour les rendre gluants. L’écorce peut être conservée une fois récoltée.

L’écorçage des tiges nécessite une certaine force. Pour obtenir les fibres, le rouissage des tiges dans l’eau peut durer plusieurs jours. Cela prend plus de temps à l’eau courante qu’à l’eau stagnante, mais la fibre obtenue après trempage dans l’eau courante est plus claire et de meilleure qualité. Il est difficile d’extraire les fibres des tiges sèches.

En R.D. du Congo, des rendements d’environ 260 kg/ha de fibres sèches ont été obtenus après 13 jours de rouissage. En Guinée équatoriale, 600 kg de tiges ont produit environ 100 kg d’écorce, dont on a tiré près de 10 kg de fil.

Liens

Informations générales

- African Plants Photo guide

- Useful Tropical Plants

Ethnopharmacologie

Pharmacopées africaines

Propriétés pharmacologiques

Evaluation of Anti-diarrhoeal and Anti-ulcer Properties of Fractions of Triumfetta cordifolia A. Rich (Tiliaceae) Fruit in rats

Triumfetta cordifolia : A Valuable (African) Source for Biocomposites

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 19/01/2021
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Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

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