Sambucus nigra - le sureau noir

Un arbre à réhabiliter

Vénéré dans toute l’Europe avant la christianisation, puis diabolisé par l’Église catholique, le sureau a besoin d’être réhabilité. Le potentiel alimentaire, médicinal et agro-écologique de ses fruits, de ses fleurs, de ses feuilles et de son écorce mérite d’être mieux connu et de faire partie du patrimoine commun des connaissances.

Sambucus nigra - le sureau noir

Un arbre à réhabiliter

Le sureau est un arbre qui peut s’élever jusqu’à une dizaine de mètres de hauteur et vivre plus de 100 ans. Il affectionne les terres grasses et fraîches, riches en azote aux abords des habitats humains. En zone tempérée, il est le premier arbuste dont les bourgeons éclosent, avant même le printemps, défiant souvent le gel et la neige. Il fait partie des plantes pionnières qui les premières colonisent les sols nus. Il s’enracine facilement est connu pour ses grandes capacités de régénération. Lorsque ses branches sont coupées, elles repoussent très vite. S’il apprécie les terre enrichies aux abords des habitations humaines, il sait aussi être frugal et se satisfaire de sols maigres, d’un tas de pierres ou d’un peu de sable. Il apprécie la semi ombre. Pour cette raison le sureau croît naturellement en lisière de forêt et forme souvent spontanément des haies et sur les berges des cours d’eau.

Sambucus nigra, le sureau noir

Sa culture comme ornement a produit des variétés à feuilles découpées, comme celle du sureau lacinié (Sambucus laciniata, Mill.).

Sureau lacinié, Sambucus nigra laciniata, Mill.

Parmi la vingtaine d’espèce du genre Sambucus, on peut également citer le sureau à grappes ou sureau des montagnes, red elderberry ou and red-berried elder en anglais (Sambucus racemosa).

Sureau à grappes ou sureau des montagnes (Sambucus racemosa)

Description

Sambucus nigra dispose d’une racine pivot principale dans le prolongement de la tige. Puis des racines latérales se développer obliquement pour améliorer la fixation au sol et augmenter le champ d’exploration des réserves du sol (eau, éléments minéraux). Les racines sont blanc jaunâtre.

— Arbuste ou arbre ramifié, les tiges du sureau noir sont droites, cylindriques, longue de 3 à 4 mètres et quelquefois plus, à écorce de couleur cendrée.

Les jeunes rameaux et les branches de sureau sont remplis d’une moelle blanche mousseuse et aérée. Natacha leroux explique que : « Cette structure fait circuler l’air et l’oxygène rapidement pour ventiler la plante, réchauffer les tissus et pour produire de l’énergie en dégradant l’oxygène en carbone (voie de respiration oxydative alternative). L’écorce liégeuse est hydrofuge. C’est un bois très léger qui se décompose très rapidement. Cette physiologie est spécifiquement adaptée à l’humidité et à l’immersion de son système racinaire. C’est pour cela que l’on retrouve le sureau noir aussi bien en climat tempéré que sous les climats subtropicaux. »

On en fait des sifflets.

— Les feuilles pétiolées opposées d’un vert foncé sont composées de 5 à 7 folioles ovales-lancéolées et dentées en scie. Elles dégagent une odeur forte si on les froisse.

— Ses très nombreuses petites fleurs blanchâtres et odorantes sont disposées en corymbes terminaux et ombelliformes en février et mars au Rwanda (en mai ou juin en zone tempérées de l’hémisphère nord).

Observer les minuscules fleurs du sureau à la loupe permet de voir qu’elles sont actinomorphes (= régulières à symétrie axiale) et qu’elle comportent de l’extérieur vers le centre :
- un calice de 5 petits sépales verts ;
- une corolle constituée de 5 pétales blancs en étoile, ovales et soudés en tube à la base ;
- cinq étamines alternant avec les pétales. Leurs anthères, jaunes, donnent une couleur d’ensemble crème à l’inflorescence ;
- un pistil conique et court surmonté de 3 stigmates sessiles. Une coupe transversale révèle qu’il est formé de 3 carpelles soudés en un ovaire à 3 loges.

— Les fruits sont des baies succulentes, presque globuleuses, rouges d’abord, puis noires à maturité, contenant trois ou quatre petites graines allongées, friables. Les fruits sont portés en grosses grappes

Distribution

Originaire d’Europe, naturalisé en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, l’arbre a été introduit en Afrique tropicale comme plante médicinale et ornementale Il est cultivé et naturalisé dans et autour des villes et villages de pays comme le Ghana, le Gabon, la R.D. du Congo, le Rwanda, le Burundi, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie et l’Angola.

Biotope du sureau noir expliqué par Natacha Leroux, rédactrice pour le blog Permaforêt

Le Sureau noir s’adaptent à 7 types de végétation selon les milieux :

- les clairières à couvert arbustif
- les fruticées (formation végétale constituée d’arbustes, arbrisseaux et buissons),
- les remblais
- les zones agricoles,
- les ripisylves
- les zones humides des sous bois.

Il tolère des sols basiques ou acides, riches en eau et en azote.

Le biotope cultivé du Sureau est propice à l’apiculture, la pisciculture, l’héliciculture, l’herboristerie, la parfumerie, le maraîchage, l’arboriculture, la myciculture, la viticulture, la sylviculture, l’écoconstruction, la vannerie et la phytoépuration.

Mais le milieu du Sureau n’est pas propice à l’élevage de bétail ou de gibier, la végétation est toxique notamment pour les cochons, les vaches, les moutons, les chèvres, les chevaux, les ânes, les rongeurs et les lapins, et souvent trop humide, froid et venteux.

La végétation est favorable à l’élevage de poissons (sous réserve que les baies ne leur soient pas toxiques), de oiseaux, des grenouilles ou à l’héliciculture (escargots) dans les milieux humides, ombragés et forestiers.

La végétation est favorable à l’apiculture dans les milieux plus exposés, dans les fruticées à prunellier et rosacées par exemple, plus ouverts et plus ensoleillés, en veillant à garantir de bonnes conditions de vie aux abeilles, hors zones humides et venteuses.

La disponibilité de la ressource en eau et l’humidité ambiante semblent bien plus déterminantes pour définir un optimum écologique que la structure du sol, sa granulométrie ou son Ph, car le Sureau noir est très ubiquiste : il vit dans 7 biotopes différents. Le biotope du sureau est peuplé d’une végétation mellifère et odorante aux propriétés médicinales parmi les plus recherchées. Le sureau est lui-même très parfumé. Découvrez l’univers rafraîchissant et parfumé du sureau noir.

Nom botanique :

Le nom latin « sambucus » pourrait avoir été inspiré par le mot grec sambuca qui désignait une petite flûte que les bergers fabriquaient avec les branches évidées du sureau noir. Le mot sambuca désignait aussi une petite harpe à cinq cordes d’origine chaldéenne, dont jouaient les femmes principalement.

Le qualificatif « nigra » renvoie à la couleur noire des baies du sureau

« Après avoir longtemps fait partie de la famille des Caprifoliacées le sureau a récemment été rattaché à la famille des Adoxacées ». Le nom adoxacée vient du grec « Doxa » : « réputation ». Précédé du « a » privatif, le mot « Adoxacée » signifie donc « sans réputation », qu’on ne remarque pas. Adoxacée fait référence aux petites fleurs hermaphrodites discrètes des plantes de cette famille qui peuvent passer inaperçues. Si chaque fleur est effectivement petite et discrète leur rassemblement en cymes ou en corymbes rappelant les ombelles des Apiacées est revanche plutôt remarquable et spectaculaire.

Noms vernaculaires :

- Kinyarwanda : pas de nom local à ma connaissance pour cet arbre dont j’ai pourtant pu repéré la présence relativement fréquente dans la région de Musanze et dans celle de la forêt de Nyungwe ;

- Français : Sureau, Sureau noir, Grand sureau, Arbre de Judas, Hautbois, Suseau, Sus, Sussier, Sambuc, Saou

- Anglais : Elderberry, Black elderberry, Blue elderberry

- Espagnol : Sambugo, Sauco común

- Portugais : Sabugueiros, Sabugueiro-negro

Symboles et légendes

Dans la mythologie celte, le sureau aurait donné naissance au premier homme, tandis que le sorbier serait à l’origine de la première femme. Les druides se servaient de flûtes de Sureau pour converser avec les mânes.

Dans le Nord de l’Europe, on le considérait comme l’arbre sacré de Holda-Helda, la déesse de la vie et de la mort. Dans les runes, il symbolise la fertilité, la richesse et le pouvoir. En Grande-Bretagne, avant de couper un sureau il fallait prévenir la fée qui l’habitait, grâce une formule magique. Dans le Tyrol on le saluait en passant devant ; Au Danemark où il était consacré au Dieu du tonnerre, on le suppliait avant de s’en servir. En Suède, les femmes enceintes le baisaient pour protéger leur enfant ; chez les Serbes, c’est le bâton de noces. Les Allemands lui donnent le pouvoir de mettre fin à la stérilité. Avant la période chrétienne, il était généralement considéré comme un arbre protecteur, planté au jardin ou près des maisons pour protéger les habitants contre les maléfices.

Dans le calendrier celte, le sureau symbolisait « Samhain » le treizième et dernier mois de l’année. Cette période était considérée comme la plus propice au passage des esprits et des fées du monde invisible au monde visible car le voile entre le monde des vivants et celui des morts et des fées y était beaucoup beaucoup plus mince. Réputé pour ses grandes capacités de régénération le sureau tenait un rôle important lors des festivités de Samhain célébrant à la fois la mort et à la renaissance.


Selon une légende écossaise, se tenir sous un sureau durant la nuit de Samhain permet de voir l’armée des esprits chevaucher.

En Irlande, où le sureau était l’arbre des fées et de l’Autre Monde, on racontait que chaque fleur de sureau abritait une fée venue se réfugier entre les pétales et que les flûtes taillées dans ses branches permettraient de communiquer avec l’Autre Monde. On considérait mal venu, de faire un berceau en bois de sureau qui attirerait les fées et les inciterait à enlever le bébé qui y dort.

Une ancienne croyance germanique voulait que les sureaux soient la demeure d’une divinité protectrice à la figure maternelle qui prendrait l’aspect d’une vieille femme. On l’appelait « Dame Sureau », ou encore « la fée du Sureau », qu’Andersen introduisit dans un conte.

Le sureau a longtemps été célébré et planté comme protecteur des maisons au Danemark, en Suède et en Russie. En Galice, on cueillait les fleurs la veille de la Saint-Jean et on les laissait toute la nuit dehors afin que "Monsieur Saint-Jean passe et bénisse les rameaux".

Lors de la christianisation, les chrétiens qui n’ont appréhendé que l’aspect funéraire de l’arbre et ont transformé les festivité de Samhain en jour de Toussaint et fête des des morts. Ils sont également efforcé de diaboliser le sureau. La croyance s’est répandu que la croix du Christ était en bois de sureau, et que Judas s’est pendu à une branche de sureau.

Judas pendu au Sureau. Tympan du portail central de la Cathédrale de Strasbourg (XIIIe siècle)

Le champignon gluant qui pousse sur les vieilles branches de l’arbre ont été appelés « Oreille de Judas » ou « Jew’s ear » (oreille des juifs).

Champignons noirs, Oreille de Judas, Auricularia auricula judae

Des comptines populaire ont été l’écrin de ces croyances inculquées.

Comptine écossaise :

« Bour-tree, bour-tree, crooket rung, (Sureau, Sureau tronc courbé)
Never straight and never strong, (Jamais droit et jamais fort)
Eer bush, and never tree, (toujours buisson et jamais arbre)
Since our Lord was nailed t’ye. » (depuis qu’on a cloué notre Seigneur sur toi)

Comptine du nord de la France :

« Eh ! Corbeau !
Wette in haut !
(Regarde en haut !)
Te verras tin père pindu, (Tu verras ton père pendu),
A eun’ branque de sahu, (A une branche de sureau)
Couac ! Couac ! Couac ! Couac ! »

(Source : Dictionnaire du patois de la Flandre française ou wallonne, Louis VERMESSE, 1867)

Le dénigrement et la diabolisation du sureau ont propagé l’idée que les fruits de sureau étaient immangeables et que son bois servait à fabriquer des balais de sorcières, et des baguettes magiques chargées de sortilèges.

Après avoir été l’arbre de la renaissance et des fées, le sureau a donc acquis la réputation d’être une plante maléfique, une plante de la malchance, une plante des sorcières. C’est pourquoi on ne brûlait jamais de bois de sureau dans sa maison de peur d’y amener la malchance, la mort ou le Diable en personne ; selon les croyances populaires, se passer de l’écorce de sureau sur les yeux permettait d’éloigner les sorcières, et les sorcières pouvaient se transformer en sureau.

Usages du Sureau

La réputation ancienne ambivalente qui fait du sureau l’arbre de la renaissance ou celui de la mort, l’arbre des fées ou des sorcières a rejailli sur les usages anciens et contemporains en matière d’alimentation de soin. Cette ambivalence se retrouve dans les représentations qui entourent la comestibilité de ses baies.

« Quelques arbrisseaux et arbustes à fruits charnus de vaste répartition en Europe sont d’excellents témoins de la variabilité de perception du couple comestibilité/toxicité. [...] on rappellera que [le sureau] cet arbuste des plus familiers, en relation avec nos sociétés dans l’ordre symbolique aussi bien qu’à de nombreux niveaux d’usage où toutes ses parties sont concernées (bois, moelle, jeunes pousses et feuilles, écorce, fleurs, fruits), a un statut très polysémique où la notion de poison interfère avec celle d’aliment et de remède.

Considérées au même titre que les mûres dans certaines régions (en particulier dans les pays germanophones et contrées limitrophes de l’Europe centrale), les baies de sureau sont regardées comme vénéneuses ailleurs, ainsi dans une grande partie de la France. […] C’est seulement de nos jours qu’on décèle, sous l’influence des « nouveaux habitants » des campagnes, une certaine chute de méfiance à l’égard des fruits longtemps frappés d’interdit. Sans que la suspicion disparaisse partout, loin s’en faut : la plupart des sureaux français ne nourrissent que les merles ? »

Source : Pierre Leutaghi, « Aux frontières (culturelles) du comestible », in Ethnologie française, Éditions Presses Universitaires de France, 2004, Vol. 34 | pages 485 à 494.

Utilisations alimentaires des fleurs

Surnommée « vanille du pauvre », les fleurs parfumées sont prisées pour les desserts Elles peuvent être consommées crues, cuites ou séchées. Elle peuvent être utilisées pour faire des beignets.

Les fleurs ajoutent une saveur spécifique aux compotes, aux gelées et aux confitures. Elles sont utilisées pour faire un vin mousseux. Une infusion peut être confectionnée avec les fleurs séchées.

Utilisations alimentaires des fruits

Le fruit peut être utilisé frais ou sec. Les baies fraîches sont à consommer avec modération du fait de leur propriété vomitives.

Les baies sont généralement transformées dès leur récolte, en les faisant chauffer, car elles ne se conservent que 48 heures environ. On les retrouve ensuite dans la composition de nombre de boissons, vins, limonades, sirops, etc.

Le jus de sureau noir est un excellent colorant alimentaire et il sert également à fabriquer les encres alimentaires entrant dans la composition des estampilles utilisées pour identifier les quartiers de viandes en boucherie.

Dans certaines régions d’Europe, les sureaux étaient parfois cultivés uniquement pour leurs baies dans le but de faire du vin.

Dans les régions viticoles, les baies étaient utilisées pour apporter aux vins rouges plus de couleurs et falsifier les vins. La falsification des clarets, des bordeaux et du porto se développa si largement qu’en 1747, les Portugais interdirent toute utilisation du jus de sureau dans leur produit.

Les fruits se récoltent lorsqu’ils sont bien noirs et mûrs. On prélève l’ombelle complète avec les fruits et on la fait sécher à plat. Une fois qu’ils sont secs, on peut facilement les détacher des tiges et les stocker dans des sacs en papier. Attention, les fruit tachant énormément, il est important de porter des gants et une tenue que l’on ne craint pas de tâcher.

Baies de sureau en RDC, Province centrale, District de Madimba, près de Kilueka

Précautions :

À l’exception des fleurs et des baies mûres une fois cuites, toutes les parties de la plante, y compris les fruits mûrs frais sont toxiques pour les mammifères, car elles contiennent le glycoside cyanogène sambunigrin (C14H17NO6,). L’écorce contient des cristaux d’oxalate de calcium.

Si la cueillette des baies mûres fraîches et des fleurs de sureau est facile, elles doivent ensuite être délicatement séparés des branches qui sont toxiques et qui ne doivent en aucun cas se retrouver les préparations à bases de fruits et de fleurs la recette. Les baies crues consommées directement de la plante, sont irritantes digestives et laxatives pour certaines personnes ayant les intestins fragiles. Certains enfants semblent réagir aussi.

En les faisant sécher, les constituants irritants disparaissent ou du moins leurs taux est-il bien moindre et inoffensif. L’inquiétude au sujet de la consommation de baies fraîches est souvent due à la faible présence d’hétérosides cyanogènes qui disparaissent aussi en partie au séchage ou à la cuisson. Par principe de précaution, il vaut mieux faire sécher ou cuire (ou les deux). Cette opération n’affecte pas les propriétés immunostimulantes et antivirales.

Le document ci-dessous présente une série de recettes à base de fleurs et de baies de sureau.

Usage agroécologique

• Le sureau intégré dans une haie ou en arbuste participer au maintien et à la conservation d’une petite faune sauvage, insectes et oiseaux.

• Les fleurs odorantes attirent quantité de butineurs : abeilles, mouches, papillons…

• Les baies font le régal des oiseaux. On peut le conseiller dans les vergers où il attire les oiseaux qui favorisent l’élimination des insectes.

• Le sureau donne un excellent compost favorisant les lombrics.

• Les feuilles se décomposent très vite, ce qui en fait de bons activateurs de compost. ajoutées au tas de compost, elles en accélèrent la décomposition. Les fleurs également sont un activateur de compost.

• Les macérat de feuilles de sureau noir sont réputés utiles pour combattre mildiou et pucerons, les altises et les piérides du chou ainsi que les rongeurs (souris, mulots et campagnols).

• Les racines de la plante améliorent la fermentation du tas de compost lorsqu’elles poussent à proximité.

Pour obtenir type d’extrait :

◦ Faire macérer 1 kg de feuilles dans 10 litres d’eau pendant une journée, faites bouillir pendant 30 minutes, filtrer et pulvériser sur vos plantations.

◦ Si on laissez la solution macérer pendant 10 jours sans faire bouillir, la préparation obtenue est est réputée répulsive contre les taupes, les campagnols et les mulots.

• Les extraits fermentés de feuilles de sureau noir serait une excellente option pour traiter biologiquement les plantes contre des parasites tels que les pucerons ou les chenilles.

Pour obtenir type d’extrait :

• Mettre 1 kg de feuilles dans 10 litres, faire fermenter pendant 3 à 6 jours et filtrer avant de pulvériser.

• Les rameaux de sureau rassemblés en fagots servent de nichoirs aux insectes hivernants.

• Il est conseillé de planter le sureau en sous-étage des bois.

Si ces qualités en font un arbre apprécié, sa faculté de se disséminer, avec le concours des oiseaux qui répandent ses graines, fait qu’il est honni par les agriculteurs dans les régions d’agriculture intensive…

Confection de flûtes et de sifflets

En rédigeant cet article, m’est revenu le souvenir de mon père taillant des sifflets pour mes enfants dans des branches de sureau.

La pratique de confectionner flûtes et des sifflets est ancienne, puisque que le mot Sambucus pourrait bien être issu du mot grec sambuca qui signifie « flûte ». Les bergers étaient particulièrement habile pour fabriquer des flûtes en bois de sureau.

Jean-François Charrol dans une chronique parue dans Lou Trepoun (n°37, décembre 2004) rapporte :

« C’est avec de jeunes branches (de sureau) que nous fabriquions le petit instrument tout à fait rudimentaire appelé mirliton dont l’usage a pratiquement disparu. Il fallait couper un morceau d’une dizaine de centimètres de longueur, environ, en expulser la moelle souple en la poussant avec une tige cylindrique rigide - un crayon par exemple. Sur le tube ainsi obtenu, on pratiquait deux encoches vers le milieu, on obturait chacune des deux extrémités avec une feuille de papier à cigarettes bien tendue et liée par un fil. Ce papier mince et fragile était utilisé par les fumeurs pour rouler le tabac gris et vendu dans toutes les épiceries sous deux marques principales « Job » et « Riz–Lacroix », en petits carnets (on disait plutôt « cahiers »). Avec ses deux membranes de papier, le mirliton fonctionnait à la manière d’une flûte : lorsque l’on soufflait en chantonnant par l’un des trous, l’autre étant alternativement fermé et ouvert par un doigt, les membranes vibraient et produisaient une mélopée dont la musicalité était largement fonction de l’art du souffleur. Le gros sureau qui s’élevait dans le jardin de Monsieur Rolland en bordure du chemin descendant vers la Méouge face à l’ancienne Poste, fournissait en abondance la matière première. »

Partout ou pousse le sureau, son bois a été utilisé pour faire des intruments à vents. Les peuples natifs d’Amérique du Nord en faisaient de très belles flutes.

Phytothérapie

Divers noms vernaculaires du sureau noir tels que « protecteur du foyer », « l’arbre aux fées », « pharmacien de la maison » « pharmacie des paysans », etc. témoignent de sa valeur en médicinale qui fut louée par Hippocrate et que confirment les études les plus récentes.

- En 1986, la commission E, un organisme gouvernemental allemand, approuvait l’usage médicinal des fleurs de sureau pour le traitement du rhume.

- En 1995 sont publiés les résultats d’un essai clinique à double insu avec placebo menés en Israël au cours d’une épidémie de grippe. Ils démontrent qu’un extrait de baies de sureau (Sambucol) était nettement supérieur au placebo pour le soulagement des symptômes de la grippe. Au bout de deux jours, 93% des sujets traités au sambucol voyaient un soulagement significatif de leurs symptômes, tandis qu’il fallait 6 jours pour que 91% des personnes du groupe placebo montrent une amélioration similaire.

- En 1999, l’OMS reconnaissait l’usage traditionnel des fleurs de sureau comme diaphorétique (= qui provoque la sudation).

Usages médicinal des différentes parties du sureau

L’écorce :

L’écorce interne, c’est-à-dire la seconde écorce verte sous l’écorce grise très structurée, visible à première vue, est très riche en nitrate de potasse, en tanin et en acide valérianique. Ces substances donnent à cette écorce des propriétés diurétiques et laxatives.

Utilisée en décoction, cette partie de l’arbre est conseillée contre la rétention d’urine, les rhumatismes, la goutte et les coliques néphrétiques. On peut aussi en faire une pommade émolliente. L’écorce interne est récoltée sur les jeunes arbres et séchée au soleil.

En médecine populaire allemande, l’écorce interne de sureau sont ou étaient parfois utilisées lors de rhumatisme.

Les feuilles :

Les feuilles fraîches très riches en acide cyanhydrique sont toxiques. On ne les utilisera qu’en application externe. Une pommade émolliente faite à partir des feuilles peut être utile pour traiter les contusions, entorses, engelures, plaies, etc.

Un cataplasme de feuilles apaisera également les contusions et soulagent les maux de dents et les brûlures légères. Récoltées sur l’arbre, les feuilles sont efficaces pour stopper les petites hémorragies nasales. Les feuilles peuvent être utilisées aussi bien fraîches que sèches.

Les fleurs :

Les fleurs doivent être récoltées vers la fin de juin, lorsqu’elles sont bien épanouies, il faut, les sécher promptement, et les placer à l’abri de l’humidité, afin qu’elles soient d’un beau blanc avec une légère teinte jaune. Quand elles sont séchées trop lentement ou exposées à l’humidité, elles contractent une couleur brune qui en diminue la qualité.

Il y a deux manières de profiter des vertus de ces petites fleurs blanches et parfumées, soit en application externe, soit en les ingérant.

En soin externe, la décoction de fleur a des propriétés émollientes, calmantes et adoucissantes pour la peau. Utilisées en cataplasme elles soulagent les douleurs et atténuent les inflammations. Utilisée en pommade, les fleurs soignent les engelures, les brûlures, les plaies, etc.

En soin interne, les fleurs de sureau sont un parfait diaphorétique (elles favorisent la transpiration) et sont recommandées pour lutter efficacement contre les grippes, rhumes ou simple refroidissements. L’infusion de fleur de sureau fait « transpirer » à l’extérieur et à l’intérieur, elle facilite les sécrétions des bronches en les les maintenant suffisamment fluides pour pouvoir faire ressortir ces déchets immunitaires. La fleur de sureau facilite ainsi la circulation et l’évacuation des fluides bloqués pendant une infection, c’est pourquoi on l’utilise pour traiter l’otite qui résulte de l’accumulation de liquide dans l’oreille.

La fleur de sureau stimule en outre les défenses immunitaires. L’effet de la fleur de sureau est donc triple : elle permet de mieux gérer une fièvre, facilite les sécrétions des bronches tout en stimulant modérément le système immunitaire. L’infusion est également réputée être un très bon tonique et un nettoyant sanguin.

Le sureau sous forme de fleur est reconnue par l’OMS comme plante médicinale pour soigner le rhume.

Pour préparer une infusion, on utilise 40 g des fleurs sèches par litre. Soit dix grammes pour une tasse de 250 ml. On verse l’eau, préalablement chauffées sur les feuilles ; on laisse infuser à couvert pendant dix minutes.

Les baies :

Les fruits renferment nombre de substances actives : glucoside, tyrosine, nitrate de potassium, carotène, différents acides…

L’infusion de baies séchées est réputée être un bon remède contre les coliques et la diarrhée. Le concentré du jus des baies de sureau, est reconnu pour ses propriétés sudorifiques, est un allié donc pour soigner grippe, bronchite et autres toux rebelles.

Le délicieux sirop de baies de sureau est idéal pour stimuler l’immunité des enfants. Le fruit est largement utilisé pour la fabrication de vins, de conserves, etc., et l’on dit que ceux-ci conservent les propriétés médicinales du fruit.

Sirop anti-grippal stimulant l’immunité de baies de sureau

Matériel nécessaire

Casserole, bouteilles, passoire, entonnoir, etc.

N.B. Tout le matériel doit stériliser avant d’être utilisé.

Ingrédients

Baies de sureau sèches, Eau, Miel liquide, Un demi-citron (rhum en option)

Préparation

1. Placez les baies dans une casserole, les recouvrir avec 2 fois leur volume d’eau froide et faites frémir pendant 30 minutes à feu doux, sans couvercle.

2. Versez le tout au travers d’une passoire. À l’aide d’une cuillère en bois, écrasez bien les baies au travers de la passoire.

3. Mesurez la quantité de pulpe obtenue au verre mesureur.

4. Rajoutez deux fois le poids en miel.

Ainsi, pour 100 ml de liquide, rajoutez 200 g de miel. Incorporez-le à la préparation encore chaude afin de bien le diluer. Cela donne un sirop très sucré, mais stable à température ambiante. Utilisez moins de miel si vous gardez le sirop au réfrigérateur.

5. Rajoutez, si vous le désirez, une cuillère à soupe de rhum pour chaque 100 ml de sirop obtenu. L’alcool améliore la conservation.

6. Afin d’augmenter aussi la stabilité du sirop, vous pouvez rajouter le jus d’un demi-citron pour chaque 100 ml de sirop. Les bactéries survivent difficilement dans un milieu acide.

7. À l’aide de l’entonnoir, versez votre sirop dans de petites bouteilles en verre.

Posologie : En prévention, une prise 2 à 3 fois par jour. Lorsque la grippe est là, une prise toutes les 2 heures jusqu’à 6 prises par jour. Enfant entre 1 et 2 ans : 1/4 de cuillère à café par prise.

Enfant de 2 à 6 ans : 1/2 cuillère à café par prise. Enfant plus âgé : 1 cuillère à café par prise.

Source : Christophe Bernard, « Sous la protection du sureau »

Document

Extrait de François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, Paris 1868

Préparations pharmaceutiques et doses

En voie interne

— Décoction comme purgatif (20 à 30 gr. de liber, de baies ou de feuilles par 500 gr. d’eau), à prendre à jeun en deux ou trois fois à, une demi-heure ou une heure d’intervalle.

— Suc de l’écorce moyenne, 15 à 100 gr., seul ou mêlé à du vin blanc.

— Vin (150 gr. d’écorce intérieure pour 1 kilogramme de vin blanc, vingt-quatre à quarante-huit heures d’infusion)’, 60 à 100 gr. et plus.

— Infusion théiforme des fleurs sèches, comme sudorifique (2 à 10 gr., et plus, par kilogramme d’eau), à prendre par tasses chaudes.

— Eau distillée des fleurs, de 50 à 150 gr., en potion et comme véhicule de médicaments analogues.

— Extrait ou rob, 10 à 60 gr., comme sudorifique, quelquefois comme laxatif.

En voie interne

— Fleurs en infusion, pour fomentations, lotions, etc., ou en sachet, décoction de l’écorce ou des feuilles comme résolutif, etc.

Les différentes parties du sureau entraient dans la composition de plusieurs médicaments officinaux : les fleurs dans l’eau générale, les feuilles dans l’onguent martial, les baies dans l’eau hystérique, etc., préparations tombées dans un oubli mérité.

Les propriétés thérapeutiques du sureau noir sont analogues à celles de l’hièble, le petit sureau à baie noire (Sambucus ebulus).

La seconde écorce de sureau est la partie de la plante qui a le plus d’énergie à l’état frais. Son action sur les voies digestives se manifeste quelquefois par des vomissements, ordinairement par des selles abondantes.

On a vu la violence de cette action, après l’ingestion d’une forte dose, produire des accidents et surtout un état de débilité et de somnolence qu’on a attribue à la vertu narcotique de cette plante, et qu’on peut regarder aussi comme l’effet de la concentration de la vitalité sur le tube gastro-intestinal.

La propriété purgative de cette écorce est vulgairement connue depuis longtemps. Tragus l’employait en décoction dans le vin. Dodoens et Petrus Forestus parlent des propriétés hydragogues [nde. « qui provoque l’évacuation des liquides de l’organisme »] de son suc. Suivant Boernaave, le suc de l’écorce moyenne de sureau, surtout celui de la racine, administré à la dose de 4 à. 15 gr., est le meilleur de tous les hydragogues. Gaubius le préconise aussi contre les épanchements séreux.

Sydenham donnait cette écorce en décoction dans l’eau et le lait (Voyez ci-dessus : Préparations pharmaceutiques). Mais il avertit que ce remède ne guérit l’hydropisie qu’en purgeant par haut et par bas, et non point par une vertu spécifique.

Martin Solon (Dictionnaire des dictionnaires de médecine, t. VII, 330) donnait le suc exprimé de l’écorce de la racine à la dose de 13 à 60 gr. chaque jour, jusqu’à l’évacuation entière des eaux de l’abdomen. Ce médicament procure des selles liquides, faciles, et dont l’effet est terminé, dit-il, au bout de huit à dix heures sans vomissement ni fatigue. Il a vu des cas non-équivoques d’ascite guéris par ce moyen, qu’il préférait aux autres hydragogues. Toutefois, il ne peut convenir que lorsqu’il n’existe aucune irritation phlegmasique des viscères abdominaux. D’autres médecins, tels que Révéillé-Parise, Berge, Hospital, Mallet, ont employé le suc de l’écorce de la racine de sureau et en ont obtenu de bons résultats.

Les donneurs de recettes, dans nos villages, conseillent contre l’hydropisie 30 à 90 gr. de suc de l’écorce intérieure du sureau, sur lequel ils font traire une pareille quantité de lait de vache, en rapprochant l’animal le plus près possible du malade, afin qu’il puisse avaler ce mélange immédiatement et encore chaud. On met deux jours d’intervalle entre chaque dose, qui, en effet, est assez élevée pour exiger ce ménagement. J’administre ordinairement 32 gr. d’écorce moyenne fraîche de sureau en décoction dans un 1/2 litre d’eau, à laquelle j’ajoute autant de lait ; le malade prend cette dose le matin en trois ou quatre fois. Le vin de sureau m’a réussi dans un grand nombre de cas d’hydropisie. Je le donne à la dose de 60 gr. le premier jour, et j’augmente graduellement jusqu’à 300 gr., en consultant toutefois l’état de l’estomac. Ces moyens m’ont réussi dans l’anasarque.Les premiers effets se manifestent par la diurèse ; les évacuations alvines n’ont lieu que lorsqu’on est arrivé à une dose assez élevée. J’ai vu employer aussi avec avantage le suc de l’écorce moyenne de sureau mêlé avec le vin blanc.

La décoction Vandeherg, préparée avec cette écorce, les baies et le rob de genévrier, m’a été utile comme puissant diurétique, dans les infiltrations séreuses qui suivent les fièvres intermittentes et dans l’anasarque.

Borgetti d’Ivrée (Gaz. Med. Sarda et Bulletin général de thérapeutique, 1854) a employé la seconde écorce de sureau dans l’épilepsie, d’après lé récit de quelques heureux succès obtenus par une personne étrangère à la médecine. On prend 30 gr. de la seconde écorce des branches d’un ou de deux ans ; on verse dessus 130 gr. d’eau commune, chaude ou froide ; on laisse infuser quarante-huit heures, on passe à travers un linge, en exprimant légèrement ; à prendre à jeun par moitié, à un quart d’heure d’intervalle. On revient au même médicament tous les six, ou, au plus, tous les huit jours, et cela dans l’espace de deux mois. Si alors les accès d’épilepsie sont aussi intenses et aussi fréquents, il y a lieu de croire, dit Borgetti, qu’ils sont sympathiques d’une autre affection, ou entretenus par quelque vice organique congénital ou acquis. Ce médicament produit, du reste, ses effets ordinaires chez les malades : vomissements, évacuations alvines répétées, vertiges ; mais ces symptômes n’ont jamais entravé la continuation du traitement.

La seconde écorce de sureau a été employée en décoction et en cataplasme comme résolutif et détersif. Une religieuse m’a assuré avoir toujours raté la teigne avec succès au moyen d’une pommade faite avec cette écorce ’niché pilée et bouillie dans l’axonge. Elle étendait cette pommade sur des feuilles de bardane qu’elle appliquait tous les matins sur la tête après avoir nus à nu le cuir chevelu au moyen de cataplasmes émollients, et regardait comme très-important le soin de préserver de l’action de l’air les les parties affectées.

La seconde écorce de sureau bouillie dans l’huile d’olive avec un peu d’eau, jusqu’à consomption de cette dernière, en mêlant à la colature quantité suffisante de cire, forme un onguent qui, appliqué sur les vésicatoires, en calme promptement l’irritation et la douleur. Ce topique m’a constamment réussi : il entretient doucement la suppuration, et convient chez les personnes irritables. On en favorise l’effet au moyen du taffetas gommé placé entre deux linges.

Les feuilles de sureau ont des propriétés analogues à celles de la seconde écorce. Elles sont laxatives, purgatives et diurétiques quand elles sont fraîches. Hippocrate en faisait usage dans l’hydropisie.

Wauters dit que les paysans flamands emploient souvent, pour se purger, une décoction préparée avec le lait de beurre et les feuilles tendres de sureau. Selon Burtin (2) on les mange en salade dans les campagnes des environs de Bruxelles, pour obtenir le même effet. Radcliff, au rapport de Haller, se servait souvent de la décoction des jeunes tiges de sureau pour combattre l’hydropisie (32 gr, par kilogr. d’eau, avec addition d’un peu de semence de carotte).

Les feuilles fraîches et les jeunes pousses du sureau, frites dans du beurre frais ou broyées avec du miel, sont vulgairement employées comme laxatives dans la constipation ; c’est un excellent moyen, il m’a réussi chez les vieillards atteints de constipation par inertie des intestins. Ces mêmes sommités de sureau, infusées dans du petit-lait bouillant, agissent comme diurétiques, et conviennent dans les hydropisies, certains ictères, les engorgements atoniques des viscères abdominaux, la néphrite chronique, la gravelle, etc.

J’ai vu employer avec succès, contre les diarrhées et les dysenteries chroniques, les feuilles de sureau récoltées au commencement de la floraison, séchées à l’ombre, pulvérisées, et infusées à la dose de 1 à 2 gr. Pendant douze à quinze heures dans 120 gr. de vin blanc, que l’on administrait chaque matin jusqu’à guérison. Ce remède, que je tiens d’une dame charitable, m’a réussi dans trois cas de diarrhée chronique, dont l’un durait depuis six mois et avait résisté à l’emploi de tous les moyens rationnellement indiqués. La poudre de feuilles de sureau, donnée à petite dose, aurait-elle sur la muqueuse gastro-intestinale une action analogue à celle de l’ipécacuanha ?

Les feuilles fraîches passent pour avoir la propriété de calmer les douleurs des hémorroïdes sur lesquelles on les applique. J’ai vu des paysans les employer en suppositoire, broyées avec l’huile d’olive ou d’œillette, et en éprouver du soulagement. Rudolphi cite un exemple de succès dans un cas semblable. Je les ai employées une fois en pareil cas, sans en retirer un avantage appréciable : la décoction de jusquiame dans le lait m’a mieux réussi, Valiez a publié, dans le Journal de médecine de Bruxelles, une note sur la composition d’un onguent destiné à arrêter le flux de sang trop abondant fourni par les veines hémorroïdales. Ayant eu plusieurs fois, dit-il, occasion de mettre en usage l’onguent résultant de la combinaison ci-dessous décrite, chez des personnes atteintes d’hémorroïdes fluentes, nous avons toujours observé que. son application avait les résultats les plus heureux.

Voici la formule :

Extrait de feuilles de sureau, 4 gr. ; alun calciné, 2 gr. ; onguent populeum, 16 gr. ; mêlez. On doit en oindre l’anus quatre fois par jour, à trois heures d’intervalle, avec gros comme une noisette chaque lois. S’il y a de la constipation, il est prudent d’ordonner un léger purgatif préalablement. Par ce moyen, la spongiosité du tissu muqueux, le grand nombre de vaisseaux sanguins qui sillonnent en tous sens la face interne du rectum, se densifient, se resserrent, et les ouvertures qui livraient passage à la perte de sang se cicatrisent si immédiatement qu’elles résistent dans la suite aux efforts de la défécation. (Mais, ici, la plus grande part diction ne revient-elle pas à l’alun.)

Lorsqu’il est question de tumeurs hémorroïdales, c’est-à-dire d’hémorroïdes sèches, on se trouve très-bien, suivant Valiez, d’un topique composé de feuilles de sureau et de persil à demi cuit en application immédiate ; si ces tumeurs passent à l’état d’hémorroïdes fluentes, on aura recours au moyen précité.

Le praticien prudent appréciera les cas où l’on peut, sans danger, employer les moyens proposés par Valiez ; il n’oubliera pas que les hémorroïdes sont au nombre des maladies qu’il est souvent dangereux de guérir.

Les fleurs de sureau fraîches ont jusqu’à un certain point la vertu purgative de l’écorce moyenne et des feuilles. Sèches, elles sont diaphorétiques, et leur action sur le système cutané est indépendante de la température de l’eau qui leur sert de véhicule ; elle agissent à froid, mais l’infusion chaude favorise cet effet.

J’en fais un grand usage dans le rhumatisme, les affections catarrhales, et lorsque, dans la variole et la rougeole, l’éruption languit par atonie, ainsi que dans les cas de rétrocession subite de ces exanthèmes.

Une forte infusion de sureau et un pédiluve chaud ont rappelé, chez un enfant de dix ans, l’éruption d’une rougeole dont la rétrocession, causée par l’eau froide en boisson, avait donné lieu à une oppression alarmante. J’ai vu des campagnards faire avorter la bronchite, l’angine, la pleurésie et même la pneumonie, par une transpiration provoquée au moyen d’une forte infusion de fleurs de sureau prise abondamment. Lorsque, dans la dernière période des phlegmasies muqueuses, le pouls devient mou, la peau souple, la diaphorèse, favorisée par l’infusion de fleurs de sureau, est très-avantageuse.

Lorsque j’étais attaché, en 1806, comme chirurgien sous-aide à l’hôpital militaire n°3 de Boulogne, je suivais le service des fiévreux, partagé entre les docteurs Liénard et Demont. Le premier, médecin de l’ancienne Faculté, traitait les fièvres qu’il qualifiait de putrides, de putrides-malignes, par quelques laxatifs au début, et l’infusion de fleurs de sureau nitrée et acidulée prise en abondance pendant tout le cours de la maladie. Le second, médecin de l’école de Pinel, donnait dans la première période de ces fièvres, qu’il désignait sous les dénominations d’adynamiques, d’ataxo-adynamiques, le vomitif et les laxatifs acidulés et stibiés ; dans la période caractérisant l’adynamie et l’ataxie, l’eau vineuse, la décoction de quinquina, la potion antiseptique de la pharmacopée des hôpitaux (décoction de quinquina, 128gr. ; teinture alcoolique de cannelle, 8gr. ; acétate d’ammoniaque, 8 gr. ; sirop d’œillet, 32 gr.), et les vésicatoires successivement appliqués et entretenus à la nuque, aux jambes et aux cuisses. La mortalité n’était pas plus grande d’un côté que de l’autre, et les deux médecins attribuaient leurs succès à la médication, sans se douter le moins du monde des efforts de cette bonne nature, qui guérit souvent quand même…

Hévin (Pathologie et thérapeutique chirurgicales, t. I, p. 124.) faisait usage de vapeur chaude de vinaigre de sureau pour favoriser la résolution de l’amygdalite, après avoir calmé la véhémence de l’inflammation. Lorsque, dans la phthisie pulmonaire, les crachats sont très visqueux et difficiles à détacher, on fait respirer, dit Hufeland, des vapeurs de fleurs de sureau bouillies dans l’eau et le vinaigre.

Je fais un fréquent emploi de l’infusion de fleurs de sureau sèches dans l’érysipèle, que je couvre de compresses imbibées de cette infusion tiède.
Quoi qu’en disent les partisans des onctions d’onguent mercuriel, des vésicatoires, du collodium, etc., je me trouve fort bien de ces fomentations ; en mant les douleurs et l’ardeur qui caractérisent cette affection, elles en favorisent graduellement la résolution. On sait d’ailleurs, que l’érysipèle est presque toujours sous la dépendance d’un état inflammatoire ou bilieux Qu’il faut avant tout combattre par les moyens appropriés.

Je dois faire remarquer que l’infusion de fleurs de sureau fraîches est trop active, appliquée l’érysipèle ; elle peut augmenter l’inflammation au lieu de la diminuer, mais elle convient beaucoup mieux contre les engorgements œdémateux des fumeurs froides, etc. En y ajoutant un peu d’acétate de plomb liquidé fait un excellent résolutif. J’emploie alors indifféremment les on en feuilles ou les fleurs récemment cueillies.

Canquoin m’a dit avoir toujours employé avec succès, après les amputations et les ablations de tumeurs, pour prévenir l’érysipèle traumatique, l’infusion de fleurs de sureau aluminée (30 à 45 gr d’alun sur 1 litre d’infusion). Les fleurs de sureau ont été considérées comme antiseptiques. « Le savant naturaliste et chirurgien Hoffmann de Maestricht, dit Burtin, m’a assuré les avoir employées plus de cent-fois contre la gangrène avec le succès le plus heureux et avec un effet beaucoup plus certain que celui du quinquina même, en les faisant infuser pendant quelque temps dans de la forte bière brune presque bouillante, et en enveloppant, aussi chaudement que possible, toute la partie malade d’un bon pouce d’épaisseur. Burtin ajoute que ce remède s’est également montré efficace entre ses mains, dans deux cas de gangrène que le quinquina et le cataplasme de la pharmacopée de Vienne n’avaient pu guérir.

Les baies de sureau sont purgatives. Hippocrate les employait comme drastiques dans l’hydropisie. Les campagnards les prennent en teinture dans du genièvre (60 à 100 gr. fraîches par litre), à la dose de 45 à 30 gr. Trois fois par jour, comme diurétique et purgatif, contre le même état pathologique.

Les médecins emploient le rob (Suc épuré d’un fruit cuit, épaissi jusqu’à consistance de miel) qu’on en prépare comme sudorifique, dans le rhumatisme, dans les rétrocessions exanthémateuses, la syphilis constitutionnelle. Il faut, pour en obtenir des effets marqués, le donner à grande dose.

Les semences sont regardées comme laxatives ; l’huile qu’elles fournissent est, suivant Ettmuller, un éméto-cathartique excellent, à la dose de quelques gouttes à 4 gr.

Multiplication

Le sureau se bouture facilement. Sur du bois à demi mûr, on prélèvera des boutures de 7 - 10cm possédant un bourgeon. On peut aussi faire des boutures de bois mûr de 15 à 20 cm avec un bourgeon. On fera suffisamment pour que sur l’ensemble, quelques-unes reprennent.

On peut aussi le propager par boutures d’éclats de pied ou de drageons.

On peut enfin diviser des drageons en période de dormance.

Le semis est possible, mais il ne donnera pas un individu identique au parent. Le mieux est de semer les graines de fruit complètement mature, juste après la récolte. Elles devraient germer quelques mois plus tard. Les graines stockées peuvent également être semées, mais elles germeront probablement mieux si on leur fait subir d’abord une stratification à chaud puis à froid de 2 mois.

Repiquez les semis dans des pots individuels lorsqu’ils sont assez grands pour être manipulés. Si la croissance est bonne, les jeunes plants peuvent être placés dans leur position permanente au début d’été zone tempérée et en début de saison des pluies en zone tropicale. N’essayez pas de faire germer en intérieur, car la graine a pour cela besoin de températures oscillantes. N’utilisez pas un terreau stérile, car la graine requiert un sol vivant et riche. En effet, les champignons et bactéries du terreau vont produire de l’acide gibbérellique, qui facilite la germination. Après germination, gardez les plantules pendant une saison en pot dans un endroit ombragé. Vous pourrez les planter en pleine terre à la saison suivante afin de maximiser la survie de votre progéniture.

Après le repiquage, on taille sévèrement le pied, avant le débourrage des bourgeons, pour obtenir un départ vigoureux. Puis chaque année, il faut rabattre les rameaux secondaire, faire un recépage, pour augmenter le nombre de ramification, et obtenir un arbuste fourni.

Implantation :

Le sureau noir se contente de tout type de sol, même s’il adore l’azote. Une grande quantité de compost favorise une croissance optimale. La fiente de poule est aussi très appréciée. Il peut craindre les rayons brûlants du soleil et sera mis de préférence à mi- ombre. L’endroit idéal pour le sureau est une position dans laquelle il peut profiter de l’ombre d’autres arbres. Une petite canopée, en quelque sorte. Sinon, une position mi-ombre mi-soleil lui suffira. Le sureau apprécie une terre riche et humide. Il est souhaitable d’avoir au moins trois arbustes pour faciliter la pollinisation et obtenir les fruits tant convoités.

En fin de saison, après la fructification, les nouvelles branches vertes se transforment en bois, fournissant la charpente pour l’année suivante. Vous pouvez tailler à ce moment-là pour donner à cet arbuste la forme souhaitée. Afin de récolter avec plus de facilité on peut tailler les branches qui s’élèvent un peu trop haut.

Mis en ligne par La vie re-belle
 27/02/2023
 http://lavierebelle.org/sambucus-nigra-le-sureau-noir

 Documents

 recettes_a_base_de_sureau.pdf
PDF 

Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

Les articles 83

IMG: Les leçons de résilience d'Acacia abyssinica L’acacia marque les paysages africains. Cet arbre qui peut être majestueux avec sa canopée étalée joue un rôle essentiel dans les écosystèmes du continent. Il (...)
IMG: Albizia gummifera : bel arbre mellifère Noms vernaculaires Kinyarwanda : Umusebeya Kirundi : Umusebeyi, Igihoza, Ikivusa Langue du Kivu : Hikungushebeye (Mashi) Kiswahili : Mchapia tumbili, (...)
IMG: Bénéfices du Vétiver : étonnante plante primitive multifonctionnelle Plante qui ne produit pas de graines, le vétiver s’est répandu dans les zones tropicales de la planète grâce aux hommes et femmes qui l’ont fait voyager et (...)
IMG: Pachyrhizus erosus : une liane tubéreuse prometteuse Pachyrhizus erosus, dont le nom le plus commun est Jicama est une l’une des plantes que les colons espagnols ont diffusé hors de leur aire d’origine origine (...)
Arbre à croissance rapide le papayer, fructifie au bout d’une année. Ses fruits mûrs, sont réputés pour leur vertus nutritionnelles. Mais on ignore souvent (...)
IMG: Zehneria scabra ou Melothria minutiflora - Umushishiro Nom botanique officiel : Zehneria scabra (L.f.) Sond.Synonyme : Melothria minutiflora Melothria scabra, Melothria punctata, Pilogyne minutiflora, (...)
 La Vie Re-Belle | 2018 · 2024