Cet article introduit la traduction en français du livre de Fernando Dos Santos Rebello Daniela Ghiringhello Sakamoto Agricultura Sintrópica segundo Ernst Götsch
Bonne lecture

Préface d’Ernst Götsch
Ce livre souhaite accompagner le lecteur dans la voie de l’agriculture syntropique, en lui indiquant où nous en sommes arrivés dans l’interprétation d’une œuvre beaucoup plus vaste, infinie dans ses facettes, sa diversité, sa dimension et sa profondeur : le livre de la vie de notre planète.
Ce livre souhaite accompagner le lecteur dans la voie de l’agriculture syntropique, en lui indiquant où nous en sommes arrivés dans l’interprétation d’une œuvre beaucoup plus vaste, infinie dans ses facettes, sa diversité, sa dimension et sa profondeur : le livre de la vie de notre planète.
En essayant de lire ce livre si magnifique, chaque fois que nous nous réjouissons, sûrs d’avoir compris le contenu d’un petit paragraphe, d’autres questions surgissent et fleurissent, et ce que nous pensions savoir devient de plus en plus insignifiant face à ce que nous ne savons pas encore. Mais c’est précisément cela qui permet à un nouvel horizon de s’ouvrir peu à peu à nous, nous emmenant bien au-delà de ce que nous espérions lorsque nous avons commencé la lecture.
Nous avons donc découvert que la clé du savoir ne peut résider dans l’intention de manipuler ou de commander l’univers. Cependant, nous ne nous en rendons compte qu’après avoir tenté à maintes reprises de contourner le système de la vie et après que toutes ces tentatives se soient révélées, en si peu de temps, être une erreur, voire une catastrophe. Au final, ce que nous avons accompli en soixante-dix ans de « révolution verte », c’est de mener les écosystèmes, l’un après l’autre, au bord de l’effondrement, en exterminant au moins une espèce toutes les deux minutes. Nous nous demandons alors : avons-nous commis autant d’erreurs parce que nous avons abordé le sujet de manière erronée ?
Suivant la maxime bien connue de Descartes cogito, ergo sum (« je pense, donc je suis »), nous avons cru, au cours des derniers siècles, être au-dessus de la nature, nous définissant, nous les êtres humains, comme les seuls êtres intelligents. De cette conception selon laquelle nous sommes supérieurs et donc séparés du monde naturel découle notre désir de le dominer — une voie qui, comme nous le savons de mieux en mieux, est erronée. Il est temps de changer radicalement cette conception, d’élargir de manière critique la maxime de Descartes vers un ergo sommes, qui nous permet de nous considérer comme faisant partie d’un système intelligent, dans lequel tous les êtres qui le composent ont cette même caractéristique, tous équipés et capables de communiquer entre eux, formant ensemble un grand et unique macro-organisme.
Dans ce macroorganisme, le principe de « ruse », selon lequel chacun doit s’accaparer le plus possible pour soi, ne prévaut pas ; la concurrence et la compétition froide n’y règnent pas, tout simplement parce que chaque organe et chaque cellule de ce macro-organisme savent que ce serait le chemin vers leur suicide et la mort de tous. Ainsi, pour que l’ensemble puisse prospérer, chacun d’entre nous doit adopter la question qui semble être à l’origine des interactions qui se produisent sur cette planète depuis avant notre existence : comment puis-je interagir avec les autres membres afin que ma participation devienne un événement bénéfique pour tous ?
Notre monde culturel/philosophique impose cependant des barrières de toutes sortes pour empêcher quiconque de s’aventurer à abandonner la vision anthropocentrique, visiblement obsolète et même un peu dérisoire, et d’adopter à la place une perspective biophile, c’est-à-dire d’amitié et d’amour pour la nature.
Cependant, dès lors que nous descendrons du « piédestal des intelligents », artificiellement érigé par nous-mêmes, nous supprimerons le plus grand obstacle que nous avons créé pour apprendre, comprendre et parler la langue commune à tous les êtres. Tout deviendra plus facile : nous verrons que nous ne devons pas diviser le monde entre « le bien et le mal ». Chaque espèce existante ici remplit sa fonction, agissant dans son « département » pour le bien commun de tous, c’est-à-dire pour l’optimisation du fonctionnement des processus de la vie et du macro-organisme Terre.
J’espère que ce livre incitera ses lecteurs à essayer d’accéder au véritable Internet, le réseau commun que tous les êtres vivants – à l’exception de la grande majorité des membres de notre espèce – utilisent pour communiquer. Ce réseau est libre d’accès, n’est soumis à aucune censure et fonctionne grâce à la simple utilisation des sens dont nous sommes dotés à la naissance et que nous partageons avec tous les autres habitants de la planète.
Si ce petit grand livre de Daniela Sakamoto et José Fernando Rebello parvient à ouvrir ne serait-ce qu’une fenêtre pour entrevoir tout cela, leur immense travail sera récompensé.
Ernst Götsch – Fazenda Olhos D’Água, printemps 2020.
Pour accéder au livre cliquez L’Agriculture Syntropique selon Ernst Götsch
13/09/2025
https://lavierebelle.org/l-agriculture-syntropique-selon-404